LN Saint-Jacques, DG de la coopérative la Centrale agricole, dans l’un des espaces de culture de l’organisme. (Photo: Toma Iczkovits, collaboration spéciale)

À peine en poste depuis fin janvier, LN Saint-Jacques, nouveau’ directeur’ général’  de la Centrale agricole, a plein de projets pour son nouveau port d’attache. Portrait d’un’ entrepreneur’ de l’économie circulaire du bioalimentaire, qui mise avant tout sur son adaptabilité aux problèmes divers et normaux des ressources humaines malgré les écueils qu’il peut rencontrer.

La parole généreuse, abondante et intéressante, LN Saint-Jacques ne tarit pas d’éloges sur l’ouverture du conseil d’administration de l’organisme qui l’a embauché’  malgré (ou à cause) de ce qui le’ définit maintenant.

«J’essaie d’avoir une gestion la plus humaine possible», dit LN Saint-Jacques, un’ gestionnaire d’expérience, à l’esprit ouvert, qui se définit comme non-binaire, en situation de handicap et neurodivergent’. LN a été embauché’  récemment par le conseil d’administration de la Centrale agricole, la plus grande coopérative d’agriculture urbaine au Québec.

LN Saint-Jacques annonce d’emblée au Journal des voisins (JDV): «J’ai été 100 % moi-même en entrevue d’embauche, et ça n’a pas fait freaker personne parmi les gens de la Centrale, particulièrement au CA.» Et encore: «Le CA de la Centrale est réactif, jeune et vif», ajoute-t-il, convaincu’. 

LN Saint-Jacques poursuit: «On manque de modèles, pas seulement parmi les entrepreneurs, mais de façon plus large, de dirigeants qui sont ouverts sur ces enjeux-là!» D’ailleurs, LN précise que lui-même espère pouvoir joindre sa voix aux acteurs qui demandent plus d’inclusion et de représentation au sein du milieu de l’entrepreneuriat québécois.

Inclusion nécessaire

LN est particulièrement intéressé’ et son discours très engagé sur les enjeux d’inclusion qu’il étudie, notamment, alors qu’il termine une thèse de doctorat à l’UQAM sur les discriminations en milieu universitaire. Il a, outre ses études doctorales, acquis des compétences certaines et un savoir-faire particulier sur les enjeux d’inclusion; il est d’ailleurs membre du Réseau interuniversitaire pour l’équité, la diversité et l’inclusion. LN donne d’ailleurs des conférences, des ateliers à ce sujet. En 2020, il a participé aux réflexions qui ont mené à la rédaction du Livre blanc sur l’entrepreneuriat féminin et la maternité, travaux menés par la Jeune chambre de commerce de Montréal.

LN Saint-Jacques, un’ trentenaire avancé’, cumule plusieurs années d’expérience en analyse, conseil et gestion. C’est fort’ de toutes ces années d’expérience au sein d’entreprises comme Hydro-Québec, le Conseil de recherche en sciences humaines et, plus récemment, PME Montréal, qu’il entreprend son mandat à la tête de la Centrale agricole.

Depuis 2019, LN Saint-Jacques a participé à plusieurs incubateurs comme Esplanade, Trajet-M et la Maison de l’innovation sociale. Il a, en outre, accompagné de nombreuses entreprises à PME Montréal Centre-Est, alors qu’il était chargé’ de projet en développement économique local. 

«Chez PME Montréal, je m’étais amouraché’ de deux types d’enjeux: le secteur du bioalimentaire et les projets innovants difficiles pour obtenir du soutien, dit LN. Et l’un de mes rôles était aussi de faire du maillage.»

LN, qui avait également complété auparavant une maîtrise en environnement, précise qu’au chapitre du développement régional, il avait fait des études doctorales en développement régional et en politiques publiques à l’Université du Québec à Rimouski (UQAR).

LN Saint-Jacques, DG de la coopérative la Centrale agricole, dans l’un des espaces de culture de l’organisme. (Photo: Toma Iczkovits, collaboration spéciale)

Planifier le futur

«À la Centrale, déclare-t-il, on doit se poser la question: est-ce que l’on stabilise ce qui existe déjà ou on continue à grandir?» L’idée derrière la Centrale, souligne-t-il, c’est de reproduire ce modèle ailleurs, précisant que des MRC (municipalités régionales de comté) et des municipalités ont déjà sollicité les compétences et le savoir-faire de la Centrale en transferts de connaissances. 

Ainsi, il est possible que LN et son équipe partent en mission commerciale à Chicago, l’été prochain, pour aller rencontrer la direction de The Plant, une entreprise collaborative d’économie circulaire fondée en 2011 et dont le but principal à l’origine était de revaloriser les déchets de l’industrie alimentaire. Depuis, l’entreprise a fait des petits, tout comme la Centrale.

