La Centrale agricole, située dans le District Central, est un incubateur d’entreprises agricoles urbaines ayant pignon sur la rue Legendre, dans Ahuntsic-Cartierville.
La plus grande coopérative d’agriculture urbaine au Québec regroupe une vingtaine d’entreprises et d’acteurs en agriculture urbaine, dont trois nouveaux membres au cours des derniers mois.
La coop offre aux membres des espaces, de la formation, de l’accompagnement. Elle est également un lieu de réseautage et d’innovation pour le développement de systèmes alimentaires urbains et l’économie circulaire.
Le Journal des voisins présentait LN Saint-Jacques, DG de la Centrale agricole le 6 avril dernier.
AU/LAB (Laboratoire sur l’agriculture urbaine)
Fondé en 2014, AU/LAB se définit comme «un lieu de discussion d’échanges et de travail regroupant des chercheurs et des praticiens œuvrant en agriculture urbaine autant dans les domaines de recherche et d’innovation qu’en réalisation de projets».
La mission d’AU/LAB consiste à faire de la recherche en agriculture urbaine, mais également à être sur le terrain. À ce titre, elle se déploie de plusieurs manières: accompagnement, formation, recherche, intervention. AU/LAB organise divers événements, notamment une École d’été en agriculture urbaine.
L’organisme anime des portails comme Cultive ta ville, Jardiner mon école et AgriUrbain. AU/LAB est également à l’origine du maraîchage sur le toit du Palais des congrès de Montréal et autres jardins sur les toits du centre-ville.
Finalement, il produit rapports et recherches en agriculture urbaine pour chercheurs et membres du public. C’est AU/LAB qui est à l’origine de la Centrale agricole. N’importe qui peut en devenir membre.
Pour l’anecdote, on retiendra que son directeur, intervention et politiques publiques, Jean-Philippe Vermette, avait gentiment accepté de participer comme conférencier aux Rendez-vous citoyens du Journal des voisins (JDV) qui portait sur l’agriculture urbaine, le 16 octobre 2019.
Big Bloc – Atelier Champignons
Fondé par deux passionnés de mycologie, Gabriel Vallée et Virginie Boivin, l’atelier artisanal est un laboratoire mycologique et une ferme urbaine. «Nous souhaitons, écrivent les fondateurs sur le site de la Centrale agricole, faire valoir les qualités culinaires et nutritives des champignons et rendre plus accessible leur consommation sur l’île de Montréal.»
CAPÉ ou Coopérative de l’agriculture de proximité écologique
Fondée en 2013, la CAPÉ, qui vient de quitter la Centrale, regroupe productrices et producteurs agricoles ayant comme but de mettre de l’avant l’agriculture biologique développée en circuits courts.
Un circuit court en agriculture urbaine, c’est un mode de commercialisation des aliments qui n’a qu’un seul intermédiaire entre l’entreprise de production (ou de transformation) et le consommateur.
Il existe différents dispositifs de mise en marché en circuits courts, par exemple la vente à la ferme (kiosque et autocueillette), le marché public ou l’agriculture soutenue par la communauté (ASC), tel qu’on peut le lire sur le site de Collectivités viables. L’organisme Bio locaux, qui est membre de la CAPÉ, est un regroupement de fermes biologiques, également membres de Fermier de famille.
Cidre Sauvageon
Cette entreprise vise à réaliser des cidres naturels issus d’un verger expérimental à la ferme du Ruban Bleu, dans la région de Montréal. Cent cinquante variétés anciennes de pommes s’y trouvent, mais également des petits fruits du Québec (gadelles, cassis, groseilles à maquereau…). L’entreprise veut également promouvoir la variété des pommes sauvages du Québec.
Circulus agtech
C’est sous le nom de Cannafish qu’est née Circulus agtech, en mars 2019. Inspirée par l’aquaponie, l’équipe a créé une entreprise afin de produire des engrais organiques liquides pour l’industrie des serres. «Transformation du fumier et du compost en un engrais organique précis, inodore, sans pathogènes, directement disponible, riche en activité microbienne et se comportant comme un engrais synthétique à action rapide», peut-on lire sur son site web.
