(Photo: Pierre Lachapelle)

S’il vous arrive de vous promener sur le boulevard Gouin et sur la rue Saint-Charles à la hauteur de l’école Sophie-Barat, vous avez peut-être constaté que le mur de pierre qui entoure l’établissement scolaire était fort négligé et nécessitait depuis un bon moment certains travaux.

Comme de nombreux résidants de l’arrondissement, Pierre E. Lachapelle remarque depuis plusieurs années que le mur d’enceinte de l’école Sophie-Barat se détériore petit à petit. Bâtî au début du siècle dernier, le mur comporte en effet de nombreux bris qui n’ont toujours pas été pris en charge.

« En règle générale, il est en bon état à 95%, mais à des endroits spécifiques, il y a soit des signes d’effondrement ou des pierres qui se disloquent », précise M. Lachapelle.

Hormis le mortier craquelé et certaines pierres instables, il est possible de voir un affaissement critique du mur dans la section de l’enceinte située sur l’avenue Saint-Charles.  Selon M. Lachapelle, les fondations du mur sont en très bon état, et seule la partie extérieure de celui-ci nécessiterait des travaux de réfection. « Ce sont des fondations en béton armé , affirme le citoyen,  je ne pense pas qu’il ait des problèmes avec les fondations, je pense que le problème est hors terre », poursuit-il.

M. Lachapelle fait aussi remarquer la place de la végétation qui a contribué à l’accélération de la dégradation du mur.

« Par le passé, la Ville et la commission scolaire avaient une entente notariée pour l’entretien du terrain, j’ai appris par madame Pagé que [l’entente] n’existait plus », souligne M. Lachapelle.

Sécuriser plutôt que rénover

(Photo: Pierre Lachapelle)

La commission scolaire de Montréal qui est propriétaire du terrain ne prévoit toutefois pas procéder à la rénovation du mur de sitôt. Elle souhaite principalement s’assurer que celui-ci soit sécuritaire pour les passants et les élèves de l’école. C’est en effet ce qu’a confirmé le responsable des communications de la commission scolaire de Montréal, Alain Perron dans un message adressé au journaldesvoisins.

« Il ne s’agit pas de travaux de rénovation, mais de sécurisation », souligne M. Perron.

Selon ce dernier, les travaux devraient commencer au cours de l’été.

Nature des travaux

Le processus de sécurisation n’étant pour l’instant qu’à ses premiers balbutiements, il n’est pas possible d’en connaître encore la nature ni le procédé.

Au cours des dernières années, de nombreux travaux ont été effectués sur le mur de pierre. En 2015, la section du mur située sur la rue Saint-Charles à la hauteur de la Rivière-des-Prairies a bénéficié de mesures de sécurisation. Cette section du mur est maintenant entourée d’un grillage pour éviter la chute de pierres ou de mortier. Des supports de bois ont aussi été appliqués sur la section intérieure du mur pour le maintenir droit. Il est toutefois peu probable que l’entièreté du mur reçoive le même traitement, la grande majorité du problème venant principalement de l’effritement du mortier.

Poteaux d'Hydro-Québec
Le mur sur la rue St-Charles (Photo : Philippe Rachiele)

Un budget en examen

Le coût de la sécurisation du mur reste encore inconnu, la commission scolaire de Montréal est toujours en préparation d’un budget alloué pour le projet.

« Nous sommes en train d’évaluer les coûts », souligne M. Perron.

Pour M. Lachapelle, plus le dossier traîne, plus les coûts engendrés seront importants. Le citoyen ne comprend donc pas pourquoi la CSDM n’agit pas maintenant pour s’assurer de la survie du mur.

« Si vous ne faites pas les entretiens au bon moment, c’est exponentiel », souligne M. Lachapelle « vous allez-vous retrouver avec des dégâts plus importants et une facture plus importante », poursuit-il.

Bien plus qu’un mur

Pour M. Lachapelle, la rénovation de ce mur est bien plus qu’une question de sécurité, c’est avant tout la conservation d’un patrimoine.

« La clôture n’est pas classée, malheureusement, mais tout ça fait partie du village historique de l’ancien village du Sault-au-Récollet », poursuit-il.

Le résidant souligne aussi que l’entretien peut être bénéfique pour les élèves.

« Il n’y a pas beaucoup de campus à Montréal qui ont une devanture comme cela », souligne M. Lachapelle.  « L’héritage, ce n’est pas juste les salles de cours, mais c’est aussi le paysage ».

 

 

 

 

 



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Lorraine Pagé
Lorraine Pagé
6 Années

L’entente entre la ville et la Commission scolaire existe toujours, elle a cependant été précisée. Toutefois elle concerne seulement l’entretien d’une partie du terrain et ne s’applique pas à l’entretien des édifices, incluant le mur d’enceinte. La réparation du mur est assujettie à des règles très précises, ce qui explique preut-être que la CSDM ne fasse que le sécuriser.

Melanie Carriere
Melanie Carriere
6 Années
Répondre à  Lorraine Pagé

Je demeure sur l’Av St-Charles, en face du superbe mur. Il a été complètement recouvert hier par un grillage. Tout son charme est presque disparu : (

Lorraine Pagé
Lorraine Pagé
6 Années
Répondre à  Melanie Carriere

Le mur d’enceinte de l’école Sophie-Barat est considéré par l’arrondissement comme une composante essentielle de ce grand ensemble à caractère institutionnel situé dans le village patrimonial du Sault-au-Récollet. C’est à ce titre que nous avons toujours refusé d’accéder aux demandes de la CSDM visant soit sa démolition ou une réparation qui aurait compromis son aspect d’origine.

Nous sommes par ailleurs conscient que les règles budgétaires établies par le Ministère de l’éducation ne sont pas adéquates pour garantir un entretien efficient des édifices ce qui est d’autant plus vrai qu’elles ne tiennent pas compte du caractère patrimonial des édifices. C’est dans cet esprit que nous avons insisté pour que tout projet touchant les vestiges de l’ancien externat Sainte-Sophie tienne également compte de la réhabilitation du mur d’enceinte. Il semblerait, selon l’information que je détiens, qu’un projet allant dans ce sens sera soumis incessamment au Ministère.

D’ici là toutefois l’état du mur est préoccupant. D’une part il y a des problèmes de sécurité, puisque des pierres menacent de se détacher. Il y a d’autre part des problèmes de vandalisme, puisque des pierres de cette nature sont recherchées et susceptibles d’être volées comme nous nous en sommes rendus compte par le passé alors que des pierres de l’externat, qui avaient été numérotées pour conservation, ont été dérobées.

C’est dans ce contexte et compte tenu du caractère temporaire de la mesure, que l’arrondissement a autorisé l’enveloppement du mur d’enceinte. Il nous a semblé que cette mesure de protection était la “moins pire” dans les circonstances

Je vous invite à faire également des représentations auprès de la CSDM pour le sensibiliser à leur responsabilité de protection du patrimoine bâti.

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