Le 22 avril, c’est le Jour de la Terre. Pour l’occasion, nous vous présentons la plus récente chronique Écopratico de Julie Dupont.
Au début de 2022, un rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) indiquait que l’industrie alimentaire est l’une des plus grosses émettrices de gaz à effet de serre.
En effet, ce qui est appelé le «circuit long» de la chaîne alimentaire implique de multiples étapes jusqu’à l’assiette du consommateur: production, traitement, emballage, transport, distribution, vente au détail…
Le circuit le plus court serait de produire soi-même ses propres aliments. Mais à moins d’avoir un immense potager et le temps de s’en occuper, très, très peu de personnes peuvent se targuer d’être autosuffisantes en fruits et légumes!
À la fin des années 1990, le concept des «fermiers de famille» (ou d’agriculture soutenue par la communauté), mis sur pied par Équiterre, existait depuis quelques années quand nous avons décidé de nous abonner à un panier de légumes que nous allions chercher chaque semaine, du printemps à l’automne, à un point de chute dans Ahuntsic.
Nous étions contents d’encourager un jeune agriculteur dont la ferme était située tout près de Montréal, en payant à l’avance nos paniers (ce qui permet à l’agriculteur de mieux planifier ses récoltes et lui assure un revenu plus stable). Nous pouvions ainsi bénéficier de légumes et quelques fruits frais provenant directement de la ferme: difficile d’avoir plus frais à moins de les cultiver nous-mêmes!
Et puis, chaque été, le fermier invitait ses clients à une visite de la ferme et un pique-nique; ce qui était une belle activité à faire avec les enfants. Mais au bout d’un certain temps, le point de chute fut déménagé plus loin, alors nous avons mis fin à notre abonnement.
Par la suite, pendant la saison estivale, grâce à mon père qui jardinait, nous avions accès à certains légumes (beaucoup de tomates à la fin de l’été!) et nous essayions de fréquenter de temps en temps un marché public ou de faire de l’autocueillette. Je faisais beaucoup de conserves et de congélation pour faire des provisions de légumes locaux en saison. Puis nous avons commencé à jardiner dans un jardin communautaire.
Bien que celui-ci ne puisse pas fournir tous les légumes nécessaires à une famille, il permet tout de même de cultiver quelques légumes de notre choix, des plus frais, tout en faisant un exercice agréable!
Circuit court
Il y a quelques années, ayant entendu parler d’un organisme de réinsertion sociale situé à Laval (Jeunes au travail), dont l’un des parcours est en agriculture biologique (et qui fait partie du Réseau des fermiers.ères de famille), nous avons décidé de nous y abonner, étant donné qu’il avait des points de collecte dans Ahuntsic. Et depuis nous apprécions la souplesse de la formule qui nous permet, chaque semaine ou aux deux semaines, de choisir nos légumes parmi les variétés offertes et d’acheter quelques produits complémentaires (œufs, conserves, etc.).
Le Réseau des fermiers.ères de famille a pris beaucoup d’ampleur depuis les années 1990. Il compte maintenant 141 fermes certifiées biologiques ou en voie de l’être, au Québec et au Nouveau-Brunswick. Il est maintenant géré par la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ).
Il y a plusieurs points de collecte dans Ahuntsic-Cartierville, reliés à des fermiers différents. En plus des paniers été-automne, certains offrent des paniers l’hiver (légumes racines, ail, courges, oignons, poireaux, germinations, pommes, etc.).
Autres canaux
De nouveaux joueurs se sont ajoutés dans les dernières années, qui offrent des légumes cultivés localement et autres produits locaux. Et en plus de points de collecte, certains proposent la livraison à domicile. Par exemple, Second Life dont la mission est de réduire le gaspillage alimentaire (fruits et légumes imparfaits, produits locaux avec erreur d’étiquetage ou date de péremption approchant) et les Fermes Lufa, qui cultivent certaines variétés de légumes dans des serres commerciales sur des toits, vendent aussi plusieurs produits locaux. Plus récemment, la Ferme de Rue s’est installée sur le terrain de l’église Saint-Jude dans Ahuntsic et offre, en saison, plusieurs variétés de légumes vendus sur place.
Il y a aussi les divers marchés publics créés dans Ahuntsic-Cartierville: le marché solidaire Sauvé, en semaine de juin à novembre à la station de métro Sauvé; le marché public d’Ahuntsic, au parcours Gouin, rue Basile-Routhier, les samedis de la mi-juin à la mi-octobre; et le marché public de Cartierville qui, en 2023, sera installé au parc de Mésy, rue Grenet, les dimanches de fin juin à début octobre.
Sans oublier le marché mobile, une camionnette qui se déplace dans différents emplacements afin de rejoindre des zones de déserts alimentaires du quartier, de juin à octobre.
Ce n’est donc pas le choix qui manque pour se procurer des fruits et légumes locaux, en été ou à l’année, par le «circuit court», c’est-à-dire en évitant certaines étapes de transport et de distribution. C’est un mode de distribution plus écoresponsable.
Renseignez-vous auprès des fermiers de famille pour l’été à venir. En complément, les marchés publics seront ouverts à tous, évidemment, au cours de la belle saison à venir.
Cet article a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’avril-mai 2023, à la page 37.
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