L’école Sophie-Barat est surpeuplée. C’est un problème. Les élèves et la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Catherine Harel-Bourdon, en conviennent. Par contre, ils ne s’entendent pas sur la solution à apporter à ce problème. La CSDM prévoit maintenant des travaux d’agrandissement— annoncés en juin 2018– avec un financement additionnel reçu de 4 M $, tel que confirmé en exclusivité au JDV par la présidente de la CSDM, alors que certains élèves favorisent la construction d’une toute nouvelle école. Une pétition en ce sens est d’ailleurs en circulation.
L’établissement scolaire fait face à une augmentation constante du nombre d’élèves depuis plusieurs années. En 2008, quelque 1100 élèves fréquentaient l’école. En 2019, ils étaient 1675. Et l’école pourrait encore accueillir plus d’élèves puisqu’on en attend jusqu’à 2000 au cours des trois à quatre prochaines années. Des unités modulaires devaient d’ailleurs être installés en juin dernier selon notre article.
Projet d’agrandissement
Catherine Harel-Bourdon a appris cet été que la CSDM avait finalement obtenu le financement complet pour le projet d’agrandissement de l’école Sophie-Barat.
Rappelons que ce projet est estimé à 17 millions de dollars et que, jusqu’à cet été, seulement 13 millions avaient été reçus.
« Le projet a enfin reçu les millions supplémentaires », nous apprend Mme Harel-Bourdon, en exclusivité.
Cette extension accueillera notamment des classes-laboratoires, des locaux d’art et une salle multifonctionnelle qui servira pour des expositions, des pièces de théâtre, des rencontres d’élèves. Elle accueillera aussi un café-étudiant.
La Commission scolaire de Montréal lancera un concours d’architecture pour déterminer l’apparence de ce nouveau pavillon. Ce sera le premier concours d’architecture organisé par la CSDM. Déjà, des étudiants en architecture de l’Université de Montréal avait fait l’exercice de réfléchir à différentes façons de rénover cette école au cours de l’hiver 2018.
Pétition pour une nouvelle école
Aux yeux de Florence Lorimier-Dugas, étudiante diplômée en juin 2019, l’agrandissement de l’école Sophie-Barat n’est pas la solution au problème de surpopulation.
« L’école est déjà trop grosse, on ne veut pas l’agrandir. C’est moins convivial et moins chaleureux comme ambiance quand on est beaucoup. Ce serait mieux pour tout le quartier d’avoir deux plus petites écoles que d’avoir une grande polyvalente impersonnelle et intimidante », croit la finissante.
La jeune fille de 17 ans a récemment lancé une pétition pour demander la construction d’une nouvelle école secondaire dans le quartier Ahuntsic-Est.
« Au cours des cinq années de mon secondaire, j’ai vu le nombre d’élèves augmenter drastiquement. Des casiers poussaient un peu partout dans des couloirs qui étaient de plus en plus étroits, produisant un bruit insupportable. À la fin de mon secondaire, nous avions de la difficulté à marcher dans les corridors sans se faire bousculer et presque tous les couloirs étaient occupés le midi par des élèves qui mangeaient par terre », témoigne-t-elle.
Ce sont ces observations qui l’ont poussée à lancer sa pétition réclamant également que des consultations soient menées auprès des gens du quartier pour savoir ce qu’ils désirent comme école.
La pétition sur papier a déjà recueilli de nombreuses signatures. L’étudiante a fait des démarches auprès de Gabriel Nadeau-Dubois, député de Québec Solidaire à l’Assemblée nationale, pour qu’il dépose sa pétition à la rentrée parlementaire. Elle pourra ainsi être prochainement accessible en ligne.
Pas d’endroit
Catherine Harel-Bourdon estime qu’il n’y a aucun endroit dans Ahuntsic pour construire une nouvelle école secondaire.
« Dans un monde idéal, on aurait accès à tous les terrains et on pourrait construire ce que l’on veut. En réalité, il y a peu de terrains qui appartiennent à l’institution publique. On doit donc travailler à partir des terrains qui nous appartiennent déjà », dit-elle.
Florence Lorimier-Dugas a proposé de construire une nouvelle école secondaire sur le site Louvain Est lors d’une assemblée citoyenne autour du projet. Elle nous dit que son idée a été refusée tout de suite.
« Ils n’ont même pas pris en note l’idée, même s’ils sont supposé prendre en note toute les propositions… », déplore la jeune fille.
Catherine Harel-Bourdon croit pour sa part que les dimensions du site Louvain Est ne sont pas suffisantes pour une école secondaire. Elle considère aussi qu’il est plus urgent de construire une école primaire sur ce site.
La présidente de la commission scolaire considère aussi que le manque de place dans les écoles secondaires est plus alarmant à Cartierville qu’à Ahuntsic.
« Dans Ahuntsic, avec l’agrandissement de Sophie-Barat, il y a une solution au problème de débordement. Dans Cartierville, nous n’avons pas de solutions… », conclut-elle.
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