Encore beaucoup trop de déchets dans nos rues. Photo : JDV / Nora Azouz

Cet article est tiré du numéro de la rentrée du Journal des voisins (version imprimée) dont le dossier principal est consacré au climat.

La gestion des déchets produits par notre vie quotidienne et par nos besoins toujours grandissants est certainement un levier important en matière d’environnement. Plusieurs solutions s’offrent à nous quand vient le temps de réduire nos déchets, mais observons tout d’abord la situation.

La situation de l’arrondissement est semblable à celle de la ville dans son ensemble avec des problématiques récurrentes et de bons coups. Selon la Direction des affaires publiques et du protocole de la Ville de Montréal, Ahuntsic-Cartierville fait meilleure figure que la moyenne montréalaise en termes de quantité d’ordures ménagères et de matières recyclables générées par habitant.

Source : Ville de Montréal

L’état des sites d’enfouissement

Le seul site d’enfouissement sur le territoire de l’agglomération situé à Terrebonne est le principal point de dépôt pour les ordures ménagères de la ville de Montréal, et sa capacité atteindra son maximum entre 2027 et 2029.

La Ville ouvrira prochainement un centre de compostage dans l’arrondissement de Saint-Laurent (Centre de traitement des matières organiques, CTMO, Saint-Laurent) dont la construction est avancée à 99 %. Il pourra recevoir et transformer en compost 50 000 tonnes de matières résiduelles organiques et sera aussi une vitrine pédagogique. Un centre de biométhanisation situé à Montréal-Est (CTMO Montréal-Est) quant à lui recevra 60 000 tonnes de résidus alimentaires qu’il transformera en biogaz [gaz produit par fermentation de matières organiques] et en digestat [Déchets « digérés » issus de la méthanisation des déchets organiques].

Le compostage

Déjà, toutes les habitations de huit logements et moins ont accès au compostage. Dans les immeubles de neuf logements et plus, plus de 50 % ont accès au service de compostage. L’objectif est de couvrir 100 % du territoire d’ici 2025 dans les multilogements. En tout, ce sont 80 % des ménages montréalais qui ont accès à la collecte des résidus alimentaires aujourd’hui.

La sensibilisation est à l’ordre du jour pour informer les résidents. Les Patrouilles vertes, une éducation environnementale, du porte-à-porte, des kiosques d’information, des lignes téléphoniques et adresses courriel dédiées seront les moyens utilisés par l’Arrondissement pour convaincre les citoyens de s’habituer au compostage.

«Les gros morceaux» traînent longtemps dans les rues. Photo : JDV / Marie-Hélène Paradis

Le recyclage

De plus en plus de matières sont recyclées, mais elles ne le sont pas toutes. Le meilleur déchet est celui qui n’existe pas.

Mentionnons tout d’abord le bon coup d’un groupe de citoyens dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, qui a mis sur pied un projet de récupération de verre en 2020. Depuis, les deux sites fonctionnent à plein et ont permis de recycler 1623,36 tonnes de verre.

Selon Recyc-Québec, entre 2018 et 2021, le recyclage a concerné 92 000 tonnes de journaux et magazines, 3 000 tonnes de papier mélangé, 54 000 tonnes de carton ondulé et 16 tonnes de carton plat. Le traitement des déchets pour le papier blanc et de bureau a connu une baisse d’activité de 28 000 tonnes.

Une certaine proportion des quantités de papier et de carton récupérés au Québec est acheminée à l’extérieur du pays pour y être recyclée. Malgré les progrès des dernières années, le papier et le carton se retrouvent encore dans les lieux d’élimination à hauteur de 11 % de l’ensemble des matières éliminées. Plusieurs freins expliquent les lenteurs parfois constatées : la contamination des matières déposées dans les bacs, la concurrence sur les marchés internationaux et les investissements nécessaires dans les différentes infrastructures de recyclage.

Le recyclage du plastique demeure lui aussi un enjeu, même s’il a connu une augmentation de 9 % entre 2018 et 2021, et encore trop de matières plastiques se retrouvent dans les lieux d’élimination. En 2021, on parle de 452 000 tonnes éliminées.

Consignes des bouteilles

La modernisation et l’élargissement de la consigne des bouteilles est en marche vers une nouvelle façon de faire depuis 2023.

Le nouveau réseau de consignation sera de 1500 lieux à travers le Québec. L’an prochain, ce sont les espaces de stockage pour réceptionner ces consignes qui seront ouverts à des heures accessibles à tous. Il faut préciser que 100 % des canettes et des bouteilles consignées rapportées sont recyclées.

Tout compte

Plusieurs choses s’offrent à nous, lorsque nous voulons contribuer à la gestion de nos déchets. On peut composter, acheter en vrac, éviter le neuf, recycler nos biens ou les redonner, porter nos gros déchets à l’écocentre. En tant que citoyen, n’est-il pas de la responsabilité de chacun d’entre nous d’adopter ces simples gestes?

 

 



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