Marie-Claude Plante, présidente du conseil d’établissement de l’école François-de-Laval que fréquente sa fille, est très préoccupée par l’enjeu de sécurité aux abords des écoles et par le manque de brigadiers.
« Ma fille de 9 ans ne va pas à l’école toute seule. Elle en est capable, nous n’habitons pas loin. Mais je ne fais pas confiance aux automobilistes qui roulent vite, ne font pas leur arrêt,ou les font seulement à moitié », nous confie Mme Plante, qui est également membre du comité central de parents de la CSDM,
Pour ce parent inquiet, l’ajout de brigadier est primordial. Ce n’est pas la première fois que des parents de cet établissement scolaire font part au jdv de leurs inquiétudes quant aux déplacements de leurs enfants aux heures d’entrée et de sortie des écoles.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul établissement scolaire du territoire à allumer une lumière rouge à cet égard. Quand certains élèves de l’école Saint-Benoit ont dû se déplacer vers la deuxième annexe de l’école Ahuntsic, au 11015, rue Tolhurst, au nord du boulevard Henri-Bourassa, à l’occasion de travaux, des parents ont mis sur pied un Trottibus pour assurer la sécurité des déplacements des écoliers en transit.
Recommandations pour parents inquiets
À l’occasion de son assemblée publique du 12 mars 2019, la Commission de la sécurité publique de la Ville de Montréal –après moult séances de consultation et étude de mémoires– a déposé ses recommandations à l’égard de la sécurité des déplacements entre la maison et l’école. Les quinze recommandations ont été adoptées à la majorité des voix.
Le conseiller de l’Opposition, membre de la Commission, Abdelhaq Sari, conseiller de ville du district Marie-Clarac à Montréal-Nord, membre du parti Ensemble Montréal, a toutefois soumis un rapport minoritaire, estimant que le rapport ne va pas suffisamment loin.
De son côté, la responsable de la sécurité publique, Nathalie Goulet estime qu’il était temps de revoir la formule.
« Ces recommandations servent à améliorer une formule qui n’a pas été changée depuis très longtemps. Le nombre d’enfants qui vont à l’école augmente à chaque année. Il était nécessaire de revoir la méthode », explique Nathalie Goulet, conseillère de ville du district d’Ahuntsic et responsable de la sécurité publique à la Ville-centre.
Considérant l’augmentation prévue du nombre d’élèves, Catherine Harel Bourdon, la présidente de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) croit que l’ajout de brigadiers est une priorité pour améliorer la sécurité autour des écoles. La CSDM estime avoir besoin d’un ajout de 20 % de brigadiers. Mme Harel Bourdon avait d’ailleurs lancé une pétition pour demander une augmentation des brigadiers en zone scolaire, en octobre dernier.
Trois des quinze recommandations de la Commission de la sécurité publique portent sur l’ajout de brigadiers scolaires. Une première pour revoir le budget attribué à l’embauche de brigadiers. Une deuxième pour examiner la possibilité de fournir le service de brigadiers scolaires à l’occasion des journées pédagogiques. Enfin