La qualité de l’air dans le monde fait souvent les manchettes dans les médias, y compris dans journaldesvoisins.com! Notre média suit ce dossier de près et a fait état récemment de différentes situations qui ont ciblé la qualité de l’air de l’arrondissement et du Grand Montréal, notamment les futures grillarderies qui sont désormais interdites de séjour dans Ahuntsic-Cartierville; l’interdiction des feux de foyer à Montréal, à moins de changer des équipements vieux de plus de 10 ans ; l’installation imposée récemment de détecteurs de monoxyde de carbone dans toutes les écoles du Québec, y compris celles d’Ahuntsic-Cartierville pour tester l’air ambiant des bâtiments et, finalement, une nouvelle requête en Cour d’un groupe-citoyens qui cible la pollution de l’air causée par les avions à l’aéroport.
Selon les analyses de la Ville-centre, la qualité de l’air à Montréal serait meilleure d’année en année dans la métropole.
«Les bilans de la qualité de l’air, soumis annuellement au conseil d’agglomération [de Montréal], font d’ailleurs état de l’amélioration constante de la qualité de l’air observée à Montréal», peut-on lire dans le document Bilan environnemental 2017 — Qualité de l’air à Montréal.
Il faudra toutefois attendre la sortie du bilan 2018 pour déterminer si la qualité de l’air à Montréal a maintenu son amélioration.
Mais qu’en est-il de l’air d’Ahuntsic-Cartierville?
Selon la mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier, au regard des données analysées, il est possible d’affirmer que dans l’arrondissement la qualité de l’air est plutôt bonne.
Mais il n’y a pas de stations d’échantillonnage de l’air installée dans l’arrondissement. D’abord, il faut savoir qu’il n’y a pas précisément de station de mesure réservée à chacun des arrondissements.
Ponts, autoroutes, avions
Ahuntsic-Cartierville constitue les points d’entrées (ou de sorties) hautement utilisés par les automobilistes en provenance ou en partance de Laval. Que ce soit par les ponts Viau, Lachapelle ou Papineau, ou par l’A-15, par lesquels des milliers de voitures entrent en ville et circulent dans les rues de l’arrondissement tous les jours, ce qu’on appelle «la circulation de transit». À cela s’ajoutent les avions qui survolent quotidiennement le territoire vers ou depuis Dorval.
Tous ces passages répétés produisent une quantité non négligeable d’éléments polluants qui s’éparpillent dans l’air d’Ahuntsic-Cartierville. Les impacts de ces éléments sont mesurés par une dizaine de stations d’échantillonnage, réparties sur l’ensemble de l’île, qui sont gérées par la Ville-centre. C’est aussi l’administration de la Ville-centre qui décide de l’emplacement de ces stations d’échantillonnage sur le territoire montréalais.
Analyse/lieux extrêmes
Mais ces stations n’analysent pas l’air général de Montréal. Elles servent majoritairement à analyser la qualité de l’air dans des endroits névralgiques du territoire montréalais qui sont évalués par la Ville comme des « lieux extrêmes» du territoire, c’est-à-dire là où la pollution de l’air est considérée comme supérieure par rapport à d’autres endroits.
Par «lieux extrêmes», on entend, par exemple, l’échangeur Décarie.
À titre d’exemple, si la situation est mauvaise à l’échangeur Décarie (28), qui enregistre près de 300 000 déplacements de véhicules quotidiennement [ce qui est fort considérable], on considère que l’échantillonnage de la pollution de l’air sera identique ou meilleure dans les zones non couvertes par les stations.
Les résultats obtenus donnent ensuite une indication de la situation ailleurs à Montréal, soit notamment dans Ahuntsic-Cartierville, dans la mesure où on compare ces résultats les uns aux autres.
«On considère –enfin, on suppose– que ça ne peut pas être pire [que dans ces lieux extrêmes]» souligne Émilie Thuillier, mairesse de l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville.
Indice de qualité de l’air (IQA)
Chacune de ces stations mesure des éléments précis et complémentaires. Selon le lieu et les besoins, les échantillons recueillis par chaque station ne seront pas les mêmes. Une analyse est ensuite effectuée périodiquement pour donner un indice de qualité de l’air (IQA).
Ainsi, la station 28 est installée à proximité de l’échangeur Décarie. L’échangeur Turcot est aussi analysé par cinq stations. Pour évaluer la qualité de l’air et l’effet des avions, c’est la station 66 –située sur le tarmac de l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau– qui fait le travail. La station la plus proche d’Ahuntsic-Cartierville (17) est située à Montréal-Nord.
Malgré cela, il n’est pas prévu d’inclure une nouvelle station d’échantillonnage dans Ahuntsic-Cartierville dans un avenir proche.
«Le nombre actuel de stations de mesure de la Ville de Montréal ainsi que la qualité des mesures recueillies répondent aux lignes directrices [ ] et ne nécessitent pas d’ouverture de nouvelle station d’échantillonnage à court terme», précise Mélanie Gagné, relationniste à la division des relations médias de la Ville-centre.
Un kilomètre et moins…
Par ailleurs, précise Émilie Thuillier, le rayon d’analyse de chacune des stations d’échantillonnage est limité.
En ce sens, on peut lire sur le site Web du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques:
«À l’échelle locale, l’échelle spatiale de représentativité se limite à une distance de 1 km ou moins.».
Il serait presque impossible de procéder à une analyse complète de la situation en quadrillant toute la ville, notamment en termes de coûts; réaliser une telle tâche nécessiterait la mise en place de beaucoup trop de ressources pour y arriver et l’implantation de nombreuses stations.
Normes québécoises et canadiennes
Dans le reste du Québec, le contrôle et l’échantillonnage de la qualité de l’air est sous la responsabilité du gouvernement du Québec. Ce sont toutefois des normes canadiennes qui dictent certaines règles à suivre.
En ce qui l’indice de la qualité de l’air (IQA), la métropole se situe d’ailleurs toujours dans les limites canadiennes. Ces dernières frôlent les limites recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Pour l’anecdote, il y a quelques années, une station d’échantillonnage de Montréal enregistrait des données désastreuses. Toutefois, une étude a révélé par la suite que ces données n’étaient que le résultat de fortes concentrations d’émanations de cuisson au bois d’une pizzeria située à proximité, ce qui qui venait fausser les données de la station.
À ce chapitre, l’arrondissement a fait figure dernièrement de précurseur, en interdisant les futures installations de restaurants ou d’épicerie avec de la cuisson au bois ou au charbon.
Pour en savoir plus sur la qualité de l’air à Montréal, c’est par ici.
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