L’imposant projet Royalmount, à la limite sud de l’arrondissement, est le sujet de nombreuses critiques depuis son annonce en 2014. Bien que le chantier ait déjà démarré sur le seul territoire de Ville Mont-Royal, les impacts de l’imposant projet immobilier se feront sentir bien au-delà, jusque dans Ahuntsic-Cartierville, dans une moindre mesure, et ailleurs à Montréal, d’où les audiences publiques de la Commission permanente sur le développement économique et urbain de la Ville qui ont commencé en décembre dernier.

Il est difficile d’établir avec certitude les conséquences de l’apparition de ce «monstre» dans le décor montréalais.

Au point de vue de la circulation, l’étude du Groupe WSP [commandée par Carbonleo, le promoteur]  a établi que des retards variant entre trois et 30 minutes seront à prévoir avec l’apparition de 40 000 déplacements automobiles supplémentaires vers et depuis le site.

Toutefois, lors des audiences publiques de la Commission permanente sur le développement économique et urbain de Montréal qui ont commencé en décembre dernier,  on avançait plutôt le chiffre de 60 000 déplacements.

Au cours de ces mêmes audiences publiques, différents intervenants ont plutôt souligné qu’un tel flux de véhicules qui choisiront éventuellement les routes locales pour éviter les bouchons de fin de journée, augmenteront de ce fait le trafic de transit dans les arrondissements Saint-Laurent et Ahuntsic-Cartierville.

D’autres intervenants s’inquiétaient à la fin de l’année dernière des conséquences indirectes, telles que la pollution de l’air, mais aussi la pollution sonore, qui en résulteront.

Mais Royalmount aura aussi un important impact sur l’ensemble de l’offre commerciales de la Ville de Montréal. Ce projet de près de 1,5 million de pieds carrés offrira une vitrine de commerces, d’espaces de bureaux, d’hôtels, de restaurants et de salles de spectacles, dont du cinéma.

Les études réalisées et déposées à la Ville-centre depuis décembre dernier notent des impacts asymétriques sur les artères commerciales de l’arrondissement allant de très faibles à moyens. De tous, le Marché central en serait le plus touché.

Des inquiétudes ici

Pour le directeur général de la Promenade Fleury, François Morin, ce méga-projet constitue un gros point d’interrogation pour le secteur commercial d’Ahuntsic-Cartierville, dont les conséquences réelles ne seront connues que plus tard. Il souligne toutefois:

«L’offre commerciale qui est souhaitée là-bas ne reflète pas la nôtre […]. On ne pense pas être trop impactés. Là où on est inquiet, c’est moins pour nous que pour tout cet équilibre au niveau montréalais.»

Pierre Bellerose, vice-président, Relations publiques, accueil, recherche et développement du produit chez Tourisme Montréal, a suggéré aux membres de la Commission, lors de la deuxième séance d’audiences publiques, mercredi 9 janvier, de recommander d’éviter le «cannibalisme» de l’offre commerciale et culturelle entre le projet Royalmount et le centre-ville de Montréal, suggérant plutôt la valorisation d’une complémentarité entre les deux.

Maude Théroux-Séguin, présidente du conseil d’administration de la société de développement commercial (SDC) Quartier Fleury Ouest se dit, elle aussi, inquiète de l’arrivée du projet Royalmount. Toutefois, comme la SDC de la Promenade Fleury, elle croit que les services offerts par l’artère commerciale de Fleury Ouest sont de proximité et seront faiblement impactés par l’arrivée de ce géant.

«Les inquiétudes face à la circulation, à la pollution générée, et même [au] type de consommation, nous habitent tous, particulièrement la SDC quartier Fleury Ouest, qui a comme valeur le développement économique dans un cadre durable», souligne-t-elle.

L’ASDCM dépose un mémoire

Bien que les SDC locales n’aient pas déposé de mémoire à l’occasion des audiences publiques de la Commission sur le projet Royalmount, plusieurs se rangent derrière celui de l’Association des SDC de Montréal, l’ASDCM.

L’Association s’inquiète notamment de l’impact qu’aura le projet Royalmount sur le Marché central. Elle invite notamment la Ville-Centre à soutenir la SDC District central dans ses projets de revalorisation du secteur et la création d’un «nouveau Quartier des affaires», un projet majeur qui vise à redonner un nouveau souffle à ce quartier de près de 25 millions de pieds carrés.

«L’implantation de Royalmount pourrait constituer un obstacle au développement de ce quartier à plusieurs niveaux. La Ville doit soutenir les démarches de développement du District central et privilégier une meilleure utilisation des espaces vacants déjà existants», peut-on lire dans le mémoire de l’ASDCM.

De son côté, François Morin considère que les artères commerciales disposent d’un plus: une âme. Un aspect qui, selon le directeur de la Promenade Fleury, ne peut se retrouver dans des mégaprojets tels que Royalmount.

«Si on est une artère de proximité, on va continuer de jouer cette carte-là  […] en aménageant toujours davantage notre secteur pour qu’il soit toujours plus invitant, plus chaleureux, plus diversifié […] dont les commerces vont servir notre clientèle de proximité, mais qui vont aussi continuer à attirer les curieux qui recherchent une expérience plus distinctive et unique», conclut M. Morin.



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