Que diriez-vous d’une rue dite «partagée» entre différents types d’usagers sur un segment du boulevard Gouin ? L’arrondissement y réfléchit sérieusement. C’est du moins ce qui a été annoncé par les représentants de l’arrondissement à l’occasion de la soirée d’information du parcours Gouin du 10 mai dernier, aux Jardin Millen.  L’intégration d’une rue partagée sur un tronçon du boulevard Gouin entre les rues de Martigny et Saint-Firmin n’est encore pour le moment qu’une idée que souhaiterait développer l’arrondissement, en collaboration avec les résidants concernés, mais si le projet prend vie, elle sera la première de ce genre dans Ahuntsic-Cartierville.  

Une rue partagée est un concept nouvellement arrivé au Québec, largement développé en Europe, et principalement en Hollande sous le nom de Woonerf. Ce concept vise, comme son nom l’indique, à mettre en avant le partage de la route entre ses différents utilisateurs qu’ils soient piétons, cycliste ou automobilistes.

Les piétons et les cyclistes sont donc libres de circuler sur la route au même titre que les voitures pour lesquelles la vitesse est limitée à 20 km\h.

«Selon le concept européen, les automobilistes peuvent circuler sur une rue partagée, y faire un arrêt temporaire mais sans s’y stationner et leur vitesse est limitée à 20 km/h. L’ensemble de la rue est aménagée de façon à faire naturellement respecter la limite de vitesse en vigueur», peut-on lire dans le document de la Ville de Montréal.

Il ne faut toutefois pas confondre rue partagée, qui est faite pour permettre une mixité des types de transport et rue piétonne, qui est quant à elle réservée uniquement à l’usage des piétons. Une rue piétonne n’autorisant pas le passage de véhicules sur le tronçon concerné.

Besoin de précision

Lors de la soirée d’information du parcours Gouin, c’est le boulevard Gouin entre les rues St-Firmin et de Martigny qui a été désigné par l’arrondissement pour accueillir la première rue partagée du territoire. Les particularités reliées à ce dossier sont toutefois encore floues.

En effet, de l’aveu même des représentants de l’arrondissement, le projet est encore au stade des idées. Aucune ébauche ni plan n’ont donc été présentés aux résidants, l’arrondissement ayant décidé de consulter ces derniers avant de concevoir l’ébauche qui leur sera soumise à la fin de ce temps de réflexion.

«Pour l’instant, l’arrondissement a seulement lancé l’idée d’un concept. Des consultations publiques auront lieu pour évaluer l’intérêt des résidents pour ce projet», souligne Émilie Miskdjian, chargée de communication à l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville.

Mme Miskdjian précise toutefois que dès que les citoyens auront donné leur appui au projet, l’arrondissement pourra déposer sa candidature pour le Programme d’implantation de rues piétonnes et partagée à l’automne 2018.

(Photo: Joran Collet; JDV)

Bien que cette implantation ne les impacte pas directement, les résidants présents lors de la soirée d’information se sont montré plus qu’enthousiaste à l’idée. Au moment du vote symbolique, rares étaient les mains non levées en appui à la rue partagée.

L’échéancier avant la complétion de ce projet est encore inconnu puisqu’il est selon Mme. Miskdjian, «prématuré » de parler d’échéancier.

En termes de budget alloué, si le projet de rue partagée d’Ahuntsic-Cartierville est retenu dans le cadre du Programme d’implantation de rues piétonnes et partagées, l’arrondissement pourra bénéficier d’un soutien logistique et financier de la Ville-Centre. D’une durée de trois ans, ce soutien permet dans un premier temps d’installer des mesures temporaires pendant deux ans, avant de procéder à des installations permanentes.

Déjà à Montréal

Ahuntsic-Cartierville ne sera pas le premier arrondissement à bénéficier d’un woonerf. En 2013, le premier de la sorte a été inauguré dans l’arrondissement du Sud-ouest. On le désigne aujourd’hui sous le nom de « woonerf Saint-Pierre», autrefois une ruelle. L’implantation de ce modèle a permis de refaire une beauté à cette ruelle, en quelque sorte, alors que le bitume s’était craquelé au fil du temps. Depuis, le lieu est devenu un poumon pour l’arrondissement.

«Aujourd’hui, le woonerf Saint-Pierre, c’est 7000 mètres carrés de verdure, une centaine d’arbres, 1 800 arbustes et 3 000 mètres carrées de poussière de pierre stabilisée», peut-on lire sur le site de l’arrondissement du Sud-Ouest.



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