Le conseiller sortant du Sault-au-Récollet, Jérôme Normand, s’est entretenu avec le JDV suite à sa réélection le 7 novembre dernier. Quatrième texte de notre série d’entrevues post-électorales.
Ayant considérablement augmenté ses appuis par rapport l’élection précédente, le conseiller voit dans les résultats l’expression d’une satisfaction à l’égard de son travail comme conseiller, mais aussi le signe d’un appui croissant de la population de son district à la vision portée par Projet Montréal pour l’arrondissement depuis l’accession d’Emilie Thuillier à la mairie d’arrondissement en 2017.
Cette analyse se confirme à l’étude des résultats détaillés par sections de vote. Ces résultats montrent que le vote pour Denis Coderre s’est effrité dans le Sault-au-Récollet avec moins d’une dizaine de sections de vote qui ont préféré l’ancien maire à la mairesse sortante, Valérie Plante.
Il y a quatre ans, une trentaine de sections de vote avaient plutôt penché du côté de Denis Coderre.
Des changements nécessaires
Le conseiller explique avoir, à l’époque, « décidé de sauter dans l’arène politique pour faire progresser l’arrondissement dans le XXIe siècle ».
« Ma lecture, comme résident, était que l’arrondissement, avant que Projet Montréal n’arrive, était un peu sur le cruise control, excusez-moi l’expression, puis qu’on avait besoin d’un peu plus de leadership de la part du conseil d’arrondissement. C’est ce qu’on a fait, puis je pense que les résidents étaient visiblement prêts pour ça », analyse Jérôme Normand.
Le conseiller reconnait que certains changements apportés sous l’administration Thuillier sont loin de faire l’unanimité.
Les critiques dont ont fait l’objet certains projets, comme l’aménagement de nouveaux axes cyclables dans le district, sont « légitimes », estime le conseiller. Il souligne toutefois que, « même si tout le monde n’est pas d’accord avec les changements », les grandes orientations qui sont mises de l’avant dans l’arrondissement semblent susciter l’adhésion de la majorité des gens.
« Quand on ajoute des sens uniques, des pistes cyclables pour faire de l’apaisement ou [donner] plus de place à des modes de transport collectif ou actif, oui, ça vient bousculer nos habitudes, mais on comprend que c’est nécessaire, puis qu’il y a des bénéfices et à court et à long terme », explique le conseiller.
Miser sur l’aménagement durable
Jérôme Normand entame donc son nouveau mandat dans une perspective de continuité, et affirme vouloir poursuivre les efforts d’aménagement durable dans l’arrondissement :
« Plus de verdissement, augmentation de la canopée, réglementation d’urbanisme harmonisée pour aller dans le sens de la lutte aux changements climatiques, sécurisation et apaisement autour des écoles puis autour des CPE puis autour des résidences pour personnes âgées », détaille-t-il.
Le conseiller avance que les autorités locales peuvent et doivent agir à leur échelle, tant pour améliorer le milieu de vie des gens que pour faire face aux bouleversements du climat.
« On tente de faire les modifications qu’on peut, qui vont dans le sens d’une résilience puis d’une transition écologique qui sont souhaitées, souhaitables », fait valoir Jérôme Normand.
Compte tenu des impacts projetés du réchauffement du climat, les interventions municipales sur l’aménagement des rues locales, des artères commerciales, des parcs et des milieux de vie de proximité peuvent jouer un rôle de premier plan dans l’adaptation aux changements climatiques, estime-t-il.
« Si on combine participation démocratique [et] consultation publique à transition écologique, je pense qu’on a encore une fenêtre pour s’en sortir », avance le conseiller.
Quelques dossiers à suivre
À titre d’exemple du type de mobilisation qui peut contribuer à transformer durablement le quartier, il cite la création à venir d’une association de gens d’affaires ou d’une société de développement commercial sur Fleury à l’est de Papineau.
Ce regroupement des acteurs économiques locaux pourrait donner lieu à une dynamisation de l’artère qui inclurait la réfection du mobilier urbain et des efforts de verdissement.
« C’est très, très attendu dans le quartier, puis moi j’en fais vraiment un point d’honneur de travailler ce dossier », s’engage Jérôme Normand.
En plus de travailler sur ces enjeux locaux, le conseiller ne manquera pas de dossiers à défendre auprès d’instances supérieures, notamment en matière de patrimoine bâti.
Il évoque dans un premier temps les rénovations majeures à l’école Sophie-Barat.
« Il faut qu’on pousse là-dessus pour que le gouvernement n’abandonne pas le mur patrimonial », énonce-t-il.
Il souligne aussi que les ruines du moulin dans le parc de l’Île de la Visitation « ont besoin d’amour » et qu’il devra travailler avec la ville-centre pour assurer la préservation et la mise en valeur de ce site patrimonial.
Le dossier de la prolongation de l’autoroute 19 figure aussi au sommet de sa liste de priorités.
« On va se tenir debout pour les résidents », promet Jérôme Normand.
Il dit trouver inacceptable que les rues locales se voient envahies par la circulation de transit dans le secteur de Papineau nord et affirme travailler depuis plusieurs années déjà avec le ministère des Transports pour trouver des solutions au problème.
« Il faut accélérer le pas pour qu’on voit des transformations, des aménagements concrets à la sortie du pont Papineau », tranche le conseiller.
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