Rappelons que cette dernière sera rattachée au Réseau express métropolitain (REM) dans quelques années. La planification détaillée de cette aire TOD Bois-Franc est pratiquement terminée et un rapport final à son sujet a été déposé en juin 2020. Une étude doit maintenant être menée concernant les réglementations de manière à ce que les arrondissements d’Ahuntsic-Cartierville et de Saint-Laurent, tous deux touchés par l’aire TOD, s’entendent sur comment développer le territoire de façon cohérente. Une règlementation devrait aboutir en 2021.
Les grandes lignes du rapport déposé en juin dernier soulignent la complémentarité des réseaux de transports collectifs et actifs, la bonification de l’offre en parcs et espaces verts et la requalification de certaines propriétés actuellement sous-utilisées ou incompatibles.
On y propose la création d’un pôle de commerces et de services aux alentours immédiats de la gare, d’une piste multifonctionnelle nord-sud pour rejoindre le boulevard Gouin par la rue Cousineau et monter jusqu’à la gare, ainsi que de 7 700 nouveaux logements. Au total, on parle de 37 700 mètres carrés de superficie commerciale et de 23 300 mètres carrés de superficie institutionnelle.
L’arrondissement de Saint-Laurent occupe deux tiers du territoire du TOD Bois-Franc tandis qu’Ahuntsic-Cartierville en occupe l’autre tiers.
Impacts pour Ahuntsic-Cartierville
Richard Blais, chef de la division Urbanisme, permis et inspection de l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville, voit plusieurs impacts positifs pour l’arrondissement à l’implantation de cette aire TOD.
Premièrement, de la station du REM, l’accès au centre-ville sera plus rapide pour les habitants du quartier, notamment grâce à des départs plus fréquents.
Il est aussi question d’une éventuelle nouvelle station de métro à cet endroit, mais pas dans l’immédiat, Québec ayant fait son lit autrement.
Richard Blais parle aussi de la création de nouveaux logements et espaces commerciaux. Si la majorité se trouvera dans Saint-Laurent, qui a plus de grands espaces vierges à développer, ce qui est moins le cas dans Ahuntsic-Cartierville où la majorité du territoire est déjà construit, ce sont quand même 1 500 nouveaux logements et 7 800 mètres carrés de superficie de nouveaux commerces qui verront le jour dans l’arrondissement.
L’actualisation de toute cette planification se fera sur une longue période de temps. M. Blais parle d’une vision d’avenir de 20 à 25 ans.
Crainte de gentrification
Les résidants ne sont pas tous convaincus que ce projet vise à améliorer la qualité de vie du quartier. Jacques Pannetier, qui a vécu pendant des années dans le secteur, craint la gentrification de son quartier. Il croit que « la Ville va empocher des taxes additionnelles, les promoteurs immobiliers vont faire de l’argent et tout cela risque de se faire aux dépens de la population actuelle ».
Le résidant croit notamment que « pour construire tous ces logements additionnels […] il faudra alors démolir des bâtiments existants ».
Richard Blais assure que « c’est sur des espaces pratiquement vides qu’on prévoit faire des constructions ». Il admet qu’il pourrait y avoir certaines démolitions mais que de manière générale ce serait plutôt des industries qui seraient à démolir pour reconstruire du résidentiel.
Pour ce qui est de la hauteur des immeubles à construire, qui inquiète aussi le résidant Jacques Pannetier, Richard Blais assure que l’arrondissement ne veut pas s’inscrire en faux par rapport au tissu urbain déjà existant. Les bâtiments varieront entre trois et six étages. Les plus hauts seront sur le bord du boulevard Laurentien et les plus bas feront la transition avec le quartier existant.
Ce projet va-t-il créer des clivages entre les populations moins riches y demeurant et la clientèle que les nouveaux logements risquent d’attirer? Richard Blais affirme que les terrains sont pour la plupart privés. Toutes les gammes de prix pour les logements sont à envisager.
Une nouvelle règlementation favorisant l’inclusion sociale s’appliquera dès 2021. Tout nouveau promoteur qui développera à cet endroit, comme ailleurs, devra fournir un pourcentage minimal de logement sociaux et abordables.
« Cette règlementation devrait contribuer à faire en sorte que l’offre de logement de ce secteur sera très diversifiée, estime Richard Blais. Condos, logements locatifs, logements sociaux… Il y aura de tout. »
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Pourquoi avoir recours à l` expression anglaise TOD (Transit Oriented Development) pour identifier le sujet de votre article d`autant plus que , immédiatement après avoir utilisé ces mots, vous écrivez: ” c`est-à-dire un quartier axé sur le transport en commun et actif” ? Je suis déçu.
decu ? de quoi??