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(Photo: jdv P. Rachiele)

À l’heure où plusieurs centaines de milliers d’étudiants sortent dans les rues d’Europe pour demander des mesures afin de protéger l’environnement et que des rumeurs de grève étudiante pour le climat résonnent dans plusieurs universités québécoises, la province n’est pas en reste d’initiatives pour obtenir des actions concrètes en faveur du climat. Vendredi dernier, plusieurs centaines de personnes –incluant les élèves– du milieu scolaire étaient réunies à l’auditorium du collège Regina Assumpta à l’occasion de la journée «La planète s’invite à l’école» pour parler d’environnement et procéder au lancement du pacte de l’école québécoise. 

Lors de l’événement, La planète s’invite à l’école, qui s’est déroulé le vendredi 22 février dernier, plusieurs centaines d’élèves et d’étudiants –dont certains représentaient divers établissements scolaires du Québec–, des responsables du monde de l’éducation, et des personnalités publiques [Hubert Reeves, Dominic Champagne, Karel Mayrand, Laure Waridel, Jérôme Normand, Marie Montpetit] étaient réunis au Collège Regina Assumpta pour parler d’environnement à l’occasion d’une journée remplie d’activités et de conférences axées sur la sauvegarde de la planète.

Une partie des jeunes participant à la présentation du pacte de l’école québécoise (Photo: jdv P. Rachiele)

Les organisateurs ont profité de l’occasion pour présenter le pacte de l’école québécoise. Inspiré du Pacte de transition, le Pacte des écoles québécoises invite les décideurs travaillant dans le milieu scolaire à prendre des mesures concrètes pour assurer un virage vers des comportements écoresponsables et limiter aussi leur empreinte écologique à l’aide de diverses mesures.

Selon Stéphane Farley, professeur au Collège Regina Assumpta et militant, l’idée générale avancée par le pacte des écoles québécoises est la suivante: tant que les initiatives environnementales reposaient sur les épaules d’un seul membre du personnel, elles auront de la difficulté à s’enraciner dans le milieu. Ce lancement du pacte de l’école québécoise consiste donc à renforcer ces pratiques et à les intégrer dans le fonctionnement même de l’école pour que les initiatives écologiques ne soient plus des projets disparates, ni le fait d’une seule personne, mais une étape essentielle dans la prise de chaque décision.

Plus précisément, le document du Pacte de l’école québécoise comporte quatre axes:

  • Reconnaître ses responsabilités sociales et environnementales en tant qu’établissement scolaire;
  • Promouvoir et encourager l’enseignement de contenus liés à l’environnement et diverses activées éducatives liées à l’écoresponsabilité et à l’écocitoyenneté;
  • Intégrer et appliquer les principes et pratiques du développement durable dans la gestion de l’immeuble et de ses installations et des activités qui s’y déroulent;
  • S’associer avec l’ensemble des partenaires de la communauté afin d’assurer une cohérence dans les interventions et le succès de la démarche.

La signature du Pacte donnera lieu, dans chaque établissement signataire, à la création d’un comité qui supervisera et proposera différentes mesures. Le comité devra être composé de membres du personnel scolaire et d’élèves.

Dominic Vézina, idéateur et initiateur du projet, comprend que les réalités auxquelles sont confrontées les écoles limitent parfois leur capacité d’action, mais il croit que le pacte pourra aisément prendre sa place.

«S’ils acceptent de signer le document, c’est qu’ils savent qu’ils peuvent se mettre en route», souligne M. Vézina qui précise toutefois que l’important est d’adhérer au projet, de faire entendre la voix des jeunes et de transformer l’école québécoise.

Des signataires du pacte pour l’école québécoise (Photo: jdv P. Rachiele)

Lors de la présentation du pacte, quatre premiers signataires étaient invités à lancer le mouvement. Le directeur général du collège Regina Assumpta, Michel Laplante, accompagné de Nancy Brousseau, directrice générale de la Fédération des établissements d’enseignement privés; Alain Fortier, président de la Fédération des commissions scolaires du Québec (FCSQ),  et Senso Senso, coordonnateur aux affaires sociopolitiques de la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ). Ces différents signataires représentent un million d’étudiants et d’élèves à travers la province.

Des jeunes engagés

Dans Ahuntsic-Cartierville, plusieurs élèves sont déjà montés aux barricades pour de meilleures pratiques au sein de leurs établissements. Des actions «coups de poing» ont été effectuées dans plusieurs écoles pour une meilleure gestion des déchets, notamment.

