Julie Deschamps et Marcel Parent, d’Ahuntsic, ont relevé le défi zéro déchet. Ils ont aimé l’expérience. (Photo: courtoisie)

À Montréal, 63 foyers ont accepté de relever un défi surprenant en 2023: celui du zéro déchet, lancé par la coopérative Incita. Les foyers participants provenaient de 4 arrondissements de la ville, dont 14 dans Ahuntsic-Cartierville. Le Journal des voisins (JDV) a été à la rencontre de l’un d’entre eux.

Julie Deschamps et Marcel Parent, un couple de 57 et 63 ans respectivement, m’accueillent chez eux par une fraîche soirée de janvier. On sent le passage des Fêtes de fin d’année alors qu’un grand sapin trône au milieu du salon et que plusieurs décorations ornent encore le mobilier. Première surprise: le défi zéro déchet ne semble pas les avoir empêchés de profiter de la période festive.

«Ce qu’on a appris, c’est qu’il ne faut pas se culpabiliser», explique Mme Deschamps. Il faut dire que personne ne peut atteindre le zéro déchet au sens strict du terme. L’objectif du défi vise davantage une réflexion et une prise de conscience sur sa manière de consommer. 

En ce sens, la coopérative Incita offre du soutien sous la forme d’ateliers, de formations et de discussions. En contrepartie, les participants s’engagent à peser le contenu de leurs déchets ménagers une semaine par mois, pendant six mois. 

Vers le zéro déchet

Les préoccupations environnementales étaient déjà bien présentes pour le couple, qui s’est inscrit un peu par hasard après avoir reçu un lien vers le projet. Le défi leur a tout de même permis de faire un pas de plus vers la diminution des déchets.

Pour M. Parent, ce pas s’est fait du côté de la réparation d’objets: «J’étais zéro manuel», reconnaît-il. Au cours des six derniers mois, il a pourtant réparé un moulin à café, un mélangeur à main et un rasoir à linge.

De son côté, Mme Deschamps a délaissé sa voiture pour le vélo et arpente désormais les pistes cyclables de la ville 365 jours par année. «C’est une réflexion plus large que juste les déchets ménagers», résume celle qui a aussi participé au Programme de subvention vélo d’hiver 2023.

On sent que le défi a pris un aspect presque ludique au sein du couple. De vieux chandails transformés en tapis, des épluchures de légumes conservés pour les bouillons, des emballages de cadeaux en papier. Mme Deschamps s’est même tournée vers les mouchoirs en tissu. «Moi je ne suis pas encore rendu là», confie son compagnon avec le sourire, tout en soulignant l’importance de respecter ses limites. 

Étonnamment, c’est le recyclage qui a été le plus difficile à diminuer pour eux. «On a beau être conscient et changer la façon dont on consomme, notre poids de recyclage était assez semblable de mois en mois», se désolent-ils. L’achat en vrac, qui reste encore très cher, ne les a également pas convaincus.

Un quartier bien aménagé

«On est chanceux ici», insiste le couple qui vit à quelques minutes à pied de la rue Fleury. Magasins en vrac, jardins communautaires, recyclage, compost, les services sont nombreux dans le quartier si on veut faire attention à son impact environnemental. 

Leurs nouvelles habitudes ne s’arrêteront pas là. La prochaine étape? Avec la retraite qui approche, M. Parent aimerait s’investir dans l’agriculture urbaine

Cet article est paru dans la chronique urbaine de quartier du Journal papier, la version imprimée du Journal des voisinsédition février-mars 2024, à la page 19.

 



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