Une dinde sauvage traverse nonchalamment la chaussée, proche des rues Louvain et Papineau. (Photo : Jean-Paul Dubreuil, JDV)

Alors que vous vous apprêtez à mettre votre dinde de Noël au four, il s’en passe de belles pour ses congénères encore libres dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. Les dindons sauvages sont de retour pour un nouvel épisode.  

L’histoire est bien connue des résidants de l’arrondissement, mais aussi du Journaldesvoisins.com (JDV) puisque nous accordons au moins un article par an à ces drôles d’oiseaux. Ils se plaisent bien dans notre quartier, où leur notoriété les précède, comme en témoignent la page Facebook Les dindons d’Ahuntsic ou encore les vêtements à leur effigie vendus à Espace Flo, une boutique de la rue Fleury Ouest.

Pourtant, au début du 20e siècle, il était rare de trouver des dindons sauvages : seulement 30 000 de ces oiseaux étaient observables dans toute l’Amérique du Nord alors qu’ils étaient des dizaines de millions à habiter le continent au 17e siècle. Ils ont d’ailleurs manqué de disparaître complètement à cause de la chasse excessive et des coupes forestières. Parfois appelé à tort dinde sauvage, le dindon sauvage a été observé de nouveau au Québec en 1976!

À Ahuntsic-Cartierville, l’oiseau se plaît tant aujourd’hui qu’il y élit domicile. Les dindons sauvages apprécient particulièrement les alentours du parc Frédéric-Back, où ils semblent se nourrir et emprunter la voie ferrée, au même titre que d’autres animaux sauvages comme les coyotes ou les renards.

Et certains en payent les frais, tout comme le CPE du domaine St-Sulpice qui a été largement couvert par la presse montréalaise récemment : le lieu est rendu insalubre pour les enfants, à cause des défécations des dindons sauvages qui dorment dans le peuplier de la cour.

Dindons aperçus sur la rue Verville. (Photo : archives Philippe Rachiele, JDV)

À qui la responsabilité?

Consulté à ce sujet par le JDV, le Poste de quartier 27 affirme que la police n’est pas responsable des dindons sauvages. Le corps policier doit être sollicité uniquement en cas de collision avec un animal sauvage de plus de 25 kg. (Avez-vous une balance dans votre coffre d’auto, pour les peser en cas de collision?)

En-dessous de ce poids, c’est le numéro 311 qu’il faut contacter. Créé en 2007, ce service téléphonique reçoit toutes les plaintes des citoyens. Il existe cependant des exceptions qui nécessitent l’intervention d’un agent de la protection de la faune, dont les dindons sauvages.

Une opératrice du 311 affirme recevoir de nombreuses plaintes concernant ces oiseaux quelque peu envahissants dans tout le Grand Montréal. Les appels, selon elle, se multiplient avec le changement climatique.

Le dindon est roi 

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) est responsable de la gestion des dindons. Les inspecteurs de la faune ne se déplacent toutefois que très rarement pour cette espèce.

Ghizlane Behdaoui, porte-parole régionale du Ministère, affirme en effet que la simple présence d’un animal sauvage ne le rend pas importun pour autant. Pour elle, il faut au contraire adopter de bonnes pratiques face à lui, comme éviter de l’approcher.

Le dindon sauvage ne représente donc aucune menace pour le Ministère, qui préconise de maintenir la crainte des animaux envers l’humain et de s’assurer de ne pas les attirer dans les cours, « bien souvent malgré nous ». Les dindons ne sont par ailleurs pas déplaçables ni mangeables, farce à part.

Dindons l’hiver, rue Saint-Urbain. (Photo : archives Philippe Rachiele, JDV)

Pour la grande région Montréal-Montérégie, la Protection de la faune du Québec reçoit très peu de plaintes : parmi plus de 900 signalements d’animaux importuns en 2022, seulement 41 concernaient le dindon sauvage.

L’organisme ne s’est pas prononcé sur l’enjeu de sécurité routière qu’amènent ces dodus volatiles en traversant la rue. Il signale toutefois qu’aucun comportement agressif n’a jamais été observé chez le dindon sauvage envers les citoyens et que si une plainte survient, elle est bien souvent causée par « un comportement humain inadéquat ».

Astuce : le degré de confiance à accorder à l’oiseau s’estime grâce à un phénomène naturel bien pratique chez le dindon sauvage. La peau de sa tête change selon ses états d’âme, de l’excitation à la colère. Si sa peau vire au rouge, il est conseillé de prendre ses jambes à son cou si vous ne voulez pas devenir… le dindon de la farce!

Collaboration à la recherche : Jean-Paul Dubreuil

Le JDV souhaite un joyeux Noël à ses lectrices et lecteurs, et les remercie de leur attention, en ce 25 décembre, même le temps d’une dinde!

 

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