Photos P. Rachiele

Après s’être retrouvée au Tourisme, à la Francophonie et aux Langues officielles après un séjour au Patrimoine canadien, Mélanie Joly, députée libérale réélue dans Ahuntsic-Cartierville, s’est vu confier un nouveau portefeuille dans le nouveau cabinet après la victoire du Parti libéral du Canada (PLC) à l’élection fédérale du 21 octobre dernier, celui du Développement économique.

Plusieurs observateurs voient dans cette nomination, à l’occasion du dévoilement, mercredi dernier, du premier conseil des ministres suivant l’élection, une «récompense» pour sa performance pendant la campagne.

Mme Joly a soutenu plusieurs candidats libéraux à Montréal et en région. Dans sa circonscription, elle a fait un gain de six points dans la faveur populaire (passant de 47 à 53% des voix comparativement à l’élection de 2015). Mais les libéraux n’ont pu atteindre la majorité, en raison de la résurgence du Bloc québécois.

Dans les minutes suivant sa nomination, Mélanie Joly, qui garde le dossier des Langues officielles, était intervenue en ses termes sur Facebook :

« Incroyablement reconnaissante et fière de pouvoir représenter les citoyen.n.e.s d’Ahuntsic-Cartierville pour un deuxième mandat, ainsi que d’avoir pu partager ce moment avec des personnes extraordinaires qui ont tous contribué à cette belle victoire. Ensemble, nous continuerons de faire croître notre économie, de créer de bons emplois pour la classe moyenne et de bâtir une société plus juste et plus verte. Encore une fois, merci à tous pour votre confiance », a-t-elle indiqué dans un message visant d’abord les gens de sa circonscription.

Sur le plan national, c’est un nouveau défi pour Mélanie Joly qui dit, en entrevue avec journaldesvoisins.com, se sentir «parfaitement à l’aise» dans ses nouvelles fonctions, rappelant qu’en tant qu’avocate, elle a travaillé dans le créneau des litiges commerciaux et obtenu des contrats d’entreprises diverses dans le secteur des relations publiques.

« Je suis avocate de formation, j’ai été femme d’affaires, c’est donc un retour à mes premiers amours », a-t-elle affirmé.

Comme ministre depuis quatre ans, Mme Joly s’était  retrouvée dans un milieu qui ne lui est pas du tout inconnu.

« Au Tourisme, je travaillais déjà avec les différentes agences de Développement économique. J’ai déjà eu l’occasion de rencontrer des gens à travers le pays, ayant profité des appuis du ministère, avec des investissements qui ont eu beaucoup d’impact ».

Dans son ancien portefeuille, elle a appuyé des entreprises voulant prendre de l’expansion. Maintenant, tout ce qui relève de l’aide à l’industrie touristique est intégré sous le parapluie de Développement économique Canada.

« Je conserve cette fonction. Déjà, on a amené le secteur touristique à la table des grands, au même rang des priorités que les entreprises des secteurs manufacturier ou  agro-alimentaire, pour bien les représenter », a-t-elle indiqué.

Ici, Développement économique Canada pour les régions du Québec (DEC) a le mandat de promouvoir des petites et moyennes entreprises des diverses régions, «en accordant une attention particulière aux régions à faible croissance économique ».

La députée du nord de la métropole a cité en exemple une entreprise de création du secteur de la mode dans Chabanel qui a été aidée pour exporter ses produits.

« Une autre, dans le domaine de la transformation de produits laitiers, Top Glaciers, a permis la création de nouveaux emplois », a précisé la ministre.

L’entreprise, un regroupement d’artisans de crème glacée qui se mesure aux géants Nestlé et Unilever, est localisée rue Saint-Urbain (près de Sauvé).

Langues officielles

En gardant les Langues officielles, l’ex-candidate à la mairie de Montréal aura le mandat de moderniser la loi qu’avait adoptée Pierre Elliott Trudeau, le père de l’actuel premier ministre, il y a 50 ans.

« La loi avait été modifiée en 1988  sous le gouvernement de Brian Mulroney et modifiée en 2005. Des consultations se sont tenues, mais des provinces doivent encore me faire parvenir leurs points de vue. De concert avec les membres de la Chambre des Communes, on devrait s’assurer que la loi soit renforcée pour que l’on respecte le bilinguisme (institutionnel) », a-t-elle ajouté.

En campagne électorale, Mélanie Joly s’est notamment engagée à travailler pour que le site de développement immobilier Louvain soit un «succès» et que la ligne orange du métro puisse être prolongée entre la station Côte Vertu et la gare Du Ruisseau, pour assurer une meilleure connexion avec l’éventuel Réseau express métropolitain (REM).

 

Réactions diverses

À l’hôtel de ville, la mairesse Valérie Plante s’est félicitée du fait que le cabinet est paritaire et qu’en bout de piste, sept députés se retrouvant au conseil des ministres sont de Montréal, dont Mélanie Joly, le premier ministre Justin Trudeau (dont la circonscription est juste au sud de la sienne), et Pablo Rodriguez (leader parlementaire et Lieutenant du Québec), dans le nord-est de l’île.

