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Hausse remarquée de cas à l’Hôpital du Sacré-Cœur-de-Montréal. (Photo: Philippe Rachiele, archives JDV)
Héliport de l’hôpital (Photo: Joran Collet)

Un projet-pilote de transport de patients par hélicoptère sera bientôt mis place entre l’Hôpital du Sacré-Cœur et d’autres centres hospitaliers. C’est le 22 juin dernier que le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, en faisait l’annonce. Ce projet-pilote de près de 3 M de $ vise à exploiter l’héliport actuel du terrain de l’Hôpital Sacré-Cœur, actuellement peu utilisé.

Le 22 juin dernier, le ministre de la Santé et des Services sociaux du Québec faisait l’annonce de ce projet-pilote qui devrait durer 18 mois. Le projet ne vise pas à aller chercher les patients directement sur le lieu de l’accident, mais bien à un transfert entre deux hôpitaux. Une fois le patient déposé à l’hôpital Sacré-Cœur, un second transfert est aussi possible selon le patient et ses besoins.

Actuellement, les patients sont déjà transférés à Sacré-Coeur, toutefois, ces déplacements se font en ambulances, un trajet qui peut être relativement long et préjudiciable pour une victime qui nécessite des soins immédiats. Sophie Larochelle, vice-présidente exécutive d’Airmedic, soutient que le trajet en hélicoptère peut prendre de 20 à 50 minutes. Un temps précieux qui permet d’assurer la survie d’un patient.

«En situation d’urgence, chaque minute compte. Voilà pourquoi il est crucial d’être pris en charge par le centre hospitalier spécialisé le plus approprié dans les délais les plus courts possible», affirmait Mme Larochelle.

Six établissements de santé répartis dans la province bénéficieront de ce «nouveau» mode de transfert.

«Le Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (Centre de santé et de services sociaux du Haut-Saint-Maurice et Hôpital du Centre-de-la Mauricie), le Centre intégré de santé et des services sociaux de Lanaudière (Centre hospitalier régional de Lanaudière) et le Centre intégré de santé et des services sociaux des Laurentides (Hôpital de Mont-Laurier, Centre de services de Rivière-Rouge et Hôpital Laurentien)», peut-on lire dans le communiqué du ministère de la Santé et des Services Sociaux.

Au cas par cas

C’est l’entreprise Airmedic inc., l’une des seules compagnies qui font de l’évacuation médicale d’urgence au Québec qui s’est vu confier le projet-pilote de transfert de patients. Sa flotte est composée de trois hélicoptères et de deux avions. Ce n’est pas la seule compagnie à faire du transport médical héliporté. Toutefois, comparativement à ses concurrents, Airmedic est la seule à disposer d’engins spécifiquement consacrés au transport de patients.

L’intérieur des appareils est entièrement configuré pour permettre d’assurer les soins de santé durant le trajet. De plus, un médecin et un infirmier sont présents durant le vol.

C’est Évacuations Aéromédicales du Québec (ÉVAQ) qui se chargera de répartir les différents transferts de patients. L’hélicoptère d’Airmedic ne restera pas de façon permanente à l’Hôpital du Sacré-Cœur. C’est à Saint-Hubert que se situe le camp de base de la compagnie et c’est là qu’attendront les hélicoptères.

Quant aux transferts, ce seront les médecins de l’hôpital référant qui devront prendre la décision de procéder ou non au transfert par hélicoptère.

Il est encore trop tôt pour définir clairement quels types de soins nécessiteront un transfert en hélicoptère, cet élément étant, selon la vice-présidente exécutive d’Airmedic, toujours en discussion avec les différents acteurs. C’est notamment un des éléments qui sera étudié au cours de ce projet pilote.

«Le projet-pilote vise à  mesurer les effets cliniques sur les patients et à préciser les pathologies qui bénéficieraient le plus de ce service, notamment pour les conditions cliniques dites chronodépendantes c’est-à-dire que le temps de transport a un impact ainsi que le niveau de soins offerts durant le transfert», précise Mme Vanheuverzwijn.

Des passages plus fréquents

Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, ce sont près de 175 transports qui auront lieu dès l’automne soit deux à trois transports de patients par semaine. Cette évaluation est basée sur les transports réalisés par ambulance par le passé, mais qui auraient pu être faits en hélicoptère.

«Il y a également eu une comparaison avec les autres provinces canadiennes», souligne Noémie Vanheuverzwijn, responsable des relations de presse au ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec.

L’arrivée plus fréquente de patients par hélicoptère à l’hôpital du Sacré-Cœur cause un certain malaise chez les riverains du secteur immédiat du centre hospitalier qui se disent pris au dépourvu par cette décision.

Or, pour le moment, l’héliport est utilisé une quinzaine de fois par année. L’arrivée du projet-pilote, bien qu’essentiel pour la santé de Québécois en danger, augmentera de façon importante le nombre de passages d’hélicoptères dans le voisinage.

Résidants inquiets

Journaldesvoisins.com a appris que les riverains du voisinage de l’hôpital, et surtout de l’héliport, ont pris connaissance de ce projet par l’entremise des médias.

Aucune instance politique, administrative n’est venue à leur rencontre en personne ou par l’entremise de feuillets d’informations pour trouver des pistes de solutions visant à répondre à leur crainte de voir apparaître ces transports plus fréquents par hélicoptère.

Deux résidantes du voisinage rencontrées par journaldesvoisins.com. ont notamment fait part au représentant de votre média de leurs préoccupations face à la situation. Toutes deux reconnaissent le besoin que représente l’héliport, mais soulignent le bruit, le vent, et la poussière que provoque chacun des passages. Selon une voisine de l’établissement, lorsque les hélicoptères arrivent, un important mur de poussière se soulève dans les jardins proches.

Un résidant habitant en bordure du centre hospitalier, contacté par journaldesvoisins.com, a entre autres souligné qu’il était difficile pour les citoyens du secteur d’obtenir un peu de calme. Aux nuisances essentielles telles que  les ambulances s’ajoutent les allées et venues du personnel médical et le brouhaha causé par l’arrivée des hélicoptères.

Sophie Larochelle souligne toutefois que l’hélicoptère qu’utilisera Airmedic pendant la durée du projet-pilote est réputé pour être peu bruyant pour un hélicoptère et que les routes empruntées seront aussi choisies pour diminuer au maximum les nuisances sur la population.

Quand au risque d’écrasement d’un hélicoptère en milieu urbain,  la vice-présidente d’Airmedic fait valoir que le risque est quasi nul. Leurs appareils fonctionnent avec deux moteurs et en cas de mauvais fonctionnement le second prend la relève permettant ainsi à l’appareil de poursuivre sa route.



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