Le chantier de transformation du boulevard Henri-Bourassa a fait l’objet d’une annonce par la mairesse Valérie Plante lors du Sommet Climat de Montréal, qui se tenait le 9 mai.
Maintes fois évoqué au fil des ans, le projet est une transformation complète de cette artère névralgique du réseau routier montréalais. Henri-Bourassa est un boulevard majeur qui compte de six à huit voies, incluant le stationnement, et qui traverse Ahuntsic-Cartierville d’un bout à l’autre.
Il est considéré comme accidentogène: entre 2014 et 2021, il y a eu six collisions mortelles et 42 collisions avec blessés graves sur le tronçon entre la station de métro Henri-Bourassa et le Collège de Bois-de-Boulogne, évoquait la mairesse Plante au moment de l’annonce.
Les lecteurs du JDV se plaignent régulièrement de ne pas se sentir en sécurité lorsqu’ils le traversent à pied ou à vélo. Plusieurs parcs, écoles et institutions d’enseignement ou de santé y sont situés directement ou à proximité.
Comme attendu, le projet d’axe du Réseau express vélo (REV) sera aménagé de part et d’autre du boulevard.
Ahuncycle a déjà souligné le fait que l’accès à la future gare du REM Du Ruisseau sera difficile d’accès à vélo, notamment depuis le Collège de Bois-de-Boulogne. Or le futur REV Henri-Bourassa devrait passer à quelques mètres de cette gare.
De plus, les bandes cyclables actuelles sur Henri-Bourassa sont souvent glacées tout l’hiver, donc dangereuses, sous le viaduc du train de banlieue à proximité de ce cégep. Ce qui représentera un défi d’entretien hivernal pour le REV.
Nouveau SRB
Mme Plante a aussi annoncé qu’un Service rapide par bus (SRB), comme celui du boulevard Pie IX, y sera aussi aménagé.
Sur Pie-IX, les autobus circulent au centre du boulevard. Sur Henri-Bourassa, ils rouleront «en rive» (en bordure de rue)… là où sera situé le REV. La cohabitation harmonieuse reste donc à démontrer.
Henri-Bourassa serait l’axe le plus achalandé du réseau de transport en commun montréalais, avec 50 000 usagers qui y circuleraient quotidiennement en autobus. Éric Alan Caldwell, président du conseil d’administration de la Société de transport de Montréal (STM), a déclaré qu’il espérait que ce projet voie le jour d’ici trois ans. Soulignons que le chantier sur Pie-IX a mis 13 ans à se concrétiser…
Montréal réalise déjà une transformation de 1,5 km dans l’arrondissement de Saint-Laurent, avec des tronçons du REV, entre Pitfield et Félix-Leclec. Ces travaux de 8,3 millions $, lancés l’an dernier, devraient durer encore deux ans.
Un premier tronçon du SRB sera aménagé entre les rues Félix-Leclerc et Miniac, dans l’arrondissement de Saint-Laurent. Un autre suivra en 2024, dans Ahuntsic-Cartierville.
Le boulevard Henri-Bourassa s’étend entre l’autoroute 40, à l’ouest de l’autoroute 13, et la rue Sherbrooke dans Pointe-aux-Trembles, à l’est de l’autoroute 40. Il traverse cinq arrondissements sur 29 kilomètres.
Il rend honneur au journaliste Henri Bourassa (1868-1952), qui fut député à Ottawa et à Québec, ardent défenseur de l’indépendance du Canada vis-à-vis de la Grande-Bretagne, opposant à la conscription des Canadiens français durant la Première Guerre mondiale, et fondateur du quotidien Le Devoir.
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Vous mentionnez dans votre reportage que ce projet a été maintes fois évoquées au fil des ans. Je suis surpris, car je suis avec attention les dossiers et projets de transport. J’habite Ahuntsic-Cartierville depuis longtemps et le seul acte public, qui concerne ce projet, dont je me souviens, c’est la présence de publicité électorale de Projet Montréal en 2021. Et les choses ont déjà changé entre les croquis de 2021 et les précisions données par Monsieur Caldwell dans votre article.
Cela étant dit je crois que tous les citoyens ont droit à une consultation publique selon les règles de l’art sur ce projet particulier. Seul l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM) détient les personnes et les bonnes pratiques pour informer et consulter les gens de Montréal.
En effet un engagement de campagne électorale ne doit pas être un passe droit pour éviter l’information de la population et l’opportunité pour cette population de poser des questions.
L’administration de Madame Plante veut de bonne foi investir de l’argent sur le boulevard Henri-Bourassa en faveur du transport en commun et actif. Ceux qui vont payer la note ont le droit de connaître avant les appels d’offre et avant que les engins de voirie entrent en action, les tenants et aboutissants du projet. Les techniciens et les ingénieurs y mettent toutes leurs connaissances, mais les citoyennes et les citoyens détiennent la connaissance du terrain au quotidien.
Des questions il y en a des dizaines à poser à propos de l’avenir de cet axe majeur de transport pour Montréal, Ahuntsic-Cartierville et tout le Nord de Montréal. Dans les années ’90 l’Agence métropolitaine de transport (AMT) a publié un rapport public sur l’idée d’une ligne de tramway sur le boul. Henri-Bourassa. Est-ce que nos élus élues font la bonne chose 25 années plus tard en pronant un SRB ?
Pourquoi une autre piste cyclable? Il existe des pistes ou? le long de la rivière des Prairies, boulevard Gouin, rue Prieur, rue Sauriol; direction vers l’ouest.Laissez la circulation fluide des automobiles et autobus et conserver les stationnements pour les commerces et résidents du quartier. Investissez les millions de $$ pour corriger les points sensibles déjà identifiés et éviter des années de chantier inutiles. Une consultation citoyenne est primordiale et surtout un référendum serait peut-être nécessaire.
On ne peut comparer un REV avec les pistes cyclables indiquées. S’il y a des changements à faire ce serait peut-être d’éliminer une des pistes existantes mais le REV demeure une nécessité.
Il est vrai que ce boulevard est très achalandé et difficile d’accès pour les piétons. Cependant, il faut réaliser qu’une restriction de la circulation sur cette artère aura des RÉPERCUSSIONS importantes sur les rues secondaires. À titre d’exemple, la modification de la circulation sur la rue
Prieur a amené un très important achalandage sur la rue Fleury ouest.
Il y aura débordement ailleurs.!On ne ferme pas un “autoroute” sans plan B. Les élus en ont-t-il un? Ce n’est pas parce qu’on tente de réduire la
circulation que les automobilistes vont disparaître.
On ne sait jamais. En diminuant la largeur des routes, plutôt que de les agrandir, on pourrait décourager l’utilisation d’auto en solo et encourager le transport en commun en surface ayant un grand nombre d’arrêts/de stations à distance de marche, que ce soit un SRB, ou mieux encore, un tramway à haute fréquence. Le nombre d’autos à Montréal s’est multiplié en quelques décennies (contrairement à un REM qui . C’est peut-être parce que les alternatives n’avaient pas été proposées. Enfin, on entrevoit un plan B à l’utilisation de l’automobile dans une ville qui a la chance d’avoir un transport en commun assez efficace (mais qui peut toujours être amélioré)
Bien beau projet, mais je crois qu’en premier lieu il faudrait réparer les rues transversales qui sont dans un piètre état (Laverdure, Meunier, Jeanne-Mance et tant d’autres) surtout entre Henri-Bourassa et Gouin. Ensuite, Ces rues sont rendues dangereuses, il faut faire du slalom pour éviter les crevasses et nids-de-poule. Ensuite, on ira de l’avant avec Henri-Bourassa.