Le tout premier centre d’hébergement d’urgence pour personnes en situation d’itinérance devrait voir le jour en octobre 2024 à Ahuntsic. Ce projet est porté par le milieu communautaire depuis plusieurs années. Il pourrait enfin bientôt devenir réalité.
Les refuges d’urgence offrent un hébergement à court terme, pour quelques nuits tout au plus, aux personnes en situation d’itinérance. Un lieu où dormir au chaud, prendre une douche, un repas… Faire une pause.
Jusqu’à présent, aucun établissement de ce genre n’existe à Ahuntsic-Cartierville. Les itinérants doivent donc se rendre dans un autre arrondissement, dans le centre d’hébergement de L’amour en action de Montréal-Nord (lamourenaction.org), ou encore celui du Refuge du Cœur de l’Île, l’Abri de Villeray (info@refugecdi.com), situé à Villeray. Il y a également le centre de jour (mais sans hébergement) du Projet ado communautaire en travail de rue, le PACT de rue, dans Villeray.
Cette situation pourrait changer d’ici quelques mois.
Un appel à projets
À Ahuntsic-Cartierville, «les besoins sont grandissants, donc on travaille fort pour lancer ce projet d’ouverture d’un refuge d’urgence en octobre 2024. Un appel à projets a été lancé par la Santé publique, et Comité itinérance et travail du sexe d’Ahuntsic-Cartierville de l’arrondissement va déposer un dossier», explique René Obregon-Ida, directeur de l’organisme communautaire RAP Jeunesse, qui intervient auprès des itinérants.
RAP Jeunesse n’ayant pas de mandat pour gérer ce type de structure, c’est le Refuge du Cœur de l’Île qui en prendra la direction. Cet organisme est en effet spécialisé dans la création et l’administration de ressources d’hébergement pour les personnes vivant une situation d’instabilité résidentielle.
Opposition?
Si acteurs sociaux et institutions publiques se réjouissent d’ores et déjà qu’un tel projet puisse voir le jour, ils s’attendent toutefois à avoir des opposants. En septembre dernier, l’annonce de l’implantation de 18 logements sociaux destinés à des jeunes, Héberjeune, rue Péloquin près du métro Henri-Bourassa, avait créé la polémique. Certains résidents du quartier se sont en effet mobilisés, en vain, pour tenter de faire avorter le projet.
La population en situation d’itinérance étant souvent victime de préjugés créant des inquiétudes, dont certaines peuvent s’avérer légitimes, on peut imaginer que ce nouveau projet ne sera pas à l’abri de la critique.
La création de solutions d’hébergement d’urgence est toutefois une nécessité indéniable dans un contexte de crise du logement qui pousse chaque jour de nouvelles personnes dans la précarité.
Ce texte du dossier Itinérance a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de février-mars 2024, à la page 7.
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