Pour la première fois en 70 ans d’existence, le Collège Regina Assumpta est confronté à des mouvements sociaux longs de 17 mois. Le 17 mai dernier, à l’occasion d’une journée de grève, le JDV a rencontré Patrick Lupien, président des enseignants et enseignantes du Collège Regina Assumpta. Ce dernier fait le point sur la situation.

Les négociations entre les enseignants et enseignantes du Collège Regina Assumpta et la direction sont au point mort.

Les faits

La convention collective est échue depuis juin 2022 et les négociations se tiennent depuis janvier 2023. Cela fait 17 mois que des discussions ont lieu pour tenter de trouver un terrain d’entente. «Depuis le premier jour, la négociation est très difficile, ce qui n’est pas dans les habitudes du collège. Normalement, tout va bien c’était le cas pour la dernière négociation en 2016-2017, qui s’est rapidement réglée sans pratiquement aucune pression. Cette fois, on parle de trois mandats de grève pour cette seule année scolaire», explique M. Lupien.

Les enseignants et enseignantes en grève du Collège Regina Assumpta. (Photo : Marie-Hélène Paradis / JDV)

Les demandes syndicales

Curieusement, les négociations n’achoppent pas sur la question des salaires. Ce sont deux clauses normatives qui n’ont aucune incidence budgétaire, qui «coincent». La première a trait à la façon de gérer les changements technologiques. Les enseignants souhaitent que la direction leur donne un préavis sur les changements qu’elle désire effectuer et sur la formation qui en découlerait et qu’il y ait entente sur un calendrier de mise en œuvre. En guise d’exemple, le président du syndicat parle de changement d’utilisation par les élèves d’un portable vers une tablette qui génère des différences entre systèmes d’exploitation et demande une adaptation du matériel pédagogique conçu pour les portables depuis de nombreuses années.

La deuxième demande des enseignants porte sur l’enseignement à distance. «Pendant la pandémie, on a vu que des changements aux conditions de travail des enseignants ont été nécessaires, mais dans les prochaines années nous ne sommes plus dans cette urgence. L’enseignement à distance apporte des modifications à nos conditions de travail et dans un milieu syndiqué comme le nôtre, la partie patronale a l’obligation de s’entendre avec les enseignants et le syndicat sur ces questions. Nous désirons travailler en collaboration pour établir les meilleures conditions pour les professeurs et les élèves», souligne le porte-parole du syndicat.

Les causes

D’après M. Lupien, deux éléments changent la donne : les remplacements à la direction du collège et le fait qu’à la table de négociation seule la nouvelle porte-parole patronale soit présente. «Le cœur du problème est un changement d’attitude, le fait que l’on se braque pour des demandes légitimes, qu’il y ait refus de négocier et d’essayer de comprendre les préoccupations des enseignants et de trouver des solutions.»

De gauche à droite, Patrick Lupien, président du syndicat des enseignants du Collège Regina Assumpta, Caroline Quesnel, présidente du Front national des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ) et Nathalie Arguin, secrétaire générale de la Centrale des syndicats nationaux (CSN) (Photo : Marie-Hélène Paradis / JDV)

La grève se poursuivra jusqu’à ce qu’il y ait une entente

«Tant et aussi longtemps qu’il n’y a pas entente de principe, nous irons de l’avant avec d’autres journées de grève», affirme M. Lupien. «D’autres journées de protestation sont prévues d’ici la fin de l’année scolaire. Nous gardons en banque quelques-unes de ces journées votées pour la rentrée, en espérant régler les différents avant celle-ci.»

Les différents mandats de grève

L’historique des jours de grève est le suivant : un 1er mandat de grève d’une durée de trois jours a été voté à 97 %, un 2e de 5 jours a été adopté à 94 % ainsi que le rejet d’une proposition patronale sans aucun appui des enseignants et, enfin, un 3e mandat a été soutenu à 97 % en assemblée générale. Par conséquent, il reste 5 jours à ce 3e mandat.

Plusieurs collèges ont obtenu ou sont en voie d’obtenir leurs revendications dont entre autres Case académie, le Collège de La Pocatière, Villa Maria et le Mont-Saint-Louis.

En conclusion, le représentant syndical affirme que tout ce que les enseignants veulent ce sont des conditions de travail légitimes, sensées, qui ne coûtent rien et qui ne remettent pas en jeu l’avenir du collège ni la possibilité d’être bien dirigé. «Si on veut que les changements que la direction souhaite faire se matérialisent, il faut convaincre les professeurs et les avoir de notre côté.»

Sollicitée par le JDV, la direction du Collège Regina Assumpta n’a pas souhaité fournir sa version des faits.



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