L’autoroute Métropolitaine vers l’est, en 1979. (Photo: BAnQ)

La nuit du mardi 19 mai au mercredi 20 mai –et plusieurs autres nuits depuis– ont été mouvementées pour de nombreux résidants d’Ahuntsic-Cartierville. Des bruits forts et inhabituels ont réveillé plusieurs citoyens qui en ignoraient la source. Surprise et colère furent les premières réactions. Les résidants ont compris plus tard que ces bruits sont causés par des travaux sur l’Autoroute métropolitaine. Avec la canicule qui sévit, c’est encore plus pénible.

Ce chantier était déjà en place l’an dernier et il a repris, après une pause hivernale allongée par la crise de la COVID-19, le mardi 19 mai dernier, à la surprise et au désarroi de plusieurs.

Des travaux importants

Sarah Bensadoun, porte-parole du ministère des Transports du Québec (MTQ), indique que les travaux vont se poursuivre pour encore plusieurs semaines, toujours du dimanche au jeudi.

« En ce moment, et pour au moins les deux prochaines semaines, on se concentre sur le secteur Christophe-Colomb jusqu’à L’Acadie », précise-t-elle.

Il s’agit d’un chantier mobile. De nuit en nuit, les travailleurs avancent d’une dizaine de mètres vers l’ouest.

Sarah Bensadoun explique que ce sont des travaux « assez importants ».

Les travailleurs doivent planer la vieille couche d’asphalte, retirer le béton dégradé, faire le bétonnage et l’asphaltage de la chaussée.

« On fait la démolition au marteau piqueur. C’est une opération qui peut être bruyante », confirme la porte-parole du MTQ.

Obligatoirement de nuit

Mme Bensadoun indique que le MTQ a une entente avec l’entrepreneur selon laquelle les activités les plus bruyantes doivent être effectuées de 21h jusqu’à 00h30 au plus tard.

Les travaux ne peuvent pas se faire de jour, selon la porte-paroles du MTQ. Ils doivent obligatoirement se faire de nuit à cause du débit de circulation le jour sur la Métropolitaine.

« Même si le débit de circulation sur autoroute est réduit à cause de la COVID-19, il reste qu’il y a beaucoup de véhicules tout de même », précise la porte-parole du ministère.

Résidants mécontents

« CE N’EST PAS VRAI! Moi qui me disais que la pandémie nous donnait au moins un peu de silence pour dormir sans le bruit des avions! », écrit sur les réseaux sociaux une résidante d’Ahuntsic-Cartierville. — « Misère… Je vais investir dans des bons bouchons », écrit une autre.

Les résidants de l’arrondissement sont assurément mécontents de ce vacarme nocturne. Le bruit peut se faire entendre jusqu’à très loin dérangeant même des résidants qui n’habitent pas directement près de l’autoroute, aussi loin que Gouin et St-Laurent.

« C’est tellement grave que je l’entends avec toutes les fenêtres fermées », écrit l’un d’entre eux. –« C’est insupportable! », affirme un autre. — « Ça fait très mal aux oreilles. Je ne sais pas quelles sont des fréquences de ce bruit, mais ça donne des nausées. Épouvantable! », ajoute un dernier.

Impossible d’atténuer le bruit

La porte-parole de la MTQ explique qu’il est impossible d’atténuer le bruit de ces travaux.

« On a évalué les possibilités d’installer un atténuateur de bruit, mais rien ne serait efficace. Comme l’autoroute est surélevée, le bruit rebondit inévitablement ».

Plaintes toutes traitées

Plusieurs plaintes de citoyens par rapport à ce bruit nocturne ont été transmises au Ministère. Mme Bensadoun assure qu’elles sont toutes traitées par la direction générale et que chaque plaignant recevra une communication directe du Ministère.

La mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, a elle-même interpellé le MTQ la semaine dernière pour l’aviser du bruit nocturne généré par ces travaux. Au moment d’écrire ces lignes, son administration était toujours en attente d’une réponse du MTQ à ce sujet.

Avec la canicule qui sévit depuis quelques jours, et l’impossibilité de dormir les fenêtres ouvertes à cause du bruit, les résidants des environs qui n’ont pas la climatisation n’ont pas fini de trouver la situation hors-norme et insupportable.

Il n’y aurait pas de dédommagement possible pour les citoyens dérangés. Les automobilistes, quant à eux, ne seront pas dérangés…



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Agnès Ipert
Agnès Ipert
4 Années

Avant de tomber sur votre article, je n’avais pas la moindre idée de ce qui se passait chaque nuit, personne n’en parle dans les medias. Aujourd’hui, 21 juillet, soit 2 mois environ après la parution de votre article, c’est la soirée la plus bruyante que j’ai connue depuis le début de l’été (j’habite sur Henri-Julien et Guizot).
Serait-il possible d’envisager un recours collectif contre le MTQ au nom des milliers de résidants qui, après des mois de confinement, sont maintenant confrontés à des nuits blanches ? Est-ce que la mairesse de Montréal pourrait intervenir au nom du bien-être de ses citoyens ?

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