Opération sac à dos – Photo : JDV / Marie-Hélène Paradis

La Sécurité est une préoccupation importante dans l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville. Quelles actions et quels moyens sont déployés par la police en vue de faire baisser le nombre d’accidents?

Le bilan routier 2023 publié récemment par la Société d’assurance automobile du Québec (SAAQ) indique que le nombre de décès est en baisse à Montréal de 4,5 %. Tandis que le nombre d’accidents augmente chez les 15 à 24 ans et chez les 75 ans et plus.

Selon le commandant Jean-Michel Brunet, du poste 27, la situation s’est améliorée depuis quelques années, mais la sécurité routière est et sera toujours un enjeu contemporain. «Il y a maintenant encore plus de monde sur la route avec des moyens de transport différents, si on pense à l’augmentation de cyclistes, aux usagers de trottinettes, aux VUS. Le partage de la route n’est pas seulement le fait du respect du Code de la route, mais aussi du respect des autres usagers. Ceux-ci ne sont pas tous égaux devant les conséquences d’un accident.»

Les chiffres de la SAAQ montrent que, selon la moyenne établie entre 2018 et 2022, les piétons représentent 8 % des personnes accidentées, mais 19 % des décès, 16 % des blessés grièvement et 7 % des blessés légèrement. 5 % des personnes accidentées sont des cyclistes [3 % de décès, 5 % de personnes blessées gravement et 5 % de blessés légèrement]. L’automobile et le camion léger sont les catégories de véhicules les plus souvent impliquées dans ces accidents. L’inattention et l’omission de céder le passage sont les principales causes des accidents impliquant un usager vulnérable.

Et fait à souligner, les accidents impliquant les piétons surviennent à hauteur de 24 % dans une zone scolaire, et ceux impliquant les cyclistes et les piétons dans les zones où la vitesse permise est de moins de 50 km/h.

Opération sac à dos pour sensibiliserr les automobilistes, début septembre 2024. Photo: JDV / Marie-Hélène Paradis

L’arrondissement Ahuntsic-Cartierville

Plusieurs actions sont prises par l’Arrondissement pour tenter de sensibiliser les citoyens aux nombreux dangers de la route. Depuis 2023, une centaine de dos d’âne ont été installés à différents endroits. En 2024, s’y sont ajoutés deux afficheurs de vitesse sur Christophe-Colomb (Legendre et Sauvé) et deux autres sur St-Hubert (Prieur), ainsi que diverses mesures d’atténuation : 10 saillies et 20 terre-pleins pour protéger les pistes cyclables, des saillies de trottoir près des écoles et garderies suivantes : Centre éducatif Mains dans la main, collège Regina Assumpta et l’école au Jardin Bleu. Y figurent aussi la signalisation «arrêt interdit» et le marquage jaune sur les bordures de trottoirs sur une distance de cinq mètres des intersections. Ce qui permet une meilleure visibilité.

Selon le commandant Brunet, l’arrondissement fait un bon travail d’aménagement du territoire, ce qui aide à ralentir la circulation et à sensibiliser les citoyens.

 

Le travail des policiers

«Ahuntsic-Cartierville est l’un des arrondissements où on retrouve le plus d’écoles, et 41 brigadiers scolaires y sont affectés. Nous les rencontrons à la rentrée pour le rappel des procédures à suivre et leur signifier le rôle important qu’ils jouent dans la sécurité des enfants; ils sont nos yeux et nos oreilles. Ils ont comme consigne de signaler tout comportement suspect d’un adulte ou encore de souligner un enjeu de sécurité important», souligne M. Brunet.

Pour la première fois cette année, le commandant Brunet a visité les directions des écoles pour travailler de concert avec elles afin d’améliorer la situation et de transmettre un message de vigilance aux parents. «Malheureusement, ce sont aussi souvent les parents qui sont contrevenants dans les zones scolaires», explique-t-il.

Les infractions

Les constats d’infraction ont augmenté selon les chiffres fournis par le commandant Brunet. En un an, les policiers du poste 27 ont remis plus de 13 000 contraventions en plus de celles remises par d’autres groupes. Les principales infractions sont le non-respect des arrêts obligatoires, des feux de circulation au rouge et évidemment de la limite de vitesse.

«Pour changer le comportement des usagers, il faut faire de la sensibilisation et émettre des contraventions, mais la pression sociale est aussi un outil efficace.»

Opérations de sensibilisation

À la rentrée de septembre, les policiers font des opérations pour sensibiliser les citoyens au danger des vitesses excessives. Par exemple, aux abords des écoles, on retrouve des opérations comme celle qui a eu lieu récemment près de l’école Louis-Colin. On demande à des élèves de porter un sac à dos muni d’un afficheur de vitesse pour que les conducteurs puissent voir la vitesse à laquelle ils vont. C’est un des moyens utilisés pour sensibiliser les citoyens à respecter la limite de 30 km dans une zone scolaire.

Les poids lourds sont aussi au cœur des préoccupations pour la sécurité des usagers, et ils font l’objet d’actions pour sensibiliser les conducteurs, cyclistes et piétons au fait qu’ils sont difficilement visibles, sinon pas visibles du tout. Plusieurs intervenants sont impliqués : les contrôleurs routiers, les policiers, les agents de quartier ainsi que les représentants du centre de traumatologie de l’Hôpital du Sacré-Cœur sont au rendez-vous pour une opération angle mort.

Serge Blais, agent de quartier en sécurité routière au poste 10 de Cartierville, souligne le fait que leur responsabilité est de faire respecter le Code de la route, de sécuriser les endroits problématiques, de superviser les brigadiers et de répondre aux plaintes des citoyens.

«En répression, les études prouvent que, si on ne montre pas les limites et qu’il n’est pas sanctionné, l’humain n’apprend pas. Pour corriger les comportements délinquants, il faut donner des constats d’infraction, c’est ce qui a le plus d’impact,» déclare M. Blais.

Les cyclistes

D’après Frédéric Bataille, porte-parole du groupe citoyen Ahuncycle, les aménagements cyclables dans le quartier améliorent la sécurité. «Nous, on dit que si un enfant de 7 ou 8 ans peut circuler seul sur cet aménagement, c’est qu’il est sécuritaire. La plus grande responsabilité des automobilistes est évidente, car c’est la vie des autres qu’ils mettent en danger tandis que cyclistes et piétons, c’est la leur.»

Le groupe Ahuncycle prône aussi la nécessité que les cours de cyclistes avertis soient offerts dans toutes les écoles pour apprendre à être visibles et prévisibles et pour améliorer leur sécurité.

En résumé, on peut se permettre de dire que la sécurité routière est l’affaire de tous et que les accidents n’arrivent pas qu’aux autres. Soyons vigilants!

Cet article est tiré du numéro d’automne du Journal des voisins (version imprimée) dont l le dossier principal est consacré à la sécurité à Ahunstic-Cartierville.



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