Janvier 2017, Marc Savoy lance RadioPhile.ca. Une radio Web qui se veut différente, notamment par l’importance qu’elle accorde aux composantes régionales du Québec, à l’encontre du « nombrilisme » des grands centres urbains. Une radio qui se veut également partisane d’une présence accrue de la chanson francophone sur les ondes. Après plus d’une année, cet homme des médias, fort d’une expérience radiophonique de plus de 40 ans, croit toujours dans le bien-fondé de son projet, en dépit de sa « grande déception » quant au soutien financier conséquent qui tarde à venir…

Marc Savoy est toujours optimiste et plein d’espoir que son projet de radio Web réussisse un jour à disposer des moyens financiers qui lui permettraient de concrétiser les innombrables idées d’émissions qu’il développe avec son équipe. Son objectif est simple: mettre en valeur le potentiel des régions québécoises et donner la parole aux gens qui les habitent, mais aussi – et surtout – faire rayonner la chanson francophone.

En matière de chanson francophone, Marc Savoy est en terrain de connaissance. Ce mélomane a en effet déjà consacré un répertoire intitulé TopPop, publié en 2002, pour lequel il a reçu en France la médaille d’or « Des Métiers et des Arts ». Cet effort a par la suite donné lieu à la création du site www.toppop.ca qui, au fil des ans, est devenu une référence internationale en la matière. Malheureusement, de tels projets passent rarement l’examen des diktats des lois du marché…

« Les commanditaires exigent d’abord un sondage en bonne et due forme pour avoir une idée sur la cote d’écoute de l’entreprise, dit M. Savoy. Or, un tel exercice exige des moyens financiers importants ! »

Pour lui, cette exigence préalable s’apparente à un blocage insurmontable.

« Un cercle vicieux !», s’exclame-t-il avec amertume, en indiquant toute la peine qu’il a à trouver un local qui permettrait à RadioPhile d’avoir pignon sur rue et à concrétiser l’idée de radio-café comme espace d’échange convivial.

Surmonter le nombrilisme des grandes villes

RadioPhile.ca, qui cible un auditoire composé essentiellement de gens de 35 ans et plus, se veut « une radio différente », d’abord par l’importance qu’elle accorde aux composantes régionales de la Belle Province.

« Je veux renforcer les liens entre les régions. Je veux que les régions se parlent », martèle celui qui se dit « tanné » du nombrilisme des grandes villes.

Marc Savoy croit beaucoup aux possibilités que permet à cet égard l’outil Web. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, le fondateur de RadioPhile.ca ne désire pas disposer d’une bande FM. Il préfère la grande liberté que lui offre le Web et il ne veut surtout pas être contraint de suivre les critères réglementaires du CRTC (Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes)…

Outre son intérêt pour la promotion de la chanson francophone, pour laquelle il voudrait une présence radiophonique plus imposante, M. Savoy réitère régulièrement son intérêt pour la chanson allophone, notamment à travers l’émission La musique des quatre coins du monde, diffusée le samedi entre 14h et 19h, qui célèbre la grande diversité des composantes ethniques de la société québécoise.

30 000 chansons en banque

Parmi les facteurs qui ont convaincu définitivement Marc Savoy de la pertinence de son projet, il y a la priorité absolue accordée au concept de palmarès par la plupart des stations de radio commerciales, avec ses chansons dites « valeurs sûres» qui tournent partout en même temps. Une idée qui ne permet définitivement pas de faire valoir la grande richesse du répertoire de la chanson francophone… À ce propos, il indique que RadioPhile dispose d’une banque de 30 000 chansons, une véritable mine d’or pour les amoureux des merveilles musicales de la francophonie !

Malgré son amour de la chanson francophone, cet artisan de la radiophonie québécoise se dit insatisfait quant à la qualité générale des produits présentés aux radiophiles québécois.

« Ce n’est pas fort ! », dit-il en bon québécois…

Il pointe l’«égocentrisme» et surtout le phénomène grandissant des vulgarités, notamment celles à connotation sexuelle sur les ondes. Un signe des temps qui motive Marc Savoy et ses coéquipiers à continuer d’aller de l’avant, contre vents et marées, avec ce projet radiophonique, véritable un retour aux sources du travail médiatique dans ses valeurs culturelles originales et surtout, dans sa fonction première: l’information. Mais avec en plus tout le plaisir que permet l’écoute de la bonne musique, qui n’est pas nécessairement celle qui fait monter la cote d’écoute. Tout un défi! www.radiophile.ca



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