Le Tohi mâle – photo: J. Poitras (Eastern Towhee) (Pipilo erythrophtalamus)

 

Voici un autre oiseau qui semble avoir mis sa toilette de grande soirée. On dirait qu’il porte un veston noir avec une veste rousse sur une chemise blanche. Très élégant, messire!

Le Tohi vu de face – photo: J. Poitras

Passons à une description plus précise. La tête, le dos, la gorge et le haut de la poitrine sont noirs tout comme les ailes et le dessus de la queue. La base des plumes des ailes montre un peu de blanc et il y a quelques taches blanches sur le dos. Le bas de la poitrine et le ventre sont d’un blanc pur. Le bas-ventre est jaunâtre et le dessous de la queue  est une succession des bandes noires, grises et blanches. Les larges bandes de roux sur les flancs sont à l’origine du nom à cet oiseau.

Les yeux sont rouges pour la majorité des individus sauf pour les populations de la péninsule floridienne qui arborent des yeux jaunes. Lorsqu’il étale la queue, on peut voir que ses plumes externes sont blanches. Un fort bec gris plus ou moins foncé selon l’éclairage,  et des pattes rosées complètent le tout.

Les femelles troquent les parties noires pour un brun chocolat, le reste de leur plumage étant identique à celui des mâles. Les juvéniles sont bruns avec des rayures pâles sur le dos, la poitrine et le ventre.

Habitat et comportement 

Le Tohi à flancs roux recherche des zones où le couvert végétal bas est touffu et dense comme l’orée des bois, les terres agricoles en friche, les clairières, ou les boisés en régénération. Il préfère nettement les milieux secs plutôt que ceux humides. Lorsqu’il arrive au printemps, le mâle se met à chanter parfois près du sol, parfois bien perché pour bien marquer le territoire qu’il revendique et d’où il chasse tout autre mâle congénère.

Son chant est soit une phrase de trois notes « Toink to tîî » ou de deux notes Toink tîî » qui peut sonner comme « To oui » d’où son nom. Tant le mâle que la femelle peuvent chanter.

Nidification et alimentation 

La femelle construit un nid de brindilles, tiges d’herbe, brins d’herbe, feuilles, et lamelles d’écorce. Le nid est situé au sol ou dans un buisson bas, bien camouflé derrière des feuilles ou des touffes d’herbage.  La femelle ne se rend presque jamais directement au nid, mais se pose sur un buisson ou une motte de terre à proximité pour ensuite sautiller jusqu’à celui-ci bien camouflée à travers la végétation; ce comportement rend assez difficile la découverte du nid.

Elle y pond trois ou quatre œufs, un par jour, qu’elle incube seule pendant une douzaine de jours. Pendant ce temps, le mâle s’approche rarement du nid, préférant chanter dans une autre partie de son territoire en y chassant les intrus. Il ne rejoint la femelle que lorsque celle-ci part s’alimenter et la quitte avant qu’elle ne retourne au nid.

Les premiers jours après l’éclosion, le mâle s’affaire à nourrir sa famille et de ce fait ne chante presque plus. Au bout d’une semaine ou un peu plus, les oisillons quittent le nid mais restent groupés sous un buisson où les parents continuent de les nourrir d’insectes pendant encore une bonne semaine. Lorsqu’ils sont en état de voler, on peut les apercevoir perchés dans des arbres ou des buissons. Au bout d’un mois, ils se dispersent, et on peut parfois voir des petites bandes de juvéniles se déplacer sans égard au territoire où ils sont nés.

Le Tohi à flancs roux se nourrit d’insectes, de fruits et de graines qu’il récolte le plus souvent au sol. Pour dénicher sa pitance, il sautille et repousse feuilles et autres débris couvrant le sol vers l’arrière, avec ses pattes. Le bruit généré par cette opération de ratissage peut parfois nous indiquer sa présence.

Territoire et migration 

Le Tohi vu de dos – photo: J. Poitras

Au Canada, cet oiseau niche dans le sud-ouest du Québec, le sud de l’Ontario et le sud du Manitoba. Aux États-Unis, son territoire couvre toute la partie à l’est de la vallée du Mississippi et de son affluent, le Missouri. En hiver, les oiseaux de la partie canadienne et des états du nord se retirent au sud de la Nouvelle-Angleterre, de l’Illinois et du Nebraska. La migration d’automne se passe généralement en septembre et en octobre. Le retour printanier s’effectue vers la mi-mars ou le début d’avril pour les mâles et un peu plus tard pour les femelles. Certains individus peuvent par contre passer l’hiver avec nous.

Au Québec, le Tohi à flancs roux n’est pas très commun, sa présence se limitant au sud-ouest de la province. Son aire serait même en contraction selon la deuxième édition de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional et ses effectifs possiblement en diminution, ce qui est dommage pour un si bel oiseau.

Dans l’île de Montréal, il est régulièrement observé, mais il ne semble pas y nicher. Ce printemps, il y a eu une mention sur le boulevard Gouin dans Ahuntsic-Cartierville, et d’autres ailleurs, comme au Jardin Botanique, au Mont-Royal et au Technoparc à Saint-Laurent.

Espèce similaire 

Dans l’ouest  de l’Amérique du Nord, on y trouve le Tohi tacheté qui diffère du Tohi à flancs roux par ses bandes de taches blanches sur les ailes et le dos. Auparavant ces deux espèces étaient considérées comme des sous-espèces de ce qu’on appelait alors le Tohi commun. Les deux territoires n’empiètent pas ou peu l’un sur l’autre, mais se jouxtent parfois et on peut y observer des hybrides.

 

 

 



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