L’auteure ahuntsicoise, Janis Locas. (Photo: Marjorie Guindon)

Une résidente d’Ahuntsic, Janis Locas, a récemment publié un nouveau livre, Moi, Jessica M., 37 ans, maman, malheureusement. Devant un public conquis, lors du lancement, elle a répondu aux questions des personnes présentes à la librairie Monet le 17 janvier dernier.

Native de Saint-Jérôme, Janis Locas habite à Ahuntsic depuis 15 ans. Elle a étudié à l’Université de Montréal en littérature et a fait une maîtrise en France avant de s’installer pour 5 ans au Manitoba.

«Lorsque mon conjoint et moi sommes revenus vivre au Québec, nous avons cherché le quartier idéal pour nous, pour être près de notre famille et pour y élever nos enfants. Ahuntsic est donc devenu notre chez-nous, nous y avons planté nos racines», confie Janis Locas au Journal des voisins (JDV).

Le parcours d’une passionnée

Janis a commencé à écrire dès son plus jeune âge, encouragée par son père professeur de français. Elle a vite réalisé qu’elle avait des aptitudes en écriture. «À 10 ans, j’ai gagné mon premier concours littéraire et, à 12 ans, j’ai reçu le 1er prix du concours Richelieu à Saint-Jérôme.»

L’impro et le théâtre sont aussi des passions pour la jeune femme et lorsque est venu le temps de faire un choix du domaine d’études, ce fut un déchirement. «J’étais très jeune, car j’ai sauté une année scolaire; je n’avais que 15 ans. Faire le choix de partir de Saint-Jérôme pour l’école de théâtre m’a paru difficile et j’ai donc choisi les études en littérature.» Janis a fait un bac en littérature à Montréal pour ensuite partir en France faire sa maîtrise.

Ironiquement, le seul cours de création littéraire qu’elle a suivi a été désastreux et elle l’a abandonné en pleurant. «La professeure ne comprenait pas ce que je faisais.»

Janis a repris la plume dans le cadre d’un cours de rédaction en anglais que son employeur manitobain lui payait. Comme elle s’ennuyait, elle a demandé à son enseignante si elle pouvait écrire de courts textes. Cette professeure l’a convoquée dans son bureau pour lui dire qu’elle croyait que Janis était une écrivaine dans l’âme. La confiance est alors revenue et Janis a recommencé à écrire.

Elle a publié son premier roman à Winnipeg en 2005 et le 2e en 2010. Le 3e livre, un recueil de poésie fortement inspiré d’Ahuntsic, fut publié en 2015.

Le dernier livre de Janis Locas. (Photo: courtoisie Éditions Somme Toute)

L’inspiration pour le nouveau roman

Il y a 15 ans, elle a eu l’idée d’écrire un roman qui allait s’inspirer de Dave St-Pierre, danseur et chorégraphe, atteint de fibrose kystique. « Dave était un camarade de classe en secondaire 5. Camarade effacé et déjà malade que je ne connaissais pas très bien. C’est à l’occasion d’une conversation avec des copines de secondaire 5 que j’ai eu cette idée. La vie étant ce qu’elle est, pendant mon 2e congé de maternité avec un enfant malade qui se retrouvait à l’hôpital Sainte-Justine fréquemment et un conjoint qui travaillait beaucoup, je n’avais jamais le temps de faire ce qui me passionnait. J’ai donc eu l’idée d’écrire un roman sur la vie d’une mère complètement épuisée qui essaie d’écrire un roman sur un chorégraphe qui s’appelle Dave. Là s’arrête toutefois la ressemblance avec ma vie; mon roman n’est pas une autofiction, mais il est inspiré de mon expérience de mère et de femme», affirme Janis.

Les deux histoires se chevauchent et s’entremêlent, faisant en sorte que le personnage de Dave marque le contraste entre un homme libre, artiste éclaté, sans attache et performant malgré sa maladie, et la mère qui cherche désespérément quelques minutes pour créer et se sortir de sa vie qu’elle trouve trop organisée, terne et ennuyeuse. La maladie de Dave se retrouve chez l’enfant malade de l’héroïne, Jessica Martin, qui a des pneumonies à répétition.

«C’est un livre qui va parler aux mères qui ont des enfants, mais j’aimerais que les hommes le lisent pour mieux comprendre les différentes réalités des femmes d’aujourd’hui. Après tout, les femmes ont lu depuis la nuit des temps des auteurs masculins; pourquoi les hommes ne liraient-ils pas des auteures», conclut Janis Locas.



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