Antoine Larocque du Winston Band. (Photo Amine Esseghir, JDV)

Le Winston Band, comme son nom ne l’indique pas, est un groupe de musique qui a de forts liens avec Ahuntsic-Cartierville. 

Ce texte de la chronique Belle rencontre a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2023-janvier 2024, à la page 32

Même s’ils jouent de la musique d’inspiration blues du sud de la Louisiane, les membres du Winston Band étaient sur la scène du Festival Trad de Montréal, début septembre. Antoine Larocque, l’un des musiciens et le chanteur du groupe, raconte son histoire et ses liens avec le quartier. 

Journal des voisins: Quelle est votre connexion avec Ahuntsic (où vous n’habitez plus, d’ailleurs)?

Antoine Larocque: Je ne reste pas trop loin quand même! J’habite près du métro Jarry. Mes parents résident toujours à Ahuntsic et je suis à dix minutes à vélo.

J’ai grandi à Ahuntsic. Mes parents ont emménagé dans le quartier quand j’avais deux ans près du parc Saint-André-Apôtre. Je fréquentais l’école du même nom. Je jouais au hockey dans la cour intérieure. J’ai joué aussi au soccer avec les Braves au parc d’Auteuil. On y allait avec mon frère et des amis. Je suis vraiment un petit gars d’Ahuntsic.

Winston Band. (Photo Marc-André Belliveau saisie d’écran de la page Facebook du groupe; am-parent@videotronéca

Et votre groupe, le Winston Band, en quoi est-il lié à Ahuntsic? 

Nous sommes quatre sur cinq à venir d’Ahuntsic. Andrew, qui joue de la planche à laver, est allé au Mont-Saint-Louis avec moi. On était dans la même cohorte, même s’il vient de Montréal-Nord. Antoine et Vincent ont grandi à Cartierville.

Ahuntsic est-il un quartier qui favorise la musique? Un quartier où monter un groupe?

Je pense que c’est quand même un quartier privilégié. On a eu la chance d’avoir des familles très encourageantes pour faire des choses qui ne sont pas nécessairement payantes ou qui ne sont pas orientées vers une profession quand on était jeunes adultes. Cela nous a beaucoup aidés. À Ahuntsic, il y a d’autres artistes, mais je dirais qu’ils sont surtout dans le hip-hop.

En septembre, vous étiez sur scène au Festival Trad de Montréal. Cet événement musical montréalais se tient à Ahuntsic, à la Maison de la culture et au parc Ahuntsic. Est-ce que «tout est dans tout»?

C’est un festival à la base de trad québécois [musique traditionnelle]. Notre rapport avec le trad d’ici n’est pas nécessairement évident. Au Winston Band, nous nous sommes orientés plus vers la musique américaine du sud de la Louisiane. Mais on fait de la musique traditionnelle aussi. Il y a l’accordéon dans notre groupe. J’en joue depuis l’âge de 18 ans [il a 33 ans aujourd’hui].

J’ai commencé en apprenant le trad québécois. Je connais cette musique et ses soirées. Notre musique est dansante aussi, même si les rythmes sont assez différents et possèdent une énergie différente.

Alors justement, pourquoi le choix d’un genre musical aussi peu courant?  Quand les gens ne vont pas vers le hip-hop, ils forment surtout des groupes de rock ou de métal.

J’ai découvert cette musique quand j’avais à peu près 18 ans. Vers 21 ans, je suis allé passer six mois en Louisiane. C’était vraiment un coup de cœur musical, voire un coup de foudre, avec la culture de là-bas. Ce n’est peut-être pas très connu au Québec, mais moi c’est venu vraiment me toucher. C’est proche du blues. Il y a des racines africaines provenant de l’influence créole en Louisiane. C’est un métissage culturel incroyable.

Et puis il y a le côté francophone. Dans les années 1970, il y avait beaucoup de liens entre le Québec et la Louisiane. Aujourd’hui, on essaie de retisser ce lien. On a beaucoup de contacts en Louisiane. On y a été avec le groupe et on y retourne d’ailleurs en avril prochain (2024).

Comment essayez-vous d’intéresser le public d’ici à votre musique?

On fait nous-mêmes notre propre carnaval du Mardi gras et nous voulons, la prochaine fois, inviter des artistes de Louisiane. C’est vraiment une passion. C’est un peu moi qui ai lancé cela, mais j’ai eu la chance d’avoir des amis qui m’ont suivi là-dessus. 

 



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