Le groupe de citoyens Ahuncycle, toujours engagé pour le transport actif – notamment à vélo – dans Ahuntsic, a envoyé trois propositions détaillées à l’arrondissement pour sécuriser certains secteurs de l’arrondissement. Journaldesvoisins.com s’est entretenu avec la mairesse d’Ahuntsic-Cartierville, Émilie Thuillier, pour connaître la position de l’arrondissement par rapport à ces idées.
D’entrée de jeu, Mme Thuillier souligne que la prémisse est que des aménagements sont faits « quand on fait des travaux, surtout quand on parle d’aménagements durables. » Elle cite en exemple le boulevard Olympia, où des travaux de réfection ont été faits en 2020, et Grande Allée, où les travaux s’échelonneront jusqu’à l’automne 2022.
« Ce sont des endroits où on ouvre la rue complètement et en la refermant, on fait des améliorations », explique-t-elle.
Rappelons que l’administration Thuillier a comme politique de ne jamais reconstruire à l’identique lorsque des travaux sont faits.
Rue Millen : une situation dangereuse?
Dans un des trois documents envoyés à l’arrondissement en février, Ahuncycle dénonce la situation sur la rue Millen, entre Sauvé et Fleury. À proximité de l’école Fernand-Séguin, la rue Millen est particulièrement large. Ahuncycle dénonce le fait qu’avec autant d’espace, « rien n’incite les automobilistes à respecter la limite de vitesse, beaucoup roulant même beaucoup plus vite que ce qu’on voit habituellement ».
Le groupe fait plusieurs suggestions, dont l’ajout de bacs de fleurs sur la rue Millen, la création d’un passage piéton surélevé pour les écoliers, et l’installation de supports à vélo directement dans la rue. Cependant, Mme Thuillier soutient que l’école Fernand-Séguin ne fait pas partie du programme de sécurisation aux abords des écoles car d’autres secteurs sont plus prioritaires.
« Il y a déjà eu des interventions faites, surtout sur Sauriol. Mais sur Millen, il n’y a pas plus de problèmes que sur d’autres rues. Le problème le plus prioritaire, c’est [au coin] Millen/Fleury. On a adopté une résolution pour y mettre un panneau d’arrêt », mentionne-t-elle.
Pour approuver un tel projet de réaménagement, l’arrondissement devrait consulter l’école Fernand-Séguin, la coopérative Oasis et le projet immobilier au coin de la rue Sauriol, qui ont tous pignon sur rue à cet endroit.
Une idée de transformation de la rue Millen en un parc linéaire avait été soumise au plus récent budget participatif de la Ville de Montréal, mais elle n’avait pas été retenue par la population.
Un autre enjeu sur Sauriol
Journaldesvoisins.com s’est déjà penché sur les rues avoisinantes du Collège Regina Assumpta, qui sont problématiques en raison de la circulation particulièrement dense aux heures de pointe.
Un comité a été mis en place, dont font partie le lieutenant du PDQ 27, la directrice générale du Collège Regina Assumpta, et plusieurs représentants de l’arrondissement.
Ahuncycle a déjà mentionné vouloir faire partie de ce comité; le regroupement citoyen propose de prolonger le boulevard urbain de l’avenue Papineau jusqu’à Laval, mettre la rue Garnier à sens unique et ajouter des saillies de trottoir, ainsi que réduire le temps de traverse à l’intersection Papineau/Henri-Bourassa afin d’inciter les automobilistes à utiliser d’autres moyens de transport.
L’arrondissement considère toutefois qu’il n’y a pas de solution simple pour le secteur :
« C’est un problème qui existe depuis très longtemps, et si quelqu’un avait eu la solution magique, on l’aurait déjà implantée! », déclare Émilie Thuillier.
La rue Sauriol a déjà été mise à sens unique et une piste cyclable bidirectionnelle y a été ajoutée dans les dernières années.
Prolonger la rue partagée
Ahuncycle aimerait que des aménagements soient ajoutés sur le tronçon du boulevard Gouin qui est une rue partagée depuis l’été 2020, dont des dos d’âne et des coussins berlinois afin de ralentir les automobilistes. Émilie Thuillier souligne toutefois que les gens sont majoritairement contents de l’aménagement actuel, qui est plus sécuritaire que les rues où la circulation est clairement séparée, selon elle.
« C’est sûr que ça crée des conflits d’usage, mais c’est l’objectif. Parce qu’il y a un potentiel de conflit, tout le monde fait attention à tout le monde », explique Mme Thuillier.
Le groupe de citoyens voudrait aussi que la rue partagée soit prolongée – or, le JDV rapportait en mars que la rue partagée ne se rendrait pas jusqu’à la rue De Martigny en 2022 tant que l’élaboration du concept ne serait pas terminé et le financement obtenu.
« On est rendus à un moment dans le développement du projet où on se demande si on le poursuit vers l’ouest ou vers l’est – mais ça va avoir des impacts », reconnaît Mme Thuillier.
Pour l’instant, il n’y a pas d’autres plans de ce genre dans Ahuntsic-Cartierville.
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Pour faire suite aux propositions du groupe anti-auto, je signale qu’il n’y a aucun problème sur Millen même si la rue est large. Au sujet de Garnier, ce serait catastrophique de faire un sens unique. Les résidents des autres rues nord-sud feraient face à une hausse majeure de circulation. Par ailleurs, il ne faudrait surtout pas que Christophe-Colomb tombe à une voie dans chaque axe. L’expérience a été tentée avec un corridor sanitaire à l’été 2020 et ce fut aussi une catastrophe avec des embouteillages même s’il y avait moins d’activités économiques.