Sarah Perron et Loriane Constantino, deux étudiantes de cinquième secondaire du collège Regina Assumpta, font partie de ces élèves qui font tous les jours des efforts pour adopter et faire adopter des comportements écoresponsables pour elles-mêmes, mais aussi pour leur collège. Elles croient que la signature de ce pacte constitue une étape importante pour donner de réels pouvoirs aux jeunes et souhaiteraient que cela donne lieu à un véritable mouvement citoyen.

« Nous sommes la prochaine génération», souligne Sarah qui considère ce document comme la preuve d’une réelle volonté «de vouloir passer de la parole aux actes». 

Si elles se réjouissent de cette prise d’action, les deux jeunes filles admettent toutefois qu’il reste encore du travail et que la sensibilisation ne doit pas faire relâche, tâche qu’elles poursuivent tous les jours. Elles soulignent notamment l’importance de l’école dans l’apprentissage des bonnes pratiques écoresponsables.

Pour Sarah notamment, initiée depuis le primaire, c’est son entrée au Collège Regina Assumpta qui a fait grandir cette pratique dans sa vie. Ce sont, notamment, les initiatives de professeurs qui lui ont donné la possibilité de commencer à s’engager plus intensément dans ce mouvement. 

Autant Sarah que Loriane continuent au quotidien leurs efforts pour être davantage écoresponsables.

Dans l’avenir, Sarah aimerait ralentir sa consommation.

« Un jour à la fois», précise-t-elle. 

Lorianne Constantino , étudiante qui poursuit ses efforts pour l’environnement (Photo : jdv – P. Rachiele)

Lorianne, elle, souhaite aussi poursuivre ses efforts et essaye d’acheter local, d’acheter ses vêtements dans les friperies et surtout, de diminuer sa consommation de viande en général. Un effort difficile, mais qu’elle est prête à faire pour diminuer son empreinte écologique.

Toutes deux remarquent toutefois un changement dans les mentalités, petit, certes, mais notable et qui grandit de jour en jour.

Lorianne constate des ouvertures chez certaines personnes qui étaient d’abord réticentes au changement. Elle prend comme exemple ses parents qui commencent petit à petit à modifier  leurs habitudes. Si le chemin risque d’être encore long, elle pense qu’il faut poursuivre la sensibilisation.

Karel Mayrand, directeur général Québec-Atlantique pour la Fondation David-Suzuki ( à g.) et Marie Montpetit, députée de la circonscription Maurice-Richard, et critique en matière d’environnement et de changements climatiques pour l’Opposition officielle (à dr.) (Photo: jdv P. Rachiele)

Occasion/Zéro-déchet

Marie Montpetit, députée d’Ahuntsic-Cartierville et porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’environnement et de lutte contre les changements climatiques, était présente à l’occasion de cette journée. L’élue qui se dit sensibilisée depuis longtemps aux défis des comportements écoresponsables considère cette action comme une occasion importante pour donner aux jeunes l’occasion de faire la différence et de créer des citoyens responsables. 

Selon l’élue, les jeunes sont aujourd’hui plus sensibles à la question environnementale, ce qui prouve que le travail porte fruit.

Plusieurs actions existent déjà pour inciter les élèves à adopter des comportements plus écologiques, notamment pour atteindre l’objectif zéro-déchet au sein de certains établissements scolaires d’Ahuntsic-Cartierville. Mme Montpetit voit dans ce Pacte des écoles québécoises une occasion de poursuivre cette démarche à une plus grande échelle. 

L’élue considère toutefois que le gouvernement pourrait montrer le bon exemple en offrant des options de compostage ou encore en rendant les écoles «zéro-déchet». Mme Montpetit propose notamment la mise en place d’une pratique écologique lors de la rénovation et la construction de nouvelles écoles. 

«Tant qu’à faire de nouvelles constructions, autant s’assurer qu’elles soient carboneutres», souligne la députée d’Ahuntsic-Cartierville.

La rénovation des écoles est, depuis peu, soumise à des concours architecturaux, le critère écologique n’est toutefois pas au rendez-vous.

Pendant la rencontre, des artistes et des jeunes ont interprété la pièce «Hymne à la beauté du monde». On peut entendre la fin de la prestation sur cette vidéo que journaldesvoisins.com a réalisée.

 

À mettre à votre agenda, le 18 avril, 19 h, à la Maison de la Culture – Journaldesvoisins.com lance Les rendez-vous citoyens, avec Dominic Champagne, qui nous parlera du Pacte de la transition et de ce que notre signature implique. La soirée sera animée par le journaliste et animateur Alain Gravel. Suivez nos Actualités Web; plus d’infos à venir.



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