L’école Saint-Benoît a officiellement lancé sa deuxième édition de la rue-école en janvier 2024. Dès que la cloche sonne, les élèves peuvent s’approprier l’avenue du Mont-Cassin pour de formidables sessions de jeu libre. La rue, bloquée à la circulation chaque vendredi aux heures de pointe, devient en effet leur cour de récré.
La rue-école est de retour à l’école Saint-Benoît, pour le plus grand bonheur des élèves. La première édition du projet, menée sur l’année scolaire 2022-2023 et chapeautée par le Centre d’écologie urbaine de Montréal (CEUM), était en effet un franc succès.
« Nous sommes la seule école au Québec qui a réussi à déployer le projet sur toute l’année. D’habitude, les rues-écoles s’établissent plutôt au printemps et sur l’été», affirme Denis Boivin, directeur de l’école Saint-Benoît. Face à un manque de bénévoles, aux enjeux de permis de la Ville, mais aussi à la grève des enseignants, la deuxième édition n’a quant à elle pu commencer qu’en janvier 2024.
Un partenariat entre la Ville de Montréal, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, l’école Saint-Benoît et l’organisme Solon a permis à la deuxième édition de rue-école de voir le jour. Le CEUM n’est plus l’organisateur du projet. Il continue néanmoins à récolter des données dans le cadre du programme Changer les règles du jeu, mené en collaboration avec l’École de santé publique de l’Université de Montréal (EPSUM).
Sécuriser les abords de l’école
La rue-école bloque la circulation sur l’avenue du Mont-Cassin et la rue Tanguay, à leurs deux entrées. Des bénévoles, postés à ces deux points d’accès, ont ainsi la charge de laisser entrer les parents et les voisins en déplaçant les barrières de sécurité.
Le stationnement est maintenu dans la zone bloquée à la circulation, de laquelle les riverains peuvent sortir librement. Toutefois, chaque sortie doit se faire avec un bénévole, à une vitesse de 5 km/h.
Ce manège, mené chaque vendredi aux heures de pointe, a permis aux 350 élèves de l’école Saint-Benoît de se réapproprier l’espace. Il a aussi engendré une diminution marquée des manœuvres dangereuses des automobilistes (arrêt incomplet, vitesse excessive, demi-tours), auparavant observées dans le secteur.
Au début de la première édition, en octobre 2022, environ 82 % des comportements des automobilistes étaient en effet jugés inadaptés. En juin 2023, ces manœuvres potentiellement dangereuses ne représentaient plus que 17 % des comportements des automobilistes.
Inciter à l’effort physique
La première édition de la rue-école Saint-Benoît a aussi permis à l’EPSUM et au CEUM de témoigner d’une augmentation du transport actif chez les élèves. Effectivement, 70 % d’entre eux se rendaient à pied, à vélo ou en roulant (patins ou planches) à l’école en septembre 2022. En juin 2023, le transport actif était privilégié à 87 %.
En outre, une augmentation notable de 20 % a été observée chez les enfants quant à la mobilité indépendante (seul ou avec des amis) vers l’école, sur l’année 2022-2023.
Les élèves apprécient particulièrement les 45 minutes de jeu libre du matin, avant d’entrer en classe. «Les élèves viennent d’abord en transport actif, puis ils continuent à bouger dans la rue-école avant le début des cours. Quand ils entrent en classe, ils se sont dépensés et on voit vraiment un impact positif sur leur concentration», observe Denis Boivin.
En outre, l’école Saint-Benoît fait partie du programme Corps actif, cerveau performant. Ce dernier vise à améliorer la concentration des élèves par l’exercice physique. Chaque matin, à 9 h, toute activité est mise en pause dans l’école. Les élèves pratiquent alors de cinq à dix minutes d’exercice physique, avant un retour au calme. Les résultats observés sont largement positifs, selon Denis Boivin.
NDLR: l’école Saint-Benoît a été agrandie il y a cinq ans. Le Journal des voisins avait couvert l’inauguration de sa nouvelle aile en mai 2019.
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