L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville compte prendre des mesures face aux comportements délinquants observés depuis déjà un certain temps sur la rue Notre-Dame-des-Anges, au nord de l’hôpital du Sacré-Cœur.

Intervenant une nouvelle fois lors de la séance du conseil d’arrondissement du 12 février dernier, M. Marc Duhamel, un citoyen s’exprimant au nom de son père âgé résidant sur la rue, a vivement déploré l’inaction des autorités après avoir relaté certains faits pour le moins troublants: échanges de gros paquets entre individus «louches»,  vente de drogue (dont une fois par bateau), agression au couteau, vol de véhicule et même auto expédiée dans la rivière…

Visiblement exaspéré lors de son intervention, M. Duhamel a plaidé pour que les autorités municipales et policières agissent sur cette rue résidentielle se terminant en cul-de-sac au bord de la rivière des Prairies. Il en a profité pour déposer une pétition de 43 noms exigeant que l’arrondissement intervienne afin que le zonage soit plus «musclé» et pour faire pression sur les flâneurs de tout acabit.

Question de les rassurer, la conseillère de ville du district Bordeaux-Cartierville, Effie Giannou, rencontrera bientôt les résidants de la rue après s’être entretenue avec Guy Simard, le commandant du Poste de quartier 10.

Zonage parc

Parmi les pistes de solutions envisagées, on parle de faire de ce bout de rue un «zonage parc» en y interdisant le stationnement de nuit, comme on l’a fait à d’autres endroits aux abords de la rivière, notamment dans des rues se terminant en cul-de-sac. Les résidants de la rue Notre-Dame-des-Anges semblent aujourd’hui d’accord avec cette solution, ce qui n’était pas le cas il n’y a pas si longtemps.

La mairesse de l’arrondissement, Émilie Thuillier, s’est d’ailleurs montrée surprise face au changement de cap des résidants.

« On a proposé cette avenue ailleurs et ça marche bien, a-t-elle dit au conseil. Il semble que vous l’acceptiez maintenant; on considère que c’est une piste de solution.».

Quoi qu’il en soit, les appels de M. Duhamel au 911 ont été fort nombreux au cours des derniers mois (plus de 300, selon lui). Mais il a dénoncé le fait que souvent, les policiers ne viennent pas ou arrivent trop tard. Le citoyen a martelé que la situation «perdure depuis des années dans ce cul-de-sac, un réel ‘’no man’s land’’ sombre, dit-il, ‘’attirant les flâneurs et la criminalité’’».

Il y a bien eu l’imposition de vignettes, mais cela n’aurait pas changé grand chose, selon M. Duhamel: les résidants doivent débourser un montant pour acheter la vignette, tandis que lui-même doit stationner loin de la maison de son père lorsqu’il le visite.

« Il faut une solution permanente, pas de flânage après 21 heures et on doit vous rencontrer [en parlant des autorités politiques et policières]. Il faut intervenir avant qu’un drame ne survienne », a-t-il averti.

Le citoyen a toutefois souligné que le barrage installé en début d’année pour prévenir les inondations du printemps a permis de «tempérer» la situation.

Le barrage installé en début d’année pour prévenir les inondations du printemps

Réactions nombreuses

Jointe par journaldesvoisins.com jeudi, la conseillère Effie Giannou s’est engagée à accompagner les résidants craintifs qui souhaitent que l’on siffle «la fin de la récréation».

« Je veux entendre de vive voix leurs préoccupations, a mentionné Mme Giannou. Je comprends fort bien les préoccupations de M. Duhamel; j’ai senti ses frustrations et inquiétudes au conseil d’arrondissement.  Il est important que l’on se parle et qu’on arrive avec plusieurs options », a-t-elle mentionné, s’engageant à faire un suivi serré du dossier.

Émilie Thuillier a pour sa part rappelé que le zonage parc vient avec des aménagements, comme cela s’est fait ailleurs, ajoutant que Tandem (le programme de soutien à l’action citoyenne en sécurité urbaine) peut aussi intervenir en faisant des marches d’exploration.

« Cela donne des résultats; on hausse ainsi le sentiment de sécurité », a-t-elle signalé.

Le commandant  Guy Simard a pour sa part rappelé à M. Duhamel qu’il y a de la patrouille préventive, mais que cela ne peut se faire toujours sur la même rue. Au sujet du véhicule submergé, le commandant du PDQ-10 a indiqué qu’il avait été volé, «chose que l’on ne peut pas prévenir», alors que l’agression au couteau avait eu lieu près du boulevard Gouin, loin de la rivière.

« Je ne minimise pas les inquiétudes des citoyens », a tenu à rassurer le policier.

Outre des règles de stationnement plus rigides, il est aussi question d’améliorer l’éclairage dans le secteur problématique.

Notons qu’en 2013, l’arrondissement avait publié un plan de développement des berges de la rivière. Il y était question de restaurer et d’aménager en rive des bouts de rue situés sur des terrains publics.



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