Gérer l’espace

Un directeur des opérations était en poste jusqu’à l’arrivée de LN Saint-Jacques, dont le mandat est de veiller plus largement à structurer les destinées de la Centrale pour les prochaines années, à bâtir un plan stratégique, et, éventuellement, à générer des revenus autonomes. 

Pour le moment, outre les différentes composantes de la Centrale agricole que sont les membres et leurs équipes respectives (autre texte à paraître samedi), la Centrale emploie désormais quatre personnes, incluant LN et une stagiaire, qui quittera son poste sous peu. En revanche, une retraitée provenant du milieu agricole est attendue prochainement pour pousser elle aussi occasionnellement à la roue. 

Mais l’équipe de gestion de la Centrale risque de s’agrandir bientôt. En effet, LN voudra s’adjoindre bientôt les compétences d’une personne responsable du bâtiment. La coop doit déjà gérer les 7 430 mètres carrés (80 000 pieds carrés) de locaux de la rue Legendre. 

Et ce nombre ira sans doute en augmentant, car il y a de fortes possibilités que de nouvelles entreprises de l’économie circulaire du bioalimentaire se joignent à celles déjà sur place, à mesure que le propriétaire du bâtiment peut libérer de l’espace sur les 14 860 mètres carrés (160 000 pieds carrés) que compte l’immeuble. 

À ce sujet, LN Saint-Jacques souligne que les secteurs du bioalimentaire et de l’économie circulaire foisonnent d’idées, et les demandes d’adhésion et d’hébergement affluent. 

«Qu’il s’agisse d’entreprises matures ou de start-ups [entreprises en démarrage], la Centrale reçoit de deux à cinq demandes par semaine, soutient LN. Mais il n’est pas toujours possible de les accommoder si on manque de place!»

À la Centrale, plusieurs projets dans le collimateur nécessitent aussi de l’espace: une cuisine, une salle de transformation incluant chambre froide et chambre de congélateurs, des couloirs d’observation hermétiques pour des groupes scolaires, par exemple, et un composteur industriel. 

«Au bout du circuit, nous sommes en train d’examiner la possibilité avec la SDC du District Central de déposer les déchets qui ne peuvent plus être recyclés par un de nos membres dans un terrain du secteur pour en faire du compost», dit LN Saint-Jacques. 

Porteur’ d’espoirs et de défis

Dans son nouveau poste, LN Saint-Jacques se sent accepté’, bienvenu’ et apprécié’. Il est également conscient’ que l’ensemble de ses études et de ses expériences professionnelles seront mises à contribution rapidement. 

Dans son communiqué de présentation, LN écrivait à juste titre: «Faire rayonner des projets innovants, soutenir des initiatives hors du commun, abattre des obstacles et créer des opportunités, insuffler et soutenir une vision. Les prochaines années appellent autant à la stabilisation qu’à la croissance, de beaux défis avec des gens passionnés!»

En entrevue avec le JDV, il explique que le handicap et la neurodivergence dont il se réclame, sans préciser ce qui le concerne personnellement, font référence, à titre d’exemples, à la dyslexie, à un trouble du déficit de l’attention avec hyperactivité (TDAH), à un trouble d’anxiété généralisée, ou toute autre particularité.

Parent non-binaire d’un enfant d’une dizaine d’années, il est reconnaissant’ envers ses propres parents pour leur compréhension et leur souci de bien se renseigner sur sa nouvelle définition, et plus largement, aux collègues qui l’ont toujours soutenu’ dans sa démarche. 

LN Saint-Jacques ne craint pas de s’afficher publiquement à ce sujet et le communiqué de l’annonce de sa nomination l’exprimait clairement. Il revient à son dada, l’inclusion: «Le domaine de l’entrepreneuriat est aussi difficilement inclusif pour les personnes racisées et autochtones. J’espère que ma contribution saura être utile. Je vois dans mon nouveau poste une belle fenêtre d’opportunités pour plusieurs choses, et notamment à ce sujet.»

NDLR: Nous avons employé l’écriture inclusive dans ce texte. L’apostrophe a été utilisée suivant les titres et les adjectifs ainsi que pour faire les accords de verbe, afin de refléter le genre la personne interviewée.

Par ailleurs, nous avons choisi de publier ce texte aujourd’hui en parallèle avec la 7e Soirée de la Fierté du club de hockey Les Canadiens de Montréal. En effet, la partie de hockey de ce soir (6 avril) se fera sous le signe de la diversité et de l’inclusion. Pour rappel, la Journée internationale de la visibilité trans a eu lieu le 31 mars. 

Cet article a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’avril-mai 2023, à la page 22. Il fait partie du Dossier Agriculture urbaine, duquel plusieurs autres articles sont reproduits. 

1- Ahuntsic, premier de classe en agriculture urbaine!

2- LN Saint-Jacques, DG de la Centrale agricole

3- La Centrale agricole: terreau fertile

4- Des nouvelles de la Ferme de Rue Montréal

5- Des jardins pour bien se nourrir à peu de frais 

6- À chacun son potager!



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