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En raison de la pandémie de la COVID-19, Ahuntsic-Cartierville, à l’instar des autres arrondissements montréalais, a dû contribuer au plan de redressement de la Ville de Montréal en soustrayant 3,1% aux dépenses prévues initialement à son budget 2020. Un effort de près de 1,8 million $ a dû être consenti : l’arrondissement a puisé près de 500 000$ dans la réserve et a fait des économies d’environ 1,2 million $ en grignotant ici et là (moins d’employés auxiliaires, annulation d’événements, etc.) mais sans affecter les services aux résidants.  

À l’instar de presque toutes les organisations publiques et privées, de nouvelles mesures ont dû être mises de l’avant afin de freiner les dépenses comme un gel de l’embauche ou des achats. En tout, la Ville a prévu 123 millions $ dans son plan de redressement dévoilé fin avril.

Le budget alloué aux arrondissements a été amputé de près de 29 millions pour l’année en cours.

Tel que confirmé lors de la séance du conseil d’arrondissement du 8 juin dernier, la contribution d’Ahuntsic-Cartierville à l’effort de guerre anti-COVID de la Ville-centre est de 1 773  900 $.

Pour compenser, Il a donc fallu aller chercher des sommes un peu partout dans le budget de 57 millions $ de l’arrondissement : on a puisé près d’un demi-million $ dans les réserves financières de l’arrondissement et on est allé chercher environ 1,2 million $ en compressions ou gains de toutes sortes, comme le fait que des événements subventionnés n’auront pas lieu.

Journaldesvoisins.com a demandé à la mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier, des exemples de compressions ou de dépenses qui n’ont pas eu lieu, dans le cadre d’une entrevue qui s’est tenue le vendredi 26 juin.

Fêtes annulées

« Pour compléter le plan de redressement, a indiqué Mme Thuillier, on est allé chercher des sommes un peu partout. Ainsi, il n’y aura pas de fête des partenaires qu’on tient généralement avec les organismes communautaires, on ne fera pas non plus la fête de l’arrondissement (pour les employés). De plus, il n’y a pas cet été d’occupation temporaire (événement éphémère) sur l’emplacement vacant où sera érigée la future bibliothèque interarrondissement (sur le boulevard Henri-Bourassa, un peu à l’ouest du boulevard St-Michel) », a-t-elle énuméré.

De plus, l’administration publique municipale du nord de Montréal a fait une croix  sur la tenue des conseils d’arrondissement itinérants (comme dans Cartierville ou Ahuntsic-est) , une facture qui en général tourne autour de 10 000$ quand il y a déplacement de l’organisation pour la tenue de la séance en un autre lieu que le 6e étage du 555 Chabanel.

« On ne le fera pas, et de toute façon, on fait le travail chacun chez soi présentement », a poursuivi Émilie Thuilllier.

Autres dépenses en moins, le fait que les employés temporaires ou auxiliaires n’ont pas été rappelés avec, par exemple, la fermeture de piscines intérieures comme celle de Sophie-Barat, ou des bibliothèques.

« Du travail effectué par des cols bleus n’a pas eu lieu, a aussi ajouté la mairesse de l’arrondissement. Ou encore il n’y pas eu d’entretien au Centre communautaire Bordeaux-Cartierville (au 1405 ouest, boulevard Henri-Bourassa) qui a été fermé.  Mais les employés réguliers de la Ville de  Montréal n’ont pas été mis à pied pendant la période de confinement. La majorité a fait du télétravail et d’autres sont sur des services essentiels  (policiers, pompiers, ou employés au service d’aqueduc, etc.). D’autres, œuvrant entre autres dans les arénas et bibliothèques, ne pouvaient pas travailler. On leur a demandé de faire du travail au sein d’organismes communautaires, comme faire de la livraison, notamment pour La Corbeille, de Bordeaux-Cartierville. Il y a eu aussi eu moins de location, alors ce sont de petits montants, oui, mais en s’ajoutant, cela donne au final environ 1,2 million  $ », a-t-elle précisé.

Compressions imprévues

Au 15 octobre dernier, un montant de 851 000 $ était indiqué dans la colonne des «imprévus» dans les réserves financières de l’arrondissement. Or, 489 000 $ seront utilisés pour compenser la perte de revenus de transfert provenant de la Ville-centre. Toutefois, la caisse est renflouée car parallèlement, l’arrondissement a dégagé un surplus de gestion de 4,3 millions $ pour l’année financière  2019. Les montants sont réaffectés ainsi dans la réserve :

  • Réserve déneigement : 1 460 000 $
  • Réserve imprévus :           700 000 $
  • Réserve immobilière :    1 500 000 $
  • Réserve Développement : 642 600 $

Les réserves de l’arrondissement sont maintenant de 12 363 000$ et le poste pour «imprévus» est dorénavant constitué d’un bas de laine de 871 000$.

La réserve déneigement a en banque 2 355 000$ alors que la réserve immobilière gobe près de 6 millions $. Pour la réserve en développement, la somme est maintenant de 2 200 000$.

Autres mesures

Les effets COVID ont aussi incité la ville a donné un petit coup de pouce aux propriétaires d’immeubles. Ils ont jusqu’au jusqu’au 1er septembre pour payer le deuxième versement de leurs comptes de taxes foncières 2020. Une facture de 12 millions $ en intérêts pour la ville qui avait déjà annoncé un premier report au 2 juillet. L’administration montréalaise a finalement décidé d’étirer la période de grâce pour ceux qui n’avaient pas acquitté la deuxième portion du compte de taxes.

Aussi, le responsable finances à l’hôtel de ville, Benoit Dorais, a réitéré l’engagement de son administration de ne pas augmenter l’impôt foncier au-delà de l’inflation.

Toutefois, la Ville, qui estimait il y a deux mois que la crise  pourrait lui faire perdre de 250 à 500 millions de dollars, risque de se retrouver avec une autre grosse facture.

Des indices laissent penser que l’inflation tournera autour du 1 pour cent en 2021, ce qui pourrait signifier une baisse généralisée du compte de taxes, donc un autre «manque à gagner». On le saura avant la fin de l’année, avec la présentation du budget.

Toutefois, bonne nouvelle, le gouvernement québécois a annoncé le 18 juin une aide aux sociétés s’occupant de transport collectif comme la Société de transport de Montréal (STM).

Une bonne partie des pertes présentes de la Ville est liée à la chute majeure de revenus avec la baisse de la fréquentation du transport en commun.

Le groupe de pression Trajectoire Québec s’est félicité de l’aide financière d’urgence de 400 millions $ accordée aux opérateurs de transport collectif afin de leur permettre d’assurer la poursuite des services.

On rappelle que la COVID-19 a entraîné une diminution d’achalandage de plus de 80% et une chute des revenus voyageurs pouvant atteindre 90%, ce qui crée une ponction importante dans les finances de Montréal.

Le groupe autrefois appelé Transport 2000 estime que l’aide met un terme à la menace de compressions de services ou d’augmentation importante des tarifs.

 



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