Avec le prix élevé de l’essence et du transport collectif, les modes actifs de déplacement se présentent souvent comme la solution la plus rentable.
Le Journaldesvoisins.com (JDV) s’est penché sur les enjeux du transport actif sur notre territoire. D’une superficie totale de 24,2 km2, Ahuntsic-Cartierville est l’un des plus grands arrondissements de Montréal, mais c’est aussi l’un des plus denses, avec 5 556,5 habitants au kilomètre carré.
De plus, le quartier est enclavé par la rivière des Prairies et deux autoroutes, ce qui complique les déplacements en transport actif entre les quartiers. Les chemins de fer et les grands boulevards sont aussi des enjeux importants.
Relier les districts
L’inégalité des aménagements se témoigne dans les quartiers de Nouveau-Bordeaux, Cartierville et Saint-Simon, qui sont moins bien desservis. La raison principale à cette disparité découle du plan hippodamien des quartiers centraux de Montréal.
«Dans Bordeaux-Cartierville, il y a beaucoup de circulation de transit. À l’instar de Saint-Simon, ce n’est pas facile de se déplacer autrement qu’en automobile. Mais l’arrivée du REM [Réseau express métropolitain] va changer la donne au sud de Cartierville. Si ces territoires posent plus de défis, ce n’est pas insurmontable», explique Julie Roy, conseillère du district Saint-Sulpice, au JDV.
La Ville travaille activement à leur trouver une configuration adéquate. Une solution consiste à créer des pistes cyclables pour relier les stations du REM et les pôles de déplacements majeurs, comme l’Hôpital du Sacré-Cœur ou encore le Collège Ahuntsic.
L’annonce Vision Vélo 2023-2027 promet par ailleurs un axe cyclable est-ouest sur les rues Émile-Journault et Legendre. Il reliera le Marché central à l’est de l’arrondissement, depuis le parc Frédéric-Back.
Pour Julie Roy, ce nouvel axe promet une évolution notable de la mobilité: «Ça va vraiment réduire la vitesse et sécuriser les intersections, mais aussi les déplacements de toutes les personnes qui ne sont pas motorisées.»
Concilier les modes de transport
La Société de développement commercial (SDC) du District Central, qui a gagné récemment le prix fédérateur des leaders en mobilité durable, accueille favorablement les nouveaux aménagements de transport actif. Elle souligne toutefois qu’une bonne cohabitation entre les différents modes de transport est nécessaire, et ce, sans toucher au stationnement.
«Il y a une étude de 2020 qui démontre que le ratio entre le stationnement et le carré locatif est en déficit. Il faut tenir compte du 3,9 millions de pieds carrés encore vacants au District Central», explique Hélène Veilleux, directrice de la SDC
Pour la SDC, il s’agit en effet de conserver l’attractivité du territoire pour les investisseurs: ce sont 15 000 nouveaux travailleurs potentiels qui sont attendus au District Central. Des travailleurs qui ne répondront pas présents si le trajet jusqu’au travail dépasse 40 minutes.
Vision Zéro
La Ville de Montréal prévoit que 15 % des déplacements utilitaires se feront à vélo d’ici à 2030. Sa Vision Zéro promet quant à elle 0 blessé grave et 0 décès d’ici à 2040. Mais Ahuntsic-Cartierville fait partie des arrondissements où les automobilistes roulent le plus vite; des risques perdurent pour les usagers du transport actif les plus vulnérables.
En 2021, 11 piétons ont subi une collision mortelle, un chiffre influencé par la pandémie et les mesures sanitaires comme le confinement. En 2019, on en comptabilisait en effet 24, dont 17 étaient des aînés.
Chaque voie de circulation supplémentaire augmente de 75 % le risque de collision avec un piéton.
Initiatives citoyennes
Lancé en 2021 par l’organisme à but non lucratif Solon, le Défi Vélo d’hiver vise à démythifier les peurs qui demeurent sur le vélo l’hiver. Quelque 50 chanceux se sont vu offrir du matériel adéquat à cette pratique par l’organisme.
Face au succès du défi, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville a mis en place une subvention Vélo d’hiver cette année. C’est la première fois qu’une telle subvention est proposée au Québec.
L’arrondissement encourage les citoyens de chaque quartier à s’impliquer dans les enjeux de mobilité: «[Il faut] créer des comités de mobilité pour que nous, on ait des interlocuteurs avec lesquels échanger», affirme Julie Roy. D’ailleurs, un nouveau comité de mobilité vient d’être créé pour Saint-Simon. La première rencontre avait lieu le 14 novembre en présence de Julie Roy.
Cet article est paru dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2022, à la page 13.
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Il faudrait en priorité favoriser la marche sécuritaire. Les piétons sont ignorés. Les trottoirs sont dangereux, car ils ne sont pas entretenue adéquatement l’hiver. Promenez-vous sur la piste cyclable Prieur l’hiver, il n’y a pas de cyclistes, seulement des piétons car les trottoirs sont dangereux, alors que la piste cyclable inutilisée est très bien entretenue. L’auto et le vélo ont la cote, alors que les piétons, qu’on encourage à marcher, n’ont pas la cote. Où est l’erreur?