Une citoyenne du Sault-au-Récollet s’inquiète de l’état délabré dans lequel se trouve, depuis la fin des fouilles archéologiques, le site du Fort Lorette. Certains se demandent maintenant: le Fort Lorette, qui a été sauvé in extremis il y a trois ans, tombe-t-il une nouvelle fois dans l’oubli? Ce questionnement survient quelques jours après une consultation sur l’avenir du site.
Si les ruines ont été recouvertes pour en assurer la protection, difficile pour Lynne Jaworski, de croire que se tient à cet endroit l’un des plus anciens sites de colonisation de l’Île de Montréal en Nouvelle-France, acheté pour plusieurs millions de dollars il y a seulement deux ans.
La résidante –également trésorière de la Société d’histoire d’Ahuntsic-Cartierville (SHAC)– s’étonnait de voir le site tranquillement tomber à l’abandon et la verdure environnante prendre petit à petit possession des lieux. Lors du passage du représentant du journaldesvoisins.com sur le site, il était évident que le site avait besoin d’un peu plus d’amour, les plantes de la section du terrain situé directement à côté du 12375, rue du Fort Lorette avaient pris leur aise sans contrainte.
La Ville-centre, propriétaire du terrain, est responsable de son entretien et assure le faire régulièrement.
«La Ville de Montréal effectue une surveillance du site du Fort Lorette régulièrement et elle procède à l’entretien ponctuel du terrain, tel que l’entretien de la pelouse et le ramassage de débris. Elle compte poursuivre ses opérations de surveillance et d’entretien du site afin d’en assurer la sécurité, la convivialité et la propreté», nous dit Audrey Gauthier, relationniste à la Ville de Montréal.
Lors d’un autre passage, le représentant du jdva a pu constater sur place que des équipes d’entretien venaient nettoyer la zone.
Dépôt à ciel ouvert et lieux de fêtes
Toutefois, si le terrain est maintenant relativement bien entretenu autour du 12375, rue du Fort Lorette, ce n’est pas le cas de l’ensemble du site. En effet, la propreté des lieux laisse à désirer, plus précisément sur la partie du terrain qui se trouve proche du mur de soutènement du barrage Simon-Sicard.
Dans cette partie, journaldesvoisins.com a surtout constaté la présence de nombreuses bouteilles, principalement d’alcool ou de soda, d’emballages de nourriture, et enfin… d’une boîte aux lettres, toutes choses qui étaient éparpillées sur le site. Plusieurs objets métalliques, dont ce qui semble être une rôtissoire extérieure, étaient enterrés dans un trou.
Une partie du site, située près de l’église de la Visitation, semble avoir été organisée en bivouac. Personne n’était présent, mais l’occupation des lieux datait de plusieurs jours. Un mini-four, des casseroles ou encore un «lit», ne sont là que quelques uns des éléments qui se trouvaient sur le site lors du passage du représentant de votre média.
À l’occasion d’une troisième visite, 10 jours plus tard, certes, la boîte aux lettres n’était plus là et quelques ordures avaient été ramassées, notamment les objets métalliques. Toutefois, le feu a été réutilisé et la cheminée en ruine était toujours remplie de déchets. Une table et une chaise ont été installées devant le feu. Étrangement, plusieurs poêlons étaient dispersés sur le sol.
Finalement, lors d’un dernier passage le 29 juillet, si certains articles avaient bien été ramassés, la table et la chaise en bois avaient servi de combustible pour le feu au cours des derniers jours. Le campement quant à lui continuait d’être utilisé.
L’accès à cette partie du site a été restreint à l’occasion des travaux de renforcement du mur du barrage Simon-Sicard (enrochement). Les supports des barrières sont encore visibles bien que les barrières en elles-mêmes aient été retirées, celles-ci seront toutefois réinstallées sous peu, ce qui permettra de limiter l’accès au site.
«Les travaux de remblai en enrochement seront complété vis à vis du secteur du fort lorette à l’automne 2019», précise Jean-Philippe Rousseau, conseiller, Relations avec le milieu, chez Hydro-Québec, qui souligne que les clôtures seront de retour à la mi-septembre.
Malgré les barrières qui interdisaient l’accès, cette section du site n’est pas la propriété d’Hydro-Québec, la société d’État ne dispose que d’une servitude et n’est pas responsable de son entretien, selon son porte-parole.
Une occupation temporaire?
La Ville-Centre et l’arrondissement multiplient les occupations temporaires de lieux divers. Le Greenhaüs –en partie privé– et le site Éphémère de la future bibliothèque inter arrondissements n’en sont que deux exemples.
La Ville n’a toutefois pas donné de réponse au journaldesvoisins.com quant à savoir s’il était question d’une possible occupation temporaire des lieux au Fort Lorette en attendant que celui-ci soit enfin mis en valeur pour le plaisir des passionnés d’histoire.
Le site du Fort Lorette a toutefois été le sujet de discussion le 7 mai dernier, alors que plusieurs citoyens s’étaient réunis pour discuter de ce qu’il fallait faire de ces lieux patrimoniaux.
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