Nouvelle section à l’avant plan construite à l’Hôpital du Sacré-Cœur en prévision de la deuxième vague de la COVID-19. (Photo: Philippe Rachiele, JDV)

Dans le dernier mois, aucun nouveau décès lié à la COVID-19 n’a été rapporté dans Ahuntsic-Cartierville, et le nombre d’hospitalisations est à son plus bas en sept mois. Si un pic d’une centaine d’hospitalisations en lien avec le coronavirus a été atteint dans le Nord-de-l’Île au plus fort de la deuxième vague, les cas d’infections nosocomiales se sont faits plus rares. Dernier d’une série de trois textes.

Tous les centres hospitaliers du Québec ont eu à faire face au problème des infections nosocomiales à la COVID-19, des cas d’infection de patients durant leur séjour à l’hôpital pour un problème de santé sans lien avec le coronavirus.

Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal se classe au sixième rang au Québec et au deuxième rang à Montréal au chapitre des décès liés aux complications d’une infection nosocomiale à la COVID-19, selon une analyse menée par Radio-Canada en mai qui a établi que près de 475 personnes sont décédées à travers la province après avoir avoir contracté la COVID lors d’un séjour à l’hôpital.

Le CIUSSS dit avoir « rapidement agi » pour améliorer la situation après une première vague meurtrière.

« Chaque décès est un décès de trop, mais heureusement, nous avons réussi à mieux contrôler la transmission nosocomiale de la COVID suite à cette première vague », fait valoir le bureau des relations avec les médias du CIUSSS.

Des améliorations notables

« Il y a beaucoup de choses qui se sont améliorées à la deuxième et à la troisième vague », atteste Benoît Taillefer, le vice-président du Syndicat des travailleurs et travailleuses du CIUSSS du Nord-de-l’île-de-Montréal (STT-CIUSSS-NIM).

Avec des équipements de protection individuelle (ÉPI) en quantités suffisantes, et la vaccination qui ajoute une couche de protection supplémentaire pour les travailleurs de la santé, le nombre de cas dans le personnel du réseau et le nombre d’éclosions a chuté drastiquement en 2021.

Alors que plusieurs centaines d’employés avaient été atteints dans les premiers mois de la pandémie, le CIUSSS comptait à peine une centaine de cas de travailleurs infectés au pic de la deuxième vague, en janvier 2021.

« On n’est pas du tout à la même place », note Kathleen Bertrand, présidente du du Syndicat des professionnelles en soins du Nord-de-l’Île-de-Montréal (SPSNIM).

À titre d’exemple, elle ne rapportait que 2 cas actifs chez les professionnelles en soins en date du 1er juin 2021, comparativement aux pics de 200, voire 300 cas actifs observés durant la première vague.

« Ce qui a fait que les choses ont changé, c’est que l’employeur a décidé de monter des modulaires », analyse Kathleen Bertrand.

La construction de 96 unités modulaires, entrées en service à l’automne 2020, a permis d’ajouter des lits et d’éliminer les chambres à occupation multiple, où la distanciation physique n’était pas possible.

« Il faut le souligner, il y a quand même beaucoup d’efforts qui ont été faits depuis quelques mois », constate pour sa part Benoit Taillefer.

Il souligne du même souffle que beaucoup de chemin reste à faire pour prévenir des infections nosocomiales évitables, comme celle qui a coûté la vie à un auxiliaire aux services de santé à domicile, décédé au début de l’année après avoir contracté la COVID-19 en se rendant au domicile d’une personne infectée sans ÉPI adéquat.

« J’ose croire qu’on va avoir appris des erreurs », dit-il.

Une situation stable

Après avoir connu des éclosions importantes au pic de la deuxième vague en janvier, les centres hospitaliers sur le territoire du CIUSSS n’ont connu aucune éclosion depuis la fin avril, selon les rapports hebdomadaires publiés par la Direction régionale de la santé publique de Montréal.

« Force est de constater que tous les efforts mis en place et les connaissances acquises ont porté fruits », se félicitent les relations médias du CIUSSS.

Sur le terrain, la situation demeure précaire, notamment de l’hésitation vaccinale qui laisse une partie du personnel soignant non protégé.

« Il y en a qui refusent systématiquement les vaccins, et j’en connais personnellement, des gens proches de moi, qui pour des raisons qui leur appartiennent refusent la vaccination », se désole le vice-président du STT-CIUSSS-NIM.

Il dit ne pas comprendre comment des employés du réseau peuvent craindre davantage les rares effets secondaires des vaccins plutôt que les graves conséquences d’une maladie qui a déjà fauché une vingtaine de travailleurs de la santé au Québec.

« S’il y a 80% des employés du CIUSSS qui sont vaccinés, c’est une très bonne chose », opine pour sa part Kathleen Bertrand.

Des données publiées récemment par le Journal Métro faisaient état d’un taux de vaccination de 84 % parmi les employés du CIUSSS du Nord.



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