Des voitures ont heurté un muret de béton au coin des boulevards Saint-Laurent et Henri-Bourassa. (Photo: Philippe Rachiele, JDV)

À Ahuntsic-Cartierville, notamment sur le boulevard Henri-Bourassa, plusieurs intersections sont dangereuses pour les piétons et les cyclistes, qui sont particulièrement vulnérables.

Ce texte a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier d’octobre-novembre 2023, à la page 12. Il fait partie de notre dossier sur le boulevard Henri-Bourassa.

Ainsi, entre 2014 et 2022, on a enregistré 1710 collisions dans l’agglomération de Montréal, selon le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM). De ce nombre, 842 impliquaient un piéton et 247 un cycliste. Fait à signaler, 234 se sont soldées par un décès (29 rien qu’en 2020).

La carte interactive du SPVM indique 16 intersections où on a enregistré une collision entre 2014 et 2020, sur Henri-Bourassa (voir le tableau). Trois impliquent un décès et plusieurs des blessés graves.

Si les artères principales sont au cœur de la question de la sécurité routière, tout particulièrement pour les personnes âgées, Henri-Bourassa est particulièrement dangereuse. Le réaménagement prévu pour bientôt va-t-il changer la donne?

Mesures d'apaisement accident piétonne
Un enquêteur en collisions du SPVM auprès du véhicule qui aurait percuté une piétonne. (Photo: Philippe Rachiele, archives JDV)

Difficiles à traverser

Le 5 octobre dernier, un autre piéton a été heurté par un automobiliste tandis qu’il traversait le boulevard de l’Acadie. Selon Sabrina Gauthier, porte-parole du SPVM, après la collision, le trentenaire se trouvait dans un état critique. Un drame de plus qui vient s’ajouter à tant d’autres.

«À Ahuntsic-Cartierville, les collisions routières avec piétons se produisent surtout aux grandes intersections. La vitesse des automobilistes y est plus élevée, donc les blessures sont plus importantes. Le temps de réaction est également plus grand», explique Sandrine Cabana-Degani, directrice générale et porte-parole de Piétons Québec.
L’attente parfois longue avant le passage au vert des feux piétons conduit également certains piétons à adopter des comportements à risque en traversant au feu rouge. À l’inverse, certains feux ne laissent parfois pas le temps aux piétons de compléter leur traversée.
On pense en particulier aux aînés, qui se déplacent plus lentement et sont surreprésentés parmi les décès de piétons sur les routes au Québec. D’autres intersections ne sont tout simplement pas équipées de feux de circulation et laissent les usagers au dépourvu…

Autant de facteurs qui expliquent le constat actuel, sans nier la part de responsabilité de nombreux conducteurs, qui ne respectent tout simplement pas le Code de la sécurité routière. Des solutions existent, toutefois.

Repenser la circulation

Les élus s’impliquent davantage dans la sécurité routière. «Dans les rues résidentielles, les arrondissements ont commencé un travail intéressant d’aménagement de la circulation, comme d’ajouter des saillies de trottoirs ou des dos d’âne pour ralentir la circulation», assure la porte-parole de Piétons Québec.

Ces solutions sont plus difficiles à instaurer sur les grands boulevards, puisque la fluidité doit être maintenue pour éviter la congestion. «Au sujet des intersections qui ne sont pas gérées par des feux de circulation, une analyse est en cours pour déterminer si certains changements de sens uniques menant à une interdiction de virage à droite peuvent améliorer la sécurité des déplacements sans nuire à l’accessibilité du secteur», indique-t-on à la Ville de Montréal.

Sur Henri-Bourassa, l’ajout de pistes cyclables et de voies réservées aux autobus permettra-t-il de diminuer le risque d’accident? Ça reste à voir. À la fin du mois de septembre, il y a justement eu l’ajout d’un feu cycliste à l’intersection de l’avenue Christophe-Colomb, avec un temps de traverse pour piétons augmenté (à plus de 40 secondes). Cette mesure offre plus de temps à tous les usagers hors véhicules de traverser les six voies du boulevard Henri-Bourassa à cet endroit.

Changer de mode

Plus il y a de voitures, plus les risques de collision augmentent. Diminuer le recours à l’automobile en privilégiant d’autres modes de transport (vélo, marche, transport en commun…) est donc une piste encouragée par de nombreux organismes. Ahuncycle, par exemple, a récemment lancé un nouveau programme baptisé Bienvélo pour équiper les nouveaux arrivants de bicyclettes et les former à circuler en toute sécurité.

On est toutefois loin du compte puisqu’à Ahuntsic-Cartierville, 59 % des déplacements se font en auto solo privée contre 14,8 % en transports actifs, selon la dernière enquête de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM).

Tableau

Les intersections du boulevard Henri-Bourassa où on recense des collisions

2014-2020 (* avec décès)

·       L’Acadie

·       Marcelin-Wilson*

·       Bois-de-Boulogne

·       Verville

·       Saint-Laurent

·       Laverdure

·       Lajeunesse

·       Millen

·       Saint-Hubert

·       de la Roche

·       Christophe-Colomb

·       Francis

·       Taché*

·       Papineau*

·       d’Iberville

·       Sackville

Source: SPVM

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Beauvais, Sylvie
Beauvais, Sylvie
11 Mois

Je ne comprends pas que la rue Saint-Urbain ne soit pas dotée de dos d’âne, car c’est une rue large qui, particulièrement depuis les modifications de direction des rues Prieur et Clark, est très très empruntée et par de gros camions de toutes sortes. De plus, la limite de 30 km n’est pas, et de loin respectée. Par ailleurs, il y a beaucoup d’enfants sur la rue et au coin d’Henri-Bourassa, il y a une garderie. L’ajout d’un arrêt au coin de Prieur est une bonne chose, sauf que les automobilistes le font à l’américaine et la majorité des cyclistes l’ignorent. Qui peut m’expliquer qu’il y ait des dos d’âne sur la rue Grande Allée, peu fréquentée? Alors qu’il n’y en a pas sur la rue Saint-Urbain. Promenez-vous dans le quartier et vous verrez que le nombre de dos d’âne a beaucoup augmenté. C’est comme si la rue Saint-Urbain entre Fleury et Henri-Bourassa était laissée pour compte, alors que ce n’est pas une autoroute, mais une rue résidentielle au même titre que la rue Grande Allée. J’ai tenté à plusieurs reprises d’avoir des explications de la part de l’Arrondissement, sans succès. Merci!

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