Roulotte au coucher de soleil au Lone Mound Ranch à Shamrock au Texas (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Résidante d’Ahuntsic depuis 35 ans, Nathalie Chartrand a traversé le Canada et les États-Unis en 80 jours, d’avril à juillet, en compagnie de ses deux chiens, Bella et Jazz. Elle dormait dans sa miniroulotte sur des terrains accessibles gratuitement ou dans des parcs canadiens et américains.

Au total, l’Ahuntsicoise aura parcouru plus de 20 000 km, du Québec à l’Alaska, en faisant un détour par la Route 66 aux États-Unis, de Chicago dans l’Illinois à Los Angeles en Californie. Âgée de 58 ans et professeure retraitée, Nathalie avait déjà fait du camping avec ses enfants, ce qui a développé le goût de l’aventure chez toute la famille.

Nathalie et Bella au bout de la route 66 à Santa Monica (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Ce printemps, elle a décidé de partir seule avec sa petite roulotte et ses deux chiens, qui étaient sa sécurité et ses compagnons. Elle a logé sur les terrains de propriétaires de véhicules récréatifs selon la formule appelée boondocking (camping nomade) ou dans des sites agrotouristiques du réseau Harvest Host en plus des parcs d’État, provinciaux et nationaux aux États-Unis et au Canada.

Jazz et Bella au Harris Beach State Park en Oregon (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Le goût de l’aventure

« Ça a été une expérience tellement enrichissante où il faut savoir être débrouillarde, affirme Nathalie. Par exemple, lorsque l’on roule avec une roue de secours trop longtemps, on peut se retrouver à appeler une dépanneuse en plein milieu d’une route pas nécessairement fréquentée ou, pire, ne pas avoir de couverture cellulaire. Ou encore avoir besoin d’un vétérinaire pour les chiens, parce qu’ils ont des piquants de porc-épic plantés dans la gueule. Donc, clairement, il faut savoir trouver des solutions rapidement. »

Bella a mis le museau sur un porc épic. Elle avait des piquants tant autour qu’à l’intérieur de la gueule (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Elle conseille aux gens de cultiver le goût de l’aventure et de ne pas se laisser emporter par la routine, qui peut être difficile de quitter lorsque l’on a des responsabilités. Selon elle, peu importe l’âge, « la Liberté n’a pas de prix ». Elle ajoute qu’il n’est pas nécessaire de partir pendant des mois pour sortir de sa routine et de découvrir l’Inconnu.

Parc national Elk Island en Alberta (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Découvertes de lieux et belles rencontres

Durant son voyage, Nathalie a été hébergée gracieusement par toutes sortes de personnes, comme des producteurs d’huile d’olive, des viticulteurs, des éleveurs d’alpagas, des artistes…

« J’ai fait de belles découvertes et j’ai rencontré des gens que je n’aurais pas pu connaître autrement, assure-t-elle. Je suis si heureuse d’avoir vécu cette expérience, qui nourrit ma grande curiosité envers le monde. C’est un état d’esprit de pouvoir s’émerveiller devant tout, en dépit des imprévus que l’on peut rencontrer. »

Alpagas à Ferme Windrush Alpacas dans la ville de Clovis au Nouveau-Mexique (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

La voyageuse a traversé tout le continent, jusqu’en Alaska. Des paysages de toutes sortes, elle en a vu, admiré et photographié! Probablement la plus grande surprise de son aventure a été la découverte du plus petit désert au monde… au Yukon!

Lors de son passage à Whitehorse, elle s’est offert un tour d’avion et a pu survoler le mont Logan, la plus haute montagne du Canada située dans le parc national de Kluane. Le soleil de minuit l’a aussi impressionnée : une des particularités du Yukon (mais aussi du nord de la Colombie-Britannique et de l’Alaska) est qu’il fait jour presque tout le temps l’été, « un vrai spectacle à observer! ».

Soleil de minuit à 0 h 40 au Kinaskan Lake Park en Colombie-Britannique. (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Voyager, c’est apprécier ce que l’on a

Au retour de son voyage, Nathalie a pu se rendre compte de la chance qu’elle a d’habiter au Québec. Elle a traversé des zones où l’eau n’est pas accessible ou potable, par exemple. Elle explique que c’est en voyageant qu’on comprend que l’important n’est pas le besoin matériel ou l’argent que l’on possède.

« C’est ce que j’ai essayé de transmettre à mes enfants, assure-t-elle. Pendant que leurs amis étaient partis en voyage en Europe ou qu’ils obtenaient tout ce qu’ils demandaient à Noël, je leur enseignais que faute de ressources financières l’on ne peut pas tout avoir. À la place, je les amenais en camping, leur faire vivre de nouvelles expériences et découvrir de nouveaux talents dans le plaisir. »

Nathalie au début de l’autoroute de l’Alaska (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)

Vivre à fond avec ce que l’on a est la leçon que lui a apportée ses deux chiens tripattes, ayant chacun subi une amputation à un moment de leur vie. Il suffit de les voir courir avec enthousiasme pour en être convaincu. En tout cas, Bella et Jazz ont fait un très beau voyage, mais ils sont très heureux d’être revenus dans leur routine à Ahuntsic!

Jazz et Bella en voiture (Photo : collection personnelle, Nathalie Chartrand)



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