Le Bruant des marais a été observé plusieurs fois dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. (Photo: Jean Poitras)

Ce n’est pas parce que son nom comporte «des marais» que cet oiseau ne fréquente que les marais ou marécages! 

En effet, bien que le Bruant des marais ait une prédilection pour ce type d’habitat, on le voit aussi nicher le long des rivages herbeux ou buissonneux des cours d’eau. Il visite aussi les tourbières, surtout s’il y a présence de petits conifères ou arbustes. La présence d’eau lui est cependant nécessaire.

Description

Le Bruant des marais (Swamp Sparrow ou Melospiza georgiana) est un oiseau de 15 cm de long, qui possède de larges zones rousses sur les ailes et la queue arrondie. C’est là sa caractéristique principale d’identification. La tête en plumage nuptial porte une couronne rousse, le dos est brun avec parfois des rayures noires. La gorge est blanchâtre, mais beaucoup moins que celle du Bruant à gorge blanche. Sa poitrine grise s’orne de rayures brun foncé en plumage d’hiver tout comme chez les juvéniles.

Une rayure noire délimite la gorge et la moustache; une autre plus fine sépare la couronne et le sourcil. Sa face est grise et son œil traversé par une ligne noire, plus ou moins prononcée. Dans le plumage d’hiver et chez les juvéniles, la calotte est plus brune que rousse. Mâle et femelle ont le même plumage.

Comportement et nidification

C’est un oiseau assez discret sauf en période de nidification. Alors là, le mâle se perche bien en vue et chante continuellement du matin au soir. Il émet une sorte de «Tsîp-tsîp-tsîp-tsîp-tsîp» sonore tout sur la même note. On lui connaît aussi un cri, un «Tchîp!-Tchîp!»

La femelle construit le nid seule, son compagnon étant trop occupé à vocaliser. Ce nid se situe, la plupart du temps, à moins d’un mètre du sol quand ce n’est pas directement par terre. Situé dans un endroit difficile d’accès et bien camouflé dans les buissons ou les hautes herbes, il est surtout constitué d’herbes, de tiges séchées et autre matériel végétal. L’intérieur est tapissé de brins d’herbe plus fins. Elle y pond quatre ou cinq œufs verdâtres, mouchetés de brun rougeâtre, qu’elle couve une quinzaine de jours.

Après l’éclosion, les oisillons demeurent une autre douzaine de jours au nid, à partir duquel les deux parents s’en occupent. Pour les couples qui ont niché tôt, il pourrait y avoir une deuxième couvée.

L’alimentation du Bruant des marais est majoritairement insectivore durant l’été, avec un apport de plus en plus important de graines à mesure que l’automne progresse.

Le Bruant des marais est un oiseau assez commun, bien que ses mœurs discrètes nuisent à son observation, sauf quand le mâle chante. (Photo: Jean Poitras)

Territoire et migration

Le Bruant des marais niche de Terre-Neuve jusqu’à l’est de la Colombie-Britannique. Sa limite nord suit le sud du Labrador jusqu’à la baie James, longe la côte sud de la baie d’Hudson, le nord du Manitoba, de la Saskatchewan, et de l’Alberta pour se terminer avec une pointe dans les Territoires du Nord-Ouest au sud du grand lac des Esclaves.

Grosso modo, la limite sud de son territoire de nidification part du Delaware jusqu’au nord-est du Nebraska.

Au Québec, il occupe tout le territoire au sud d’une ligne partant de la frontière sud du Labrador jusqu’au nord de la baie James. Quelques individus auraient été observés plus au nord. 

Il est présent dans la région de Montréal (où ont été prises les photos illustrant ce texte), et a été observé plusieurs fois dans notre arrondissement, notamment aux parcs-nature du Bois-de-Liesse, du Bois-de-Saraguay, et de l’Île-de-la-Visitation.

Les mâles arrivent dans notre région fin avril et se mettent à chanter aussitôt; les femelles arrivent quelques jours plus tard. La nidification débute en mai et les jeunes ont quitté le nid au plus tard à la mi-juillet dans le cas d’une seconde nichée. Les Bruants des marais nous quittent pour la plupart en octobre et passent l’hiver au sud-est des États-Unis et au Mexique. Quelques-uns qui nichent plus à l’ouest migrent le long de la côte ouest des États-Unis.

Abondance et tendances

C’est un oiseau assez commun, bien que ses mœurs discrètes nuisent à son observation, sauf lorsque le mâle chante. 

La tendance, déduite par comparaison entre les deux éditions de l’Atlas des oiseaux nicheurs du Québec méridional, serait une stabilité, tant pour la population que pour son aire de répartition.

Ce texte de notre chroniqueur Jean Poitras a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’avril-mai 2023, à la page 35.



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