COOP Boomerang
Cette jeune coopérative montréalaise novatrice se spécialise dans l’économie circulaire et la valorisation alimentaire. Elle valorise les céréales résiduelles issues du brassage de la bière – les drêches – en une farine alimentaire, unique en son genre. Selon le site de Goûtez le Québec, les drêches sont le résidu des ingrédients utilisés pour faire de la bière. Elles sont principalement produites à partir de l’orge, du blé ou du maïs. Elles étaient traditionnellement utilisées pour l’alimentation animale, une fois récupérées chez les brasseurs.
Avec les microbrasseries qui jalonnent tout le territoire québécois, il y a de plus en plus de drêches, un aliment riche en énergie, en protéines et en minéraux. Malgré l’utilisation des drêches pour la production animale, beaucoup de ces quelque 39 millions de drêches générées annuellement aboutissent au compost ou à la poubelle. Une industrie a donc été créée autour de la drêche, qui peut être transformée en biscuit, en pain et même en petite gâterie pour chien.
Toutefois, il faut les récupérer rapidement après leur utilisation dans les microbrasseries, car la drêche humide est bactériologiquement active lorsqu’elle est retirée des cuves de brassage: 10 litres de bière consommée lors d’un 5 à 7 vont avoir généré deux kilos de drêches! La farine Boomerang issue des drêches offre aux consommateurs la possibilité d’adopter un régime alimentaire plus sain, faible en gluten et en calories, riche en protéines et en fibres.
Éco-Protéine
Cette entreprise qui fait l’élevage d’insectes comestibles dans le but d’en faire des protéines alternatives. Sur sa page web, dans le site de la Centrale agricole, on affiche la photo d’un appétissant burger dont la boulette est cuisinée avec de la farine d’insectes; s’y ajoutent plusieurs verdures et légumes colorés sur un joli petit pain.
La population a accès aux produits de l’entreprise dans les supermarchés, les dépanneurs, les restaurants, et les transformateurs qui produisent des aliments énergétiques à base d’insectes. Les insectes transformés en protéines peuvent être additionnés à n’importe quelle sorte d’aliment sucré ou salé, liquide ou solide. La farine est produite sous le toit de la Centrale agricole.
Food Hub
Food Hub est un incubateur, ou super hub, dédié aux entrepreneurs de l’agroalimentaire à Montréal, destiné à élargir l’offre alimentaire. C’est un lieu de rencontre et de partage, qui offre conférences, ateliers et formation. Il y aura bientôt une cuisine avec espaces partagés à louer pour les acteurs en démarrage de l’agroalimentaire.
Les Marchés Ahuntsic-Cartierville (MAC)
Les citoyens d’Ahuntsic-Cartierville connaissent déjà cet OBNL en action depuis 2011 sur le territoire de l’arrondissement. Les MAC veulent améliorer l’accès à des aliments frais, sains, et locaux pour tous. Ils veulent aussi encourager les producteurs locaux, une consommation équitable, alternative et de proximité, tout en veillant à la pérennité de ses actions par le réinvestissement de ses profits directement dans ses activités.
Les citoyens d’Ahuntsic-Cartierville connaissent principalement les MAC par ses marchés saisonniers au kiosque du métro Sauvé, au marché du dimanche dans Cartierville et au marché du samedi au parcours Gouin.
Mycélium Remédium Mycotechnologies
Différente de Big Bloc, cette entreprise se spécialise en mycologie appliquée. «Dans ses laboratoires, elle entraîne et cultive des champignons porteurs d’avenir. Alchimistes des matières résiduelles, ces champignons transmutent des “déchets” en ressources à fortes valeurs ajoutées: semences, nourriture, médecine, dépolluants, matériaux d’emballage, de construction et de design», peut-on lire sur le site de la Centrale.
Pour financer ses activités environnementales innovantes, l’entreprise commercialise des trousses de culture de champignons maison, des produits alimentaires et d’hygiène intégrant les bienfaits de certains champignons. Elle fait également des interventions en entreprise et offre des ateliers au public.
