Le rappeur montréalais Lost était de passage à la maison des jeunes de Bordeaux-Cartierville. Une visite au parfum nostalgique pour inspirer la nouvelle génération.
Le 21 juin, Lost, rappeur montréalais à succès et membre du collectif 5sang14, est retourné dans un lieu qui a marqué ses débuts musicaux. En 2015, c’est dans le studio aménagé par la maison des jeunes qu’il enregistre sa première chanson. Aujourd’hui, après six albums, dont le dernier Portrait robot sorti en mai 2024 en collaboration avec le rappeur Souldia, Lost revient pour encourager la nouvelle génération.
Sa visite était à l’occasion d’une exposition sonore organisée par la MDJ de Bordeaux Cartierville. Durant la journée, on pouvait écouter les créations de sept jeunes artistes qui fréquentent les lieux, composées entre 2022 et 2024.
Entre rap, slam ou encore R’n’B, 13 morceaux étaient disponibles à l’écoute. Un résultat qui ne reflète pas forcément tout ce qui a été fait par ces jeunes artistes qui composent et écrivent leur propre texte.
Pendant l’évènement, les jeunes ont également pu interviewer leur idole, dans le cadre d’un podcast. Une occasion pour le célèbre rappeur de partager son expérience et de revenir sur l’importance que l’accès au studio a pu avoir sur lui : « on ne se rend pas compte, mais ça change des vies ça, raconte-t-il lors du podcast, mais à mon époque on n’était pas aussi encadré », reconnaît-il.
Le studio a en effet bénéficié d’une remise en beauté grâce au financement du programme Par et pour les jeunes de la Ville de Montréal. Ce dernier participe à lutter contre l’injustice, les discriminations et la violence, en soutenant des initiatives menées par les jeunes.
Le studio relancé grâce à l’embauche d’une chargée de projet
Outre le studio, un autre programme a permis l’embauche d’une chargée de projet en médiation interculturelle, Romane Tremelot, dont l’exposition soulignait aussi les derniers jours de mandat. Engagée grâce au Bureau d’intégration des nouveaux arrivants à Montréal (BINAM), elle a relancé le studio et a commencé à enregistrer les jeunes qui rappaient dans le quartier.
Pour Romane, la musique est un bon levier d’intervention : « la musique, c’est un des médiums principaux par lesquels les ados gèrent leurs émotions, pense-t-elle, et les émotions ce n’est pas ce qui leur manque ».
Ses interventions n’étaient pas confinées aux murs de la maison des jeunes. Entre 2022 et 2024, plusieurs concerts, battle de rap et autres spectacles d’arts vivants ont pu être réalisés dans le quartier et à l’école. C’est non sans émotion qu’elle terminait son mandat, pour poursuivre ses études musicales. Son poste devrait être reconduit au cours de la prochaine année.
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