Deux membres de la brigade de prévention Covid-19 en tournée dans Ahuntsic-Cartierville (Photo: courtoisie CLIC)

Le nombre de cas était déjà en nette progression à Ahuntsic-Cartierville avant que la région de Montréal ne passe en état d’alerte dimanche.

Avec 2 568 confirmés au 17 septembre, l’arrondissement est l’un des secteurs les plus fortement touchés par l’épidémie de COVID. Un nouveau cas a notamment été déclaré au CHSLD Laurendeau, qui apparaît sur la liste des établissements sous surveillance du Ministère de la Santé et des services sociaux.

(Source: Gouvernement du Québec)

Une clinique de dépistage mobile a d’ailleurs récemment été redéployée au site Louvain (9600, rue Saint-Denis), et sera ouverte de 10 h à 18 h jusqu’au 25 septembre.

En parallèle à ces efforts ponctuels de dépistage, les intervenants locaux sont à pied d’œuvre depuis des mois pour travailler à la prévention et à la sensibilisation de la population d’Ahuntsic-Cartierville.

Une cellule de crise bien active

La cellule de crise formée au printemps sous l’égide du Centre intégré universitaire de santé et services sociaux (CIUSSS) du Nord-de-l’Île-de-Montréal se réunit chaque semaine pour faire le point sur la situation locale.

« Cette cellule-là est pas mal au cœur de notre intervention au niveau communautaire », explique Martine Dubé, organisatrice communautaire au CIUSSS. « Chaque semaine on fait un état de situation. Ça nous permet de suivre, puis de voir un peu les besoins. »

Regroupant des responsables de l’arrondissement et du bureau des élus, le Conseil local des intervenants communautaires (CLIC) de Bordeaux-Cartierville, Solidarité Ahuntsic, la Table de concertation jeunesse de Bordeaux-Cartierville, la Croix-Rouge, la Fondation du Grand Montréal, les Fondations philanthropiques Canada et le centre interactions, la rencontre hebdomadaire de la cellule de crise permet de mettre en commun les perspectives et les ressources de l’ensemble des acteurs du milieu.

En plus de fournir un portrait précis des besoins et des enjeux locaux, cette mise en commun permet d’agir et de réagir rapidement à l’évolution constante de la situation.

Les résultats sont au rendez-vous, indique Martine Dubé :

« On développe des choses, qui normalement se feraient en plusieurs mois, en quelques semaines! »

Brigades de sensibilisation en marche

 La cellule de crise a, par exemple, mis sur pied des brigades de sensiblisation communautaire. Chargées de faire de la prévention et de la sensibilisation en lien avec la COVID auprès des communautés locales, ces brigades ont été formées en un temps record.

Après une phase test de deux semaines à la mi-août et une formation offerte à la douzaine d’intervenants qui composent les brigades, six brigades sillonnent les quartiers d’Ahuntsic-Cartierville depuis la semaine dernière.

« On essaie de passer le maximum d’information, notamment sur les cliniques mobiles qui sont dans les environs », explique Olivia Engo, coordinatrice de projets et d’initiatives communautaires à Solidarité Ahuntsic, qui chapeaute les brigades.

Le projet s’échelonne sur 16 semaines. Au 17 septembre, les intervenants des brigades avaient cogné à 1315 portes et ont distribué l’outil de référence à quelque 515 ménages. Le document qui fournit des numéros utiles, comme celui de la ligne pour le dépistage, les services d’accueil psychosocial du CIUSSS, la ligne ainés a fait l’objet de traductions en plusieurs langues dont l’anglais, l’espagnol, l’arabe, l’ourdu, le tamoul, le créole, le Punjabi et le Bengali.

« On se heurte à quelques portes fermées », observe Olivia Engo qui espère que l’ajout d’une brigade le samedi à compter du 26 septembre va permettre de rejoindre les gens qui ne sont pas à la maison durant le jour en semaine. « Les gens sont assez réceptifs» et sont, dans l’ensemble, «pas mal au courant des mesures à respecter », dit-elle.

Des équipes bien outillées

Formé d’intervenants de Tandem, d’Entraide Ahuntsic Nord, de Pause Famille, du Centre d’appui aux communautés immigrantes (CACI), du Carrefour d’aide aux nouveaux arrivants (CANA), de Cartier Émilie, de la maison des jeunes de Bordeaux-Cartierville, les duos de brigades forment « des équipes assez complémentaires », explique Olivia Engo.

« Ils sont assez outillés pour agir, mais aussi pour réagir » s’ils font face à des cas particuliers ou des problématiques spécifiques. « On offre aussi un service de transport pour accompagner les gens qui ont des problèmes de mobilité, notamment, vers les cliniques de dépistage. »

Depuis quelques jours, les brigades sont par ailleurs équipées pour faire de la collecte de données directement sur des tablettes électroniques. Cette nouvelle disposition va permettre de compléter les indicateurs fournis par la Santé publique et de raffiner les stratégies d’intervention.

« En fonction de l’analyse fine qu’on fait, en concertation avec les autres acteurs, on envoie la brigade », explique Martine Dubé. «On est capable de suivre à la semaine où va cette brigade-là »

À terme, ce travail de collecte va également permettre de cartographier les problématiques vécues dans les différents secteurs.

Nouvelles mesures en vigueur

Le passage au palier d’alerte (orange) signifie que les mesures de prévention sont resserrées. Voici en résumé les principales modifications aux mesures en vigueur actuellement à Montréal :

  • Les rassemblements privés sont limités à un maximum de six (6) personnes ou deux (2) familles (deux adresses);
  • Les activités publiques organisées sont quant à elles limitées à un maximum de 25 personnes, et ce, que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur (ndlr: mais pas la Maison de la culture, semble-t-il);
  • Les rassemblements dans les restaurants et les bars sont limités à un maximum de six (6) personnes par table et la fin de la vente d’alcool fixée à 23 h;
  • En CHSLD, seules les visites à des fins humanitaires et les visites des proches aidants apportant une aide significative sont autorisées;
  • En RPA (résidence pour aînés), un maximum de 6 personnes, incluant le résidant, peuvent être présentes dans l’unité locative.

À revoir pour mieux comprendre la contagiosité de la Covid-19: ces illustrations de l’artiste et biologiste Martin Patenaude-Monette, offertes gracieusement.



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