OLAOLA
OLAOLA produit des smoothies sous forme de sucettes glacées à croquer et à savourer 100 % véganes. Ces popsicles sont issus de fruits et légumes qui ont été sauvés du gaspillage alimentaire.
Créée en 2011 par Jonathan Tassi dans le sud de la France, l’entreprise fabrique et commercialise désormais au Québec toute une gamme de produits naturels, créés avec des fruits et des légumes qui n’iront pas engraisser les résidus alimentaires parce qu’ils sont encore très bons.
OLAOLA se définit comme un transformateur alimentaire. Elle offre ainsi des solutions de rechange saines, véganes, sans gluten, sans produits laitiers et sans eau. Les sucettes glacées sont faites à la main et le fabricant utilise le citron comme agent de conservation naturel.
En outre, elle fabrique et vend des « kits à smoothies », soit un mélange de fruits surgelés que l’on peut combiner à loisir avec notre breuvage préféré. Finalement, OLAOLA offre un service de bar à smoothies clé en main pour un événement que vous organisez.
Opercule
Cette entreprise piscicole urbaine ne veut rien de moins qu’aider à «produire la ville de demain» en faisant l’élevage de poissons en ville, notamment l’Omble chevalier, directement dans ses locaux de la Centrale agricole. Fondée en 2018 par Nicolas Paquin et David Dupaul-Chicoine, Opercule est la première pisciculture urbaine au Québec. Dans le but de connaître un nouveau terme, sachez que les opercules sont des plaques osseuses qui ferment les ouïes des poissons.
L’originalité d’Opercule: pisciculture urbaine qui offre fraîcheur et proximité pour le client ou le restaurateur, traçabilité du produit, livraison écologique par vélo électrique, utilisation de volumes d’eau bien moindres qu’en pisciculture traditionnelle, aucune utilisation d’antibiotiques, car une prophylaxie (ndlr : prévention) soignée est appliquée par l’élevage du poisson dans un bâtiment hermétique.
Terre Promise
En mars 2021, le JDV vous présentait la semencière du patrimoine, Lyne Bellemare. Elle est aussi la fondatrice de Terre Promise. Créée en 2014, son entreprise locale produit des semences de plantes potagères de variétés anciennes ou rares. « Notre mission est de sauvegarder les semences québécoises en voie de disparition en plus de fournir aux jardiniers et aux agriculteurs des semences de qualité », affirme-t-elle.
Des semences ancestrales pour redécouvrir ce que cultivaient nos arrière-grands-parents dans leurs champs ou dans leurs jardins, ça vous dit? Afin de ne pas se limiter à notre petit coin de planète, chez Terre Promise, «les variétés ancestrales québécoises et canadiennes côtoient des trouvailles provenant d’un peu partout dans le monde», peut-on lire sur le site web de l’entreprise. Un peu de nostalgie et d’exotisme à planter dans votre potager?
Torréfaction Québec
Vous aimez votre café moulu bien frais? Qu’à cela ne tienne, Torréfaction Québec vous propose non seulement de moudre votre propre café, mais de venir le torréfier dans ses propres locaux, qui abritent un atelier de torréfaction professionnel.
L’entreprise a été fondée en 2016 afin de permettre aux personnes intéressées de torréfier elles-mêmes leur café et ainsi posséder leur propre marque. Partant de cette prémisse, il est alors possible de percer le marché du café tout en minimisant les risques liés au démarrage d’une entreprise de torréfaction, car les appareils nécessaires pour torréfier sont extrêmement onéreux.
Chez Torréfaction Québec, vous louez les appareils à l’heure. «Comme nos utilisateurs n’ont pas à investir dans l’achat de tout l’équipement nécessaire à la production de café, ils peuvent alors tout miser sur la sélection des grains de café vert», peut-on lire sur son site. Vous êtes passionné du fameux breuvage caféiné et vous voulez en apprendre plus? Vous rêvez de lancer une entreprise de torréfaction? Vous êtes un café de quartier qui veut offrir des produits personnalisés? Torréfaction Québec, c’est pour vous!
