La Une de la brochure préparée pour solliciter les partenaires d’affaires à la ferme de rue. (Photo: courtoisie)

La Ferme de Rue, OBNL d’agriculture urbaine animé par Réal Migneault, résidant d’Ahuntsic-Cartierville depuis plusieurs années, aura bientôt un deuxième site de production : le sanctuaire Saint-Jude.

Réal MIgneault (Photo: courtoisie)

L’instigateur du projet, Réal Migneault, une célébrité locale de l’agriculture urbaine, ne cache pas sa fébrilité : après plusieurs années d’attente, il vient d’obtenir les autorisations pour installer une deuxième ferme urbaine au sanctuaire Saint-Jude, avenue d’Auteuil, entre Sauvé et Fleury.

« On lance la nouvelle saison agricole plus tard que prévu cette année, compte tenu de la COVID-19, dit-il. Mais on a une super énergie grâce au projet Saint-Jude. »

Ce deuxième lieu de production fera 6 000 pieds carrés quand il atteindra son plein potentiel. Il s’agit d’une microferme de quartier, répartie en lots, et qui remettra l’essentiel de sa production à des gens qui ont des problèmes de sécurité alimentaire. Et les besoins sont grands dans Ahuntsic.

M. Migneault vise un objectif de créer un pont entre les entreprises et le monde communautaire, qui passe par la responsabilité sociale. Ce deuxième lieu de production repose sur une campagne de financement qui mise sur la « vente », pour 1 500 $ chacune, de 22 sections du terrain auprès d’entreprises, d’institutions et de gens d’affaires.

Pour la phase initiale de la campagne, les 30 et 31 mai, les citoyens se sont massivement déplacés pour obtenir des semis, en échange de dons, afin d’appuyer l’organisme.

« On ne suffisait pas à la tâche, commente M. Migneault. C’est très encourageant! »

« Spin farming »

Chaque section de la ferme Saint-Jude sera aménagée en modules de 125 pieds carrés, faits de planches permanentes et de membranes géotextiles permettant la rotation des sols. Il s’agit d’un concept de spin farming, qui fait appel à des techniques de maraîchage urbain bio-intensif sans aucune mécanisation. On y cultivera légumes, fines herbes, petits fruits et fleurs.

Réal Migneault lance un appel à la communauté des affaires d’Ahuntsic.

« On sollicite des entreprises qui veulent s’impliquer dans leur milieu, dit-il. Les gens d’affaires ne veulent pas seulement de la visibilité : beaucoup d’entre eux entendent faire une différence. En finançant une section sous forme de don, ils pourront soutenir les salaires des fermiers urbains, le matériel, la production, la récolte et la redistribution de la production à des gens dans le besoin. La production sera vendue à des citoyens qui soutiennent la cause. Comme nous n’avons pas de chambre froide, les invendus du jour seront donnés chaque soir à des gens dans le besoin. »

La paroisse participe

Au moment d’aller sous presse, la Ferme de Rue et la paroisse de Saint-Benoît, de qui relève le site Saint-Jude, négociaient les derniers détails d’un contrat permettant à l’OBNL de s’installer, par étapes, sur les terrains de l’institution religieuse. Les deux organismes se sont déjà entendus pour lancer la campagne de financement du projet. Si tout va bien, le bail devrait être signé au moment de la parution de notre édition imprimée.

La paroisse fournit gratuitement les terrains, l’eau et l’électricité.

« C’est un très beau projet, commente Benoit Brasseur, marguillier. Ça rencontre les valeurs de l’église, la mission de la paroisse, et c’est issu du quartier. C’est gagnant-gagnant. » M. Brasseur explique que le site de production va se développer par étapes. « On commence à petite échelle, pour voir le potentiel et les réactions de la communauté, ajoute-t-il. On apprend à s’apprivoiser. Il faut bien marcher avant de courir… »

Appel aux bénévoles

De toute façon, lancer une ferme urbaine à partir d’un nouveau site n’est pas simple.

« Ce sera tout un défi de lancer la production cet été à Saint-Jude, reprend M. Migneault. Ça tire pratiquement de l’exploit. On va tout de même planter ce qu’on peut, surtout des cultures à rotation rapide… »

Il faudra donc enlever la tourbe et réaliser des analyses pour caractériser le sol et éliminer les contaminants possibles. Mais comme le terrain n’a aucun historique d’utilisation industrielle depuis les 50 dernières années, les risques sont faibles. Ensuite, l’équipe devra retirer les roches, passer un motoculteur pour travailler la terre, utiliser compost et terreaux certifiés pour l’agriculture biologique.

Un appel est lancé à toutes celles et tous ceux qui désirent participer à ce projet de microferme.

« Nous allons organiser une fête chaque fois qu’une entreprise va appuyer une section », explique Réal Migneault.

Spécialiste du développement durable

Réal Migneault, bien connu dans le domaine du développement durable ici au Québec, au Canada et ailleurs dans le monde, fut le premier professionnel en développement durable à s’installer dans le quartier. Il a lancé l’OBNL à partir du terrain où il habite, angle Prieur et Saint-Denis.

« J’ai fondé la Ferme de Rue par simple désir de partager ma passion pour l’agriculture urbaine, dit-il. Je suis arrivé dans le quartier il y a 20 ans et j’ai commencé dans les jardins communautaires. Puis, j’ai exploité le terrain où j’habite, en accord avec mon propriétaire. J’ai rapidement atteint l’autosuffisance en légumes pour ma famille. Je travaillais alors 70 heures par semaine dans une grande firme d’architecture comme conseiller international en développement durable. Quand je me retrouvais dans mon jardin, à cultiver des légumes, des fleurs et de fines herbes, je ne voyais pas le temps passer. En 2017, j’ai compris que je devais partager cette passion à plein temps et je suis retourné à l’école, au cégep de Victoriaville. Je suis devenu le dépanneur à légumes de ma communauté. Puis, j’ai fondé la Ferme de Rue, qui contribue à l’éducation populaire et à la sécurité alimentaire du quartier grâce à l’agriculture urbaine. C’est une expérience tout simplement merveilleuse d’encourager les gens à jardiner, spécialement les enfants, à voir la ville autrement. »

Réal Migneault s’est fortement illustré à l’un des Rendez-Vous citoyens organisé par Journaldesvoisins.com, l’an dernier, sur… devinez quoi? L’agriculture urbaine!

 

Si vous désirez soutenir la ferme de rue, c’est ici. 

Pour communiquer avec Réal Migneault, c’est ici.

Ou encore à: real.migneault@developpementdurable.ca

 

 

 



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Sylvie
Sylvie
3 Années

Bravo à cet homme de coeur !

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