Plusieurs vidanges sont abandonnées dans différents coins d’Ahuntsic-Cartierville, ce qui contrevient au règlement municipal. (Photo: Toma Iczkovits, collaboration spéciale)

Des déchets qui s’amoncellent dans les coins de rue exaspèrent les citoyens. L’arrondissement dit vouloir arriver à bout de ce phénomène. C’est un effort sur plusieurs volets qui est demandé et qu’il faut maintenir.

Chaque printemps surgit la terrible question des ordures déposées n’importe où. Des publications sur Facebook, avec photos à l’appui, interpellent les élus.

«Ce matin, au coin de Grenet et Gouin… que c’est donc beau et propre! J’ai toujours cru qu’il y avait des règlements sur les nuisances publiques, telle l’accumulation de détritus sur les terrains privés et la voie publique. Pourquoi, après des années de plaintes, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville n’intervient pas?» avait écrit Albert Descoteaux le 17 mars. Une publication relayée sur la page du groupe Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC).

Des constats similaires sont faits coin Fleury-Bruchési, ou à l’angle des rues Lighthall et Clark, entre autres. L’appel aux lecteurs pour des indications de dépôts d’ordures qui débordent était édifiant, au début d’avril. Le reportage photo réalisé par la suite par le Journal des voisins (JDV) est également éloquent (voir la galerie d’images).

Ce n’est pas la première fois que le JDV traite des poubelles dans l’arrondissement, par exemple en avril 2021 et en mai 2021.

Faites défiler les photos pour voir la galerie d’images:

Il faut reconnaître que l’administration municipale locale est à l’écoute des doléances des citoyens depuis quelques années.

En 2019, l’arrondissement a débloqué 500 000 $ pour son premier Plan d’action propreté. Ils étaient destinés à recruter du personnel, à renforcer les inspections et à mieux communiquer avec la population au sujet des ordures.

L’effort financier s’est poursuivi et 1,6 million $ a été dépensé entre 2019 et 2021.

«On ne baisse pas les bras. On continue et on met cela dans nos priorités. On a adopté un nouveau Plan propreté pour 2023-2025. C’est pour essayer d’améliorer la situation», a confié Emilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, en entrevue avec le JDV en mars dernier.

Le Journal l’avait interrogée pour relayer justement ces plaintes et doléances de citoyens qui se multipliaient sur les médias sociaux. Elle était bien au courant de ces reproches.

«S’il y avait une solution simple, on l’aurait déjà trouvée», a relevé Mme Thuillier.

Le camion de l’arrondissement, une benne tasseuse acquise dans le cadre du Plan propreté, passe entre les collectes hebdomadaires des déchets ménagers. Il ne reste pas longtemps au garage. Il a ramassé 200 tonnes d’ordures, depuis trois ans qu’il sillonne les rues d’Ahuntsic-Cartierville.

Contexte difficile

«En fait, cela a l’air tout simple [ramasser les déchets quand ils s’amoncellent], mais c’est un dossier extrêmement complexe. Il faut d’abord se poser la question si c’est sur le domaine public ou sur le domaine privé? En fonction de la réponse, les actions ne sont pas les mêmes. Puis, se demander si c’est une mauvaise gestion des déchets par des résidants et des gestionnaires d’immeubles ou bien si ce sont des dépôts sauvages? Et là encore, les actions à mener ne sont pas identiques», explique la mairesse.

Cela étant, Mme Thuillier assure que l’administration n’est pas en train de philosopher quand les ordures s’entassent dans les coins de rue.

«On a décidé – et cela va rester comme cela – qu’en premier lieu on ne se pose pas la question de qui a fait quoi. On envoie notre camion tasseur récolter les déchets.»

Attaquer les symptômes pour des considérations évidentes d’hygiène publique et ne pas laisser la situation empirer.

Toutefois, ce ramassage systématique n’est pas une prime à la négligence à ceux qui déposent des ordures n’importe où et n’importe quand.

«Il y a aussi les inspecteurs. Ce travail est fait depuis plusieurs années et il va en augmentant», souligne Mme Thuillier.

Selon les cas – domaine public ou privé, dépôt illégal –, des mesures sont prises.

Pour les actions à plus grande échelle et forts des leçons apprises les années précédentes, il faudra attendre le Plan propreté qui est présentement en rédaction.


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Elena Di Stefano
Elena Di Stefano
1 Année

J’ai grandie dans le quartier St-Simon, et en revenant vivre ici il y a 8 ans, je suis consternée et découragée par les conditions de vie dans le quartier. Mes promenades matinales ne sont pas détendues, mais remplies de colère face à la saleté des lieux. Même après de nombreuses plaintes auprès de l’arrondissement, la situation n’a pas changé. Des détritus, pas assez de poubelles, de la saleté et des déchets partout.  C’est malsain et dangereux pour les enfants et les animaux.
Qu’est-ce qui a changé par rapport à la situation d’il y a 20 ans ? Il me semble me souvenir que des employés municipaux nettoyaient les trottoirs et les parcs, et les collecteurs de déchets veillaient à ne pas renverser les ordures dans la rue. Peut-être que la façon dont la ville a géré notre budget a mis l’accent sur la suppression de nos places de stationnement avec de nouveaux coins plus larges, la construction de pistes cyclables, des constructions interminables dans nos parcs, etc.  Il est temps de se recentrer sur l’essentiel. Pour ma part, je peux dire que la qualité de vie ici est vraiment affreuse et n’est pas représentative d’une ville de classe mondiale, mais plutôt d’un véritable bidonville.
C’est triste, j’aime ma ville et ce quartier. Il y a beaucoup de croissance et de choses passionnantes qui se passent ici. Mais la zone résidentielle est pitoyable.

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