Le boisé de l’éco-centre Acadie. (Photo: François Robert-Durand, archives JDV)
De nos jours, qui pense à la ville pense au béton et aux cônes orange, surtout à ceux qui hantent nos rues depuis plus de 16 ans. Pourtant, Montréal est parsemée d’espaces verts qui permettent aux badauds d’échapper un moment au ciment et aux bâtiments urbains. Or, pour aller de l’un à l’autre, il faut plonger dans la fournaise des rues montréalaises et se faire happer par le macadam. Il n’y a pas de remède, croit-on. Vraiment?
Et s’il était possible d’imaginer un réseau de trames vertes qui permettrait de passer d’un espace vert à l’autre, des corridors végétaux qui affermiraient le maillage écologique de notre ville?
On tient certaines choses pour acquises, mais est-ce que l’espace urbain doit nécessairement être minéralisé? Est-ce que nos voies de circulation doivent être si larges? Est-ce que la transition socio-écologique n’est pas l’occasion de repenser l’espace de la ville, de revoir l’aménagement du territoire et la manière dont on cohabite avec les autres espèces?
Renaturation
La France offre déjà des pistes de solutions. Le concept de renaturation est prévu dans la Loi Climat et Résilience et vise la transformation de sols minéralisés en sols déminéralisés.
Le but est de végétaliser des espaces urbains pour veiller à la protection de la biodiversité et à la continuité des espaces écologiques. Plusieurs avantages découlent d’une telle démarche. On pense à une meilleure capacité d’absorption de la pluie par les sols, très utile pour assurer une meilleure gestion des précipitations, qui ont tendance à devenir diluviennes avec le réchauffement climatique. Au lieu de ruisseler, d’abîmer les infrastructures, de s’accumuler et de favoriser des inondations, l’eau est captée par la terre.
La déminéralisation des sols en vue de faire des trames vertes garantit la pérennité des grands végétaux, qui ont besoin d’espace pour leurs racines. Le sol devient ainsi plus stable, la canopée plus diversifiée et des espèces chassées des villes reviennent en force. Par exemple, les pollinisateurs pourraient trouver de quoi se nourrir dans des fleurs nouvellement plantées.
Se réapproprier l’espace
Les trames vertes permettent aux citadins de se réapproprier l’espace de leur quartier. Elles ne servent plus principalement à la voiture, mais elles aident les piétons à se déplacer en toute sécurité dans un lieu agréable. Lors des canicules, il est difficile de marcher ou de faire du vélo dans des rues asphaltées cernées de quelques arbres maigrelets, car la chaleur finit par former un carcan éprouvant.
Or, une trame verte donne véritablement l’occasion de se déplacer confortablement et la ville devient alors sillonnée d’espaces verts reliés entre eux, qui forment un véritable poumon. Le besoin d’une résidence secondaire pourrait se faire moins sentir et les déplacements vers les lieux de villégiature pourraient diminuer. Imaginez si, au lieu de dire, comme l’exprime ce vieil adage: «tous les chemins mènent à Rome», l’on affirmait «toutes les trames vertes mènent au mont Royal»?
Ahuntsic-Cartierville est un lieu privilégié pour tenter une telle expérience. Notre arrondissement recèle de nombreux espaces verts assidûment fréquentés par la population.
Le quartier abrite le regroupement Ahuntsic-Cartierville en transition auquel de nombreux organismes participent. La transition socio-écologique se fait dans tous les domaines, y compris celui de l’aménagement du territoire. Va-t-on oser repenser l’espace urbain autrement?
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Alors, pourquoi avoir asphalté un sentier de terre battue et coulé du béton au Parc de Salaberry ?
le futur jardin nourricier aurait été tout aussi beau et favorable a à tous sans cet ajout inutile de béton ! On déminéralise ici et on minéralise là 🤦🏻♀️
On a coupé des arbres matures au parc Zotique Racicot et ajouter ciment et béton au lieu des arbres et gazon qu’il y avait avant l’an dernier. C’est inconcevable.