(Photo : Philippe Rachiele, JDV)
Opération de déblaiement sur le boulevard Henri-Bourassa (Photo: archives du jdv)

On annonce peut-être une petite tempête pour le prochain week-end… Si c’est le cas, vous aurez sans doute à déneiger quelques mètres dans l’allée qui conduit de votre logis au trottoir quand les flocons de neige tomberont sur Montréal. Parfois, vous déblayez avec une souffleuse, et parfois avec «de l’huile de coude»… C’est à petite échelle, même si c’est parfois fatiguant… Pensez que sur tout le territoire d’Ahuntsic-Cartierville, six entrepreneurs se partagent le déneigement de plus de 300 kilomètres de rues, à chaque bonne «bordée de neige». Certes, ils sont tous motorisés. Mais c’est une opération qui se planifie et qui laisse toujours des mécontents dans son sillage…

Le territoire d’Ahuntsic-Cartierville est divisé en neuf secteurs pour les opérations de déneigement. Il faut distinguer, par ailleurs, déblaiement et transport de la neige.

Outre les six entrepreneurs qui se partagent sept secteurs de l’arrondissement, les cols bleus déblaient deux des neuf secteurs du territoire. Dans ce dernier cas, on parle de déblaiement «en régie». Les entreprises retenues effectuent aussi le chargement de la neige vers les chutes à l’égout, sauf dans le cas des deux secteurs pour lesquels le déneigement est fait par les employés de l’arrondissement. Un septième entrepreneur s’est donc vu octroyer un contrat pour le chargement de la neige de ces deux secteurs.

« La délimitation géographique des secteurs de déneigement effectués en régie est en fonction de la complexité à réaliser les travaux et de la proximité des ateliers municipaux, expliquait Jacques-Alain Lavallée, chargé de communication à la Ville de Montréal. C’est à la suite de ces choix qu’est défini le travail qui sera effectué à contrat. »

Beaucoup d’argent

Les coûts du déneigement prennent une part importante du budget de l’arrondissement.

En 2018-2019, le budget alloué pour déblaiement et chargement de la neige est de plus de 6 M$, comme mentionné dans notre article de décembre.

Dans une entrevue accordée au jdv l’hiver dernier,  tout en notant que le déblaiement ne représente que près de 10% du coût total d’une opération de déneigement, le directeur des Travaux publics d’Ahuntsic-Cartierville, Dominique Paquin, déclarait:

«Avant, j’étais en poste à l’arrondissement de Saint-Laurent et on avait estimé que les opérations de chargement de la neige (incluant le déblaiement, l’épandage du sel dans les rues, l’exploitation des sites de neige etc…) coûtaient 250 000 $ par 24 heures. On peut appliquer ce calcul à Ahuntsic-Cartierville comme on a un territoire sensiblement pareil.»

Territoire et priorités

Cette année, six entrepreneurs se partagent la tâche du déblaiement et du chargement de la neige sur sept des neuf secteurs que comptent le territoire: Pavages d’Amour, Groupe Imog, A & O Gendron, Transport Rosemont, JMV Environnement inc.,  et Pépinière Michel Tanguay.

Par ailleurs, deux des neuf secteurs sont déneigés par les cols bleus de l’arrondissement.  Dans ce derniers cas toutefois, le transport de la neige aux chutes à l’égout est assuré par Gestion Yvan Pion.

Par ailleurs, le déneigement est effectué par ordre de priorité des rues.

Dans l’arrondissement, plusieurs rues sont classées « priorité 1 », dont l’avenue Christophe-Colomb et les rues Sauvé, Fleury, Berri et Lajeunesse. La rue Saint-Hubert et le boulevard Gouin sont classés « priorité 2 ».

Les opérations de déblaiement peuvent durer de nombreuses heures.

« Cela dépend toujours de la vitesse à laquelle la neige tombe, mais cela peut représenter 12 heures d’opération pour une bordée », expliquait un employé en cours de déneigement.

Chaque fois qu’il y a une accumulation de plus de 2,5 centimètres, les opérations de déblaiement doivent commencer.

« On passe en continu tant et aussi longtemps qu’il neige », soulignait l’employé en question.

Des délais d’un contrat à l’autre ?

«La plupart des contrats (ndlr: entrepreneurs) vont déverser leur neige dans des chutes à l’égout, donc cela occasionne souvent des délais supplémentaires», signalait Dominique Paquin.

Selon M. Paquin, différents facteurs peuvent également expliquer que les temps de réalisation des opérations varient d’un contrat à l’autre.

«Il y a la compétence du personnel, évidemment. La connaissance du territoire entre également en compte, puisqu’un entrepreneur qui fait le contrat depuis 15 ans connait plus les spécificités de son secteur, qu’un nouveau. De plus, tout le monde est tributaire des bris d’équipement, qui peuvent survenir à tout moment, et ce même si les machines sont bien entretenues», soulignait M. Paquin, en ajoutant que le nombre d’autos en infraction à remorquer, ou encore la distance des sites de disposition de neige peuvent également ralentir le roulement des opérations et faire en sorte que tous les contrats ne soient pas terminés à temps.

Pas de changement d’organisation

En vigueur depuis 2015, la politique actuelle de déneigement de la Ville de Montréal détermine «le minimum de service acceptable» que doit livrer chaque arrondissement, expliquait le directeur des Travaux publics de l’arrondissement, l’hiver dernier. Libre ensuite à chaque arrondissement d’en faire plus selon ses ressources et équipements.

«Par exemple, la politique de déneigement prescrit qu’on doit commencer le déblaiement des rues prioritaires à 2,5 cm, tandis qu’on peut attendre à 5 cm d’accumulation pour les rues secondaires. Or, à l’arrondissement, quand on déblaie, on le fait pour toutes les rues», mentionne M. Paquin, en notant que les chargements à 15-20 cm ici sont aussi faits en général dans un délai plus court que celui prévu par la politique de déneigement, soit en 72 heures au lieu de 96 heures.

Conseils aux citoyens

D’après M. Paquin, le fait de toujours respecter la signalisation restreignant le stationnement en vue du déneigement, ou d’éviter idéalement de déposer la neige provenant des entrées privées sur le domaine public – quand on a la possibilité de l’entreposer sur son terrain – sont des gestes que peuvent poser les citoyens pour contribuer à ne pas ralentir les opérations.

En général, la durée totale de celles-ci peut être estimée à quatre jours pour une accumulation de 20 cm, et à partir de là à une journée par 10 cm supplémentaires.

Avec la collaboration de Gabrielle Morin-Lefebvre, Thomas Deshaies et Rabéa Kabbaj. 



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