(Photo : Joran Collet, JDV)

Depuis plus de 25 ans, le café Le Petit Flore situé sur la rue Fleury ne peut obtenir de permis de terrasse. En cause: un arrêt d’autobus situé devant le restaurant. Cette année, Stéphanie Bouchard, propriétaire du restaurant depuis 2013, a obtenu un permis temporaire, une expérience qu’elle espère se poursuivra avec le temps.

L’arrivée de l’été rime, sur la rue Fleury, avec le retour des terrasses temporaires. Elles sont nombreuses à empiéter temporairement sur cette rue très fréquentée de l’arrondissement.

Mais installer une terrasse est un privilège dont ne peuvent pas jouir tous les commerçants.

En entrevue avec journaldesvoisins.com, Stéphanie Bouchard, propriétaire du Café Le Petit Flore, nous explique le laborieux cheminement que l’ancien propriétaire et elle ont entamé il y a plusieurs années afin d’obtenir un permis de terrasse.

« Sauf erreur de ma part, nous sommes le seul restaurant de la rue Fleury à ne pas pouvoir obtenir de terrasse », dénonce la propriétaire.

La cause de cette constante interdiction: l’arrêt d’autobus situé sur la rue Fleury Est, entre la rue de la Roche et l’avenue Georges-Baril.

« On me dit qu’il n’y a pas de solution, qu’il est impossible de déplacer l’arrêt d’autobus, car l’objectif de l’arrondissement est de prôner les services citoyens », nous rapporte-t-elle.

Uniquement à Ahuntsic-Cartierville?

Stéphanie Bouchard rapporte qu’il y a de nombreux restaurants dans d’autres quartiers de Montréal qui étaient dans la même situation, mais qui ont finalement reçu l’autorisation de leur arrondissement pour déplacer l’arrêt d’autobus.

Jean-Yves Callies, propriétaire de la Boulangerie de Froment et de Sèves située dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie, confirme les propos de cette dernière.

« Nous avions un arrêt d’autobus situé devant le commerce. Il y a environ cinq ans, l’arrondissement a consenti à déplacer l’arrêt d’autobus devant le commerce suivant. Il nous a aussi fallu libérer l’espace de trottoir pour les piétons afin que nous ayons la permission de mettre notre terrasse dans les places de stationnements », nous informe-t-il.

La même solution pourrait être envisagée par l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville dans le cas du Café Le Petit Flore, croit Mme Bouchard, puisqu’il y a un cordonnier à sa droite ainsi qu’une tabagie et une librairie à sa gauche. Ces commerces ne nécessitent pas de terrasse.

Une terrasse temporaire

Dans le but de favoriser la distanciation sociale sur son artère commerciale, l’arrondissement a implanté un couloir sanitaire sur la rue Fleury qui passe devant le café.

Stéphanie Bouchard a donc, devant ses yeux, la preuve concrète qu’il est possible d’ajuster cet arrêt d’autobus.

« Pour l’instant, l’autobus arrête au milieu de la rue, bloque la circulation, les usagers sont libres d’y embarquer ou d’y descendre, puis l’autobus continue son chemin sans problème », nous décrit-elle. « Pourquoi ont-ils envisagé cette solution pour le corridor sanitaire, mais pas pour une terrasse, alors que les deux bloquent exactement le même endroit ? »

Il y a quelques semaines, les mesures sanitaires s’étant assouplies, elle a pu obtenir un permis de terrasse temporaire.

« Ç’a été compliqué, mais j’ai réussi à obtenir ce permis temporaire pour cet été », dit-elle avec beaucoup de soulagement. « Par contre, je n’ai aucune garantie pour l’an prochain et les autres années à venir. Si c’est possible pour cette année, pourquoi ne pourrions-nous pas le refaire chaque été ? »

Un respirateur artificiel qui arrive juste à temps alors que la situation actuelle reste encore très précaire pour de nombreux restaurateurs, qui tentent tant bien que mal de survivre à cette pandémie.

Heureusement, l’arrivée de l’été et la décision du gouvernement de faciliter l’accès aux permis de terrasse ont servi de respirateur artificiel pour nombre d’entre eux.

« La terrasse est un franc succès », se réjouit-elle. « Je suis bien heureuse de l’avoir pour cet été, car la Covid-19 a eu un fort impact sur le milieu de la restauration. »

Notons que les restaurants perdent énormément de place lorsqu’ils appliquent les nouvelles règles sanitaires. Les terrasses constituent donc une alternative importante pour assurer leur survie.



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Daniel Boiteau
Daniel Boiteau
3 Années

Je ne comprend pas? nous avons payé pour installer des couloirs de distanciation physique . On n’a pas cesser de nous répéter de respecter cette distance par mesure de sécurité. Tout à coup, on installe des terrasses sur ces couloirs et en plus on utilise la moitié du trottoir…allo!

Claudette
Claudette
3 Années

Personne ne se préoccupait de ces couloirs laids en gros blocs de béton.

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