TriCycle
Non, il ne s’agit pas de vélo, mais bien d’une firme montréalaise d’élevage d’insectes comestibles. L’entreprise a trois objectifs, le premier étant de produire des insectes de qualité pour l’alimentation avec un faible impact environnemental.
Le deuxième est de déployer une vitrine technologique démontrant la viabilité d’un nouveau procédé pour la mise en valeur des résidus alimentaires locaux grâce aux insectes, au sein d’un élevage urbain à moyenne échelle. Le dernier est de réaliser des recherches sur la lutte au gaspillage alimentaire et les entotechnologies (technologies reliées aux insectes).
TriCycle offre également des services de consultation et de recherche et développement (R&D). Parmi ses nombreuses réalisations en consultation, on note la mise en place d’une ferme d’insectes en milieu scolaire à l’école Sainte-Thérèse-de-l’Enfant-Jésus. «Nous sommes à la recherche du prochain défi!» lit-on sur le site web de l’entreprise.
Tulsi Farm
Cette entreprise mise sur les verdures et légumes haut de gamme, sans pesticide. Elle fut fondée en mars 2022 par Justin Dragan et Mehdi Ibn Brahim, qui se sont rencontrés durant leurs études à l’Université McGill. «Tulsi est destinée aux restaurants et aux entreprises qui recherchent une source fiable de légumes de qualité supérieure. Nous travaillons en étroite collaboration avec des chefs et des propriétaires d’entreprise pour offrir le goût, la couleur et la texture des légumes-feuilles.»
Vignes En Ville
Cette entreprise fondée par Véronique Lemieux, également coordonnatrice à AU/LAB, a débuté en 2017 avec un projet pilote d’installation de vignes sur le toit du Palais des congrès de Montréal. En 2018, la Société des alcools du Québec (SAQ) s’est associée au projet pour quatre ans alors qu’un deuxième vignoble était installé à son au siège social.
Puis, la même année, l’entreprise a installé un vignoble sur le toit de l’Institut de tourisme et d’hôtellerie du Québec (ITHQ) et un autre, en 2019, sur le toit de l’entreprise UBISOFT. L’objectif n’est pas, pour le moment, la production de vins, mais plutôt un projet d’étude du comportement et des avantages des vignes rustiques en milieu urbain, tant en sol qu’en bac sur les toits.
Mme Lemieux souligne que les vignes urbaines ont un pouvoir absolu face au réchauffement climatique et insiste sur le fait qu’«elles ont besoin d’un sol pauvre et demandent très peu d’eau». La Société des alcools du Québec (SAQ) s’est laissé convaincre, notamment par le fait que l’entreprise incorpore le verre broyé dans son terreau, ce qui aide au mûrissement des plantations. Quoique méconnu, le verre ainsi broyé aurait des propriétés nourrissantes pour le terrain; il est également utilisé comme paillis.
Partenariat
AU/LAB, PME Montréal, Desjardins, la Ville de Montréal, la Coopérative de développement régional du Québec (qui soutient les entreprises collectives en démarrage) et L’Arterre (un service de maillage axé sur l’accompagnement et le jumelage entre aspirants-agriculteurs et propriétaires) comptent parmi les partenaires importants de la Centrale agricole.
Consultez le site web pour mieux connaître la Centrale agricole et ses entreprises membres.
Cet article a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’avril-mai 2023, à la page 20. Il fait partie du dossier Agriculture urbaine, duquel plusieurs autres articles sont reproduits.
1- Ahuntsic, premier de classe en agriculture urbaine!
2- LN Saint-Jacques, DG de la Centrale agricole
3- La Centrale agricole: terreau fertile
4- Des nouvelles de la Ferme de Rue Montréal
5- Des jardins pour bien se nourrir à peu de frais
7- La Centrale agricole: terreau fertile
8- Les Fermes Lufa, modèle mondialement connu d’agriculture responsable
9- Manger les produits agricoles d’Ahuntsic-Cartierville, une utopie?
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