« Je compte sur chacun d’entre eux afin que Montréal ait une voix forte au sein du cabinet », a affirmé celle qui dirige la métropole québécoise depuis deux ans.

Mais dans Ahuntsic-Cartierville, le candidat défait du Bloc québécois André Parizeau a été moins tendre envers Mme Joly. M. Parizeau estime que sa nomination au Développement économique augure «plutôt mal» pour le Québec.

Celui qui a terminé deuxième dans la circonscription se demande si Mme Joly aurait pu faire «quelque chose» pour sauver les magasins et les emplois Rona, les journaux du Groupe Capitales médias ou même Air Transat, récemment avalée par Air Canada.

« Pensez-vous vraiment qu’elle osera du même souffle mettre son pied à terre pour obtenir que le chantier naval Davie puisse obtenir le droit de soumissionner pour la construction des prochains navires de la Marine canadienne, tel que demandé depuis des années par le Bloc et comme, incidemment promis par les Libéraux lors de la dernière campagne électorale ? ».

M Parizeau a hâte de voir les résultats et pour ce faire, il a promis de veiller au grain.

« J’ai bien l’intention de surveiller très étroitement Mme Joly par rapport à ce qu’elle fera désormais, à partir de maintenant, ou de ce qu’elle ne fera pas, comme d’habitude, parce que c’est aussi une spécialiste des promesses brisées et des phrases creuses », a-t-il soutenu via sa page Facebook.

 



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André Parizeau
André Parizeau
4 Années

Je voudrais réagir ici au commentaire fait par madame Mélanie Joly voulant que la nouvelle firme ” Top Glaciers “, spécialisée dans la fabrication de crémé glacée et qui fut créé à la suite de la fusion de 4 petites entreprises, oeuvrant toutes dans le même secteur, de même que par le rachat de deux autres compagnies mises ultimement en faillite, dont l’ancien fabriquant de la fameuse crème glacée Lambert, ainsi que des bûches de Noel Lambert, serait un autre bel exemple de créations d’emplois, dans Ahuntsic-Cartierville.
De ce que je comprends, ” Top Glaciers ” serait un autre cal de belle ” réussite “. Tout comme la Canada Goose, sise sur la rue Chabanel, là où les gens, en bonne partie des réfugiés syriens, travailleraient à la pièce, dans un environnement au moins en bonne partie en anglais.
J’avais moi-même profité de la dernière campagne électorale, pour dénoncer l’état des lieux chez Canada Goose.
Des suites de la publication de cet article, j,ai également voulu vérifier un certain nombre de choses, concernant cette autre supposé cas de ” réussite “.
Tous les articles que j’ai pu consulté parlent d’une compagnie en pleine expansion. Ses locaux, situés sur la rue Saint-Urbain, dans le sud de la circonscription, ne cesseraient de grandir. On parlait au départ, en 2017 de quelques 15,000 pieds carrés, puis de 25,000 pieds carrés et, finalement aujourd’hui, de plans pour quelques 35,000 pieds carrés. On parle également de millions de dollars en investissements divers pour utiliser de nouvelles technologies. Grâce notamment à une aide en provenance de la société d’État Investissement Québec. De ce que je comprend aussi, cela fut fait sous l’égide de l’ancien gouvernement libéral de Philippe Couillard.
Mais le nombre d’employés, lui, n,augmente pas. Selon un article du Journal Les Affaires, daté du 17 juin 2017, il y avait, à ce moment là, 25 employés chez ” Top Glaciers “. Or, selon le Registre québécois des entreprises, il n,Y en aurait toujours que 25; la dernière mise à jour de cette information, remonterait au 1er mars 2019. Nulle part ailleurs, ai-je pu en même temps obtenir quelque autres informations permettant de penser que le nombre exact d’employés, au total , dans cette entreprise, serait différent.
Autre information pertinente, Selon un autre article, publié celui-là dans la revue ” L’Actualité ” du 18 juillet 2017, chacune des 4 entités, qui formèrent au départ cette nouvelle entreprise, avait entre 10 et 15 employés. Elles se nommaient comme suit : le Bilboquet, Essence Glacier, Solo Fruit et la Crème glacée Hudson. Lambert, elle, avait, au moment de sa faillite, une soixantaine d’employés à son usine de Lachine. Au total, cela faisait donc plus de 100 personnes.
Voici comme la revue ” L’Actualité ” conclut la chose. Je cite ” Cette automatisation (ndlr : en parlant du processus de modernisation de la fabrication de la crème glacée sous la nouvelle entité) a toutefois un prix : les quatre petites entreprises comptaient de 10 à 15 employés chacune ; la nouvelle entité, elle, emploie une vingtaine de personnes. ”
S’il est vrai que ” Top Glaciers ” a permis la création de nouveaux emplois sur la rue Saint-Urbain, il faudrait en même temps rappeler que le tout s’est aussi fait au détriment de plus d’une centaine d’autres emplois en même temps sacrifiés. Où est le véritable progrès dans tout cela, outre le fait que les patrons de ” Top Glaciers ” font sans doute beaucoup plus de profits aujourd’hui ? …

André Parizeau, porte-parole du Bloc québécois dans Ahuntsic-Cartierville

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