L’agrandissement de l’école Fernand-Seguin est un projet motivé par le développement durable. (Photo : courtoisie Stéphane Brügger)

Le tout nouveau pavillon Hubert-Reeves de l’école primaire Fernand-Seguin, dans Ahuntsic, a remporté un prix d’architecture.

Il s’agit du Prix d’excellence Cecobois 2023 dans la catégorie Établissement scolaire. Ce prix célèbre le savoir-faire québécois en matière de construction en bois. Il est décerné par le Centre d’expertise sur la construction commerciale en bois.

L’agrandissement de l’école Fernand-Seguin a été piloté par deux firmes d’architecture travaillant en consortium, Smith Vigeant Architectes et BGLA architecture + design urbain. Elles ont partagé la conception et la préparation des plans et devis du projet, et Smith Vigeant s’est chargée de la surveillance de chantier, sous la supervision de l’architecte Sabrina Charbonneau.

Le projet s’inscrit dans l’agrandissement de deux établissements scolaires au coût d’environ 14 millions de dollars : les écoles Christ-Roi, rue Louvain, et Fernand-Seguin, pour lesquelles les deux bureaux ont collaboré. Les travaux avaient été annoncés en 2018.

Innovation

Pour le pavillon Hubert-Reeves, l’agrandissement, d’environ 2425 mètres carrés, comprend un nouveau pavillon sur deux étages, conçu pour minimiser son emprise au sol, relié à l’ancienne école par un passage vitré de deux étages également, qui sert aussi d’agora, où les enfants peuvent s’asseoir, lire et socialiser. Ses fenêtres donnent sur une petite cour extérieure.

Le projet inclut l’aménagement d’un gymnase, d’une bibliothèque, d’une salle polyvalente, d’une salle de lecture, d’un service de garde et de sept classes, dont trois de maternelle. Le bâtiment se distingue par sa généreuse fenestration, qui mousse l’éclairage naturel, des miroirs dans les espaces communs et l’utilisation du bois.

«Nous avons dû tenir compte des coûts des matériaux bruts, dont l’acier, explique Daniel Smith, architecte associé chez Smith Vigeant. Nous avons soumis l’idée de faire l’agrandissement avec du bois, car notre cabinet a développé un savoir-faire dans l’utilisation de ce matériau.»

Les architectes ont dû convaincre le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) de l’utilisation de structure et de parements intérieurs en bois, car peu de bâtiments publics modernes sont faits de bois. 

Aspect écolo

«Pour nous, il fallait souligner le caractère écologique du projet, car Fernand Seguin et Hubert Reeves sont des porteurs de ballon de la cause environnementale, reprend M. Smith. Et l’école a aussi un curriculum dans ce domaine. C’est devenu un projet pilote pour le CSSDM.»

Les architectes ont dû s’assurer que l’utilisation du bois permettait de construire un bâtiment aussi résilient et résistant qu’un autre réalisé avec de l’acier et du béton. S’ils ont opté pour un parement extérieur en maçonnerie et aluminium, la charpente est constituée d’un mélange de bois d’œuvre lamellé-collé et d’ossature légère en bois. 

Une bonne part des parements intérieurs est aussi constituée de bois, notamment de lattes recouvrant les panneaux acoustiques du gymnase. (Photo : courtoisie Stéphane Brügger)

Une bonne part des parements intérieurs est aussi constituée de bois, notamment de lattes recouvrant les panneaux acoustiques du gymnase. L’utilisation du bois a aussi été maximisée pour le mobilier.

«Nous avons été les premiers à utiliser le bois pour l’ossature d’une école du CSSDM», confirme Sabrina Charbonneau.

Les architectes ont été agréablement surpris d’obtenir ce prix; ils se réjouissent qu’il souligne l’aspect développement durable du projet. «Cette école a un design très moderne et nous utilisons des produits qui viennent du Québec, déclare M. Smith. Nous avons aussi privilégié une fenestration importante pour les espaces où il y a beaucoup de mouvement, près du sol, comme le gymnase et la salle polyvalente. »

Décédé en 1988, Fernand Seguin était un biochimiste, commentateur et vulgarisateur scientifique québécois. Il était une véritable vedette de la radio et de la télé durant les années 1950, 1960 et 1970. On se souvient de lui pour l’émission Le Sel de la semaine, diffusée de 1965 à 1970, où il s’est entretenu devant public avec des personnalités internationales.

Hubert Reeves est un astrophysicien, vulgarisateur scientifique, philosophe et militant écologiste originaire de Montréal et vivant à Paris. Il est reconnu pour ses travaux sur la nucléosynthèse stellaire (réactions nucléaires qui se produisent au sein des étoiles) et pour son militantisme écologique.



Restez informé

en vous abonnant à notre infolettre


Vous appréciez cette publication du Journal des voisins? Nous avons besoin de vous pour continuer à produire de l’information indépendante de qualité et d’intérêt public. Toute adhésion faite au Journal des voisins donne droit à un reçu fiscal.

Nous recueillons des données pour alimenter nos bases de données. Pour plus d’informations, veuillez vous reporter à notre politique de confidentialité.

Tout commentaire sera le bienvenu et publié sous réserve de modération basée sur la Nétiquette du JDV.

S'abonner
me prévenir de
guest
0 Commentaires
Commentaires en ligne
Voir tous les commentaires
Vous pourriez aussi aimer ces articles

Changement de zonage pour créer 39 logements sociaux!

La Ville de Montréal a autorisé, le 11 septembre, un changement de…
Buanderie sœurs de Miséricorde.

Pourquoi des travaux sur le bâtiment près du site de Fort-Lorette?

Alors que des fouilles archéologiques se déroulent en ce moment sur le…

Les logements sociaux victimes du «pas dans ma cour!»

Malgré toutes ses vertus, la construction de logements à vocation sociale se…
Henri-Bourassa

Dossier Henri-Bourassa – Mobilité, changer la perception du déplacement en ville

Pour Pauline Wolff, urbaniste et chargée de cours à l’Université de Montréal,…