Budget

Pas de surprise dans le budget 2018 de l’arrondissement dévoilé et adopté lundi soir en séance extraordinaire du conseil devant à peine quelques citoyens. Compte tenu de l’élection toute récente d’une nouvelle équipe, il faudra attendre à l’an prochain avant de voir la véritable signature de Projet Montréal et de son programme.

Le budget de fonctionnement de l’exercice financier 2018 (équilibré, comme l’exige la loi) sera de 55 327 400 $ contre tout près de 54 millions $ l’an dernier, une hausse supérieure au taux d’inflation (présentement à 1,52% sur une base annuelle, selon Statistique Canada).

Parmi les faits saillants, notons que l’arrondissement continue de bénéficier de la réforme du financement des arrondissements, instaurée il y a deux ans par l’administration Coderre.

On notera une hausse des charges fiscales mais elles sont limitées à un maximum de 2 pour cent.

L’administration générale (finances, greffe, gestion du personnel, notamment) aura un peu moins de sous, mais tous les autres postes sont à la hausse (sécurité, transport, hygiène, santé, loisir, culture, urbanisme, etc.).

Le budget prévoit entre autres des «améliorations» au chapitre de la propreté des rues, une bonification du programme des jardins et un «gros projet» de jardin collectif.

Et aussi, l’arrondissement (à contrecœur, selon toute évidence) poursuit l’application du Plan quinquennal de main-d’œuvre (PQMO) de la Ville et des arrondissements qui a été installé par l’administration Coderre afin de «reprendre» la maîtrise de la  masse salariale. Quelques postes seulement seront ainsi abolis, avec le départ de certains à la retraite.

Émilie Thuilliier
Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville (Photo: jdv François Lauzon)

« Les consignes dans l’élaboration du budget sont venues l’été dernier, a indiqué la nouvelle mairesse Émilie Thuillier. (…). Vous ne retrouverez pas de traces du nouveau conseil (dans ce budget) » a-t-elle averti, en réponse à une question d’un habitué des séances du conseil, Gilles Larocque, qui semblait satisfait de la mouture présentée.

Un an plus tard

L’an dernier, alors dans l’Opposition, Émilie Thuillier avait affiché sa dissidence face au budget 2017. Alors conseillère du district d’Ahuntsic, Mme Thuillier estimait que les décisions de l’arrondissement étaient de plus en plus «limitées».

Par exemple, même si l’arrondissement a de l’argent supplémentaire, avait-elle mentionné, les élus ne pouvaient pas, à son avis, embaucher de nouveaux employés, en raison du «gel» imposé par la Ville-centre.

Pour 2018, tout comme en 2017, l’arrondissement se retrouvera avec quelques postes en moins, car en général, on ne remplace qu’une personne sur deux qui quitte (retraite ou départ).

« Ici, a poursuivi la mairesse, la directive pour le PQMO (pour le budget 2018) est sortie en juin dernier. On se retrouve avec cette sorte d’épée de Damoclès au-dessus de la tête. Il y a des choses sur lesquelles on va travailler en 2018, notamment avec la Ville-centre. Car ça fait mal à l’arrondissement. À l’avenir,  il ne faut pas diminuer l’effectif, ce n’est pas possible de continuer », a-t-elle soutenu.

Mais pour 2018, les «coupes» devront se faire; est-ce que des priorités vont changer pour le budget 2019 afin d’être en phase avec le programme de Projet Montréal?

«  Oui, des priorités vont changer, a poursuivi Mme Thuillier, car on travaille avec des priorités différentes de l’ancienne administration tout en ayant le même budget. Il y aura éventuellement une révision des budgets au  niveau des arrondissements comme l’a promis la mairesse Valérie Plante. Et nous pouvons travailler sur des projets prioritaires pour nous, comme l’apaisement de la circulation, qui ne coûtent pratiquement rien sur le plan budgétaire. Il faut simplement changer la réglementation ou des façons de faire », a-t-elle analysé.

L’an dernier, Émilie Thuillier déplorait le fait que l’arrondissement ne faisait plus son budget en fonction des besoins de la population d’Ahuntsic-Cartierville, «mais plutôt en fonction des contraintes de la Ville-centre».

Elle avait dénoncé le fait que les élus ne pouvaient pas  embaucher de nouveaux employés.

« Les coupures se font de façon tout à fait arbitraire. Si un arrondissement a plus de départs (retraite, démissions), on doit couper plus, ce qui n’est pas équitable. »

Le PQMO, c’est quoi ?

Il y a trois ans, l’administration Coderre-Desrochers avait mis en place un ambitieux programme pour diminuer la masse salariale, car les effectifs de la Ville entre 2002 et 2013 avaient augmenté de façon draconienne. Cela correspondait à l’ère du maire Gérald Tremblay qui a démissionné alors que les scandales fusaient de toutes parts.

La rémunération globale (par rapport au budget) avait grimpé de 9,35 %, passant de 42,55% à 51,90% du budget. Quant au nombre d’employés, il y a eu une hausse  de 12 %.

L’administration Coderre voulait supprimer 10 % du personnel de fonctionnaires, soit 2200 postes sur cinq ans. On voulait ainsi  abolir un poste sur deux laissé vacant.

Mais, selon un document obtenu récemment par Radio-Canada, à peine 3,2 % des effectifs ont été supprimés depuis 2014  et il faudrait en couper plus de 1450 en 2018 pour atteindre l’objectif.

Notons que les arrondissements gardent les économies du non-remplacement de postes pour équilibrer leur budget.

En campagne, Harout Chitilian était intervenu pour dénoncer le programme de Projet Montréal estimant qu’il se traduirait selon lui  par l’embauche de 900 personnes et des débours de plus de 100 millions $ en salaires.

Mais le parti au pouvoir maintenant avait pour sa part relevé que Denis Coderre avait changé la structure administrative, favorisant la venue de nombreux  cadres gagnant plus de 100 000 $ par année.

Chose certaine, la rémunération et avantages sociaux  accaparent pas moins de 63% du budget de l’arrondissement.

Il sera intéressant de voir ce que fera l’administration Plante-Dorais au chapitre de l’emploi Il y a beaucoup de hauts salariés alors que le personnel syndiqué profite toujours de  «généreuses» conventions de travail, même si on a corrigé par une loi le partage des coûts des caisses de retraite employeur-employés.

Alors que plusieurs groupes syndicaux seront bientôt en négociations avec la nouvelle administration, l’on peut prévoir que cette dernière  va «liquider» le PQMO, ayant  promis d’embaucher plus. Mais cela a un prix, compte tenu des généreuses conventions de travail dans le monde municipal, surtout à Montréal.

Les professionnels de la Ville sont sans contrat depuis quatre ans alors que la convention des pompiers et des cols bleus prend fin dans trois semaines.

Le document du budget 2018 de l’arrondissement devra être sur cette page du site Web de l’arrondissement, incessamment; il n’y était pas au moment de mettre en ligne cet article au soir du 5 décembre.



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