La prison Tanguay est fermée depuis 2016. (Photo : Philippe Rachiele, JDV)

On sait ce qui adviendra de l’ancienne prison Maison Tanguay, fermée pour insalubrité depuis 2016. Un établissement carcéral pour femmes de 237 places sera construit sur son emplacement dans le quartier Bordeaux.

L’annonce a été faite par le biais d’un communiqué publié le 19 décembre. L’ancienne prison devrait être démolie d’ici l’été 2024. Le nouveau projet, évalué à près de 400 M$, devrait être achevé quant à lui en 2029 pour une occupation en 2030.

Depuis la fermeture de la prison Tanguay, il y a six ans, les femmes sont incarcérées à Laval, à l’établissement de détention Leclerc, une ancienne prison fédérale, rénovée presque dans la précipitation pour pouvoir accueillir 248 femmes et 84 hommes.

Selon François Bonardel, ministre de la Sécurité publique, il s’agit de la construction maintenant d’une prison moderne, « mais surtout la réalisation d’un projet qui pourra leur offrir [aux détenues] de meilleures perspectives de réinsertion sociale grâce à un meilleur accès aux programmes et aux services dont elles ont besoin ».

Le choix de revenir à Bordeaux est dicté par plusieurs facteurs, notamment le règlement d’urbanisme, l’usage est déjà prévu. Il faut ajouter la proximité du palais de justice et d’un hôpital – du Sacré-Cœur en l’occurrence – et l’accès au transport en commun, entre autres.

Fin d’un mystère

Depuis la fermeture de la prison, accueillie avec satisfaction par les riverains, ceux-ci se sont toujours inquiétés de l’avenir réservé à cet édifice, certes vide, mais qui demeurait un bâtiment carcéral. En janvier 2021, le JDV rapportait qu’aucun projet n’était encore prévu. C’est près de deux ans plus tard que l’annonce est tombée.

Le libéral André A. Morin, député provincial de la circonscription de l’Acadie, relève que le nouveau projet n’est pas très clair et déplore le fait d’avoir appris ce qui se passera dans sa circonscription en lisant lui aussi le communiqué du ministère de la Sécurité publique. Il confie avoir déjà écrit au ministre pour l’interpeller à ce sujet.

« C’est un investissement majeur, c’est 400 M$. Quelle forme cela va prendre? On ne le sait pas, mais moi ce que je peux dire, c’est que j’ai reçu des appels, j’ai écouté des citoyens, je vais suivre le dossier de près et je vais m’assurer qu’il y aura une consultation, d’abord des citoyens », a-t-il indiqué en entrevue avec le JDV.

Dans son communiqué, le ministère de la Sécurité publique assure que : « La réalisation du projet se fera dans le respect des considérations du voisinage ». Il est prévu de parler aux résidants des environs à ce sujet.

En 2018, on évoquait à Québec la possibilité de rénover la vieille prison pour la remettre en fonction.

Le centre de détention pour femmes Maison Tanguay était inscrit au plan 2017-2027 à l’étape « en planification » pour « agrandissement et rénovation majeure de l’établissement de détention Maison Tanguay » et demeurait ainsi en 2018-2028.

La prison a été construite dans les années 1960 quand le secteur était constitué de champs et de peu de constructions.

Prison Tanguay (Photo : archives JDV)

Quand elle a été fermée, cela offrait la possibilité de voir aussi des projets immobiliers se développer dans le quartier. Il reste que la décision prise par le gouvernement n’est pas contestable.

« Quand on a un un gouvernement majoritaire comme celui de la CAQ présentement, ce sera très difficile de s’opposer au projet. Mais moi comme député, à l’écoute de mes concitoyens et concitoyennes, je vais m’assurer, si ce projet avance, que les gens concernés, ceux qui vont vivre un impact, soient écoutés et que le gouvernement et le ministre soient au courant, comprennent les effets d’une construction nouvelle ou d’une restauration importante [de la prison] », a souligné M. Morin, député de l’Acadie.

L’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville avait adopté après plusieurs consultations le Programme particulier d’urbanisme (PPU) Henri-Bourassa pour éviter de revivre l’épisode malheureux des garages du ministère des Transports (MTQ). Ces bâtiments publics, aujourd’hui disparus, avaient été cédés en 2008 au promoteur Musto. Ils sont demeurés vides durant des années, avaient été envahis par des marginaux et ont été infestés par des rongeurs. Les autorités ne pouvaient rien y faire. Des immeubles à logement devraient être édifiés à cet endroit bientôt.

Le PPU offrait aussi des perspectives intéressantes. Il prévoyait de réserver une bonne partie du terrain de la prison Tanguay pour y aménager un parc et une école. De toute évidence, ces deux projets ne verront jamais le jour si une prison est reconstruite à cet endroit.

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