Les premières fraises. (Photo: courtoisie)

Ahuntsic est le meilleur endroit pour la culture hydroponique des petits fruits selon la fondatrice de Gush, une nouvelle entreprise ahuntsicoise qui se spécialise dans la culture de petits fruits.

Cette ferme verticale en culture hydroponique a vu le jour, en 2022, dans des locaux libres du District Central à Ahuntsic-Cartierville. Elle y cultive des fraises depuis 2023. Ophelia Saranikis, fondatrice et PDG de l’entreprise Ferme Gush, anciennement appelée Vertité, s’est donné comme mission de nourrir les gens de façon plus durable en produisant des fraises de qualité.

Ses clients sont des restaurants haut de gamme comme le Toqué, le Pied de cochon et le Garde-manger, ainsi que des petites épiceries. Toutefois, les fraises produites chez nous à Ahuntsic seront bientôt sur le marché dans des restos et boutiques du quartier.

Pourquoi Ahuntsic?

Ophelia souligne que, fait essentiel à la réussite d’un tel projet, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville permet le zonage pour faire de l’agriculture urbaine. On y trouve, en plus, des immeubles libres qui ont besoin d’amour et qui sont parfaits pour cette utilisation. «Nous transformons la bâtisse à l’intérieur des murs selon nos besoins, explique-t-elle. Nous n’avons aucun critère d’apparence pour l’extérieur, c’est idéal pour nous.»

La Centrale agricole, située elle aussi dans le District Central, est un partenaire hors du commun, pour les petites entreprises qui veulent faire de la culture urbaine leur mission. Des clients à proximité en plus du loyer raisonnable sont des atouts supplémentaires non négligeables pour une installation dans Ahuntsic, selon la PDG.

Le premier jour de plantation des fraises chez Gush. (Photo: courtoisie)

Les fraises, une culture capricieuse

La culture des fraises n’est pas facile; que ce soit en terre ou en culture hydroponique (dans l’eau), chaque méthode a ses particularités. En terre, elle est tributaire du climat, comme nous l’avons vécu l’été dernier avec des fraises moisies ou qui goûtaient l’eau.

En serre, tout doit être contrôlé, l’environnement, la température, les nutriments que l’on donne aux plantes. «Tout est mesuré de façon très précise; c’est pourquoi il nous a fallu expérimenter en petites surfaces avant d’ouvrir notre serre», confie Ophelia.

Les premiers pas

Quand elle étudiait en agriculture traditionnelle à l’Université McGill, Ophelia s’est rendu compte qu’elle ne voulait pas faire de l’agriculture de façon traditionnelle, pour la simple et bonne raison qu’elle ne voulait pas utiliser de pesticides et qu’elle souhaitait une agriculture durable. C’est à ce moment qu’elle a commencé à se renseigner sur Internet en lisant sur l’agriculture durable, malgré le peu d’information en 2017.

Elle a vite constaté que l’avenir de l’agriculture durable passait par la culture hydroponique. «Ça prend moins d’espace, 90 % moins d’eau, ça se fait sans substrat, sans terreau et sans pesticides. En plus on n’est pas tributaire des aléas du climat, ça donne un produit parfait sans perte à chaque fois. Il faut aussi dire que les fraises produites de façon traditionnelle ont un taux de 6 degrés Brix* environ, par rapport à nos fraises qui ont un taux de 15 à 20 degrés Brix.»

* Échelle de Brix: échelle qui sert à mesurer la sucrosité, en degré Brix (°B ou °Bx). Plus le degré est élevé, plus le fruit est sucré.

Ophelia a fait ses premiers essais dans le grenier de la maison de ses parents en 2017. Ensuite, elle a monté son laboratoire, en 2020, dans une petite ferme de l’ouest de l’île (400 pi2), elle a planifié la future ferme, puis elle est venue s’installer dans Ahuntsic.

En 2019, son plan d’affaires a remporté le prix Innovation de la Banque Nationale. La création de l’entreprise est alors lancée et la recherche et développement vont bon train. Le tout se concrétise par l’ouverture de la ferme de 7500 pi2, première étape du développement en 2022.

«En étudiant l’agriculture, mon but a toujours été de nourrir les gens de façon plus durable et locale», déclare la jeune entrepreneure. Pour elle, la suite logique des choses est d’agrandir sa ferme, d’augmenter le rendement et la qualité puis de réduire les prix. Elle sera ainsi en mesure de fournir des fraises à plus de clients, pour ensuite cultiver d’autres petits fruits comme les bleuets, framboises et raisins.

L’équipe fête la réception des réservoirs de nutriments. Victor Nicolescu, Phil Rosenbaum, Elena Fortin-Kochieva, Ophelia Sarakinis, Patricia Gaudet, Vincent McCarthy. (Photo: courtoisie)

Chef de file en agriculture urbaine

Reconnue comme chef de file en matière d’agriculture urbaine, la Ville de Montréal s’est dotée d’une stratégie d’agriculture urbaine qui vise à appuyer ces projets de façon durable.

Ahuntsic-Cartierville est aussi à l’avant-garde avec ses nombreux projets tels que les jardins communautaires, les jardins de production maraîchère éducatifs dans l’aménagement Charland-Fleury, les cultures solidaires, la Ferme de rue, les poulaillers urbains et plusieurs autres.

Le Collège Ahuntsic offrira à l’automne 2025 un diplôme d’études collégiales (DEC) en agriculture urbaine pour les étudiants intéressés à faire de l’agriculture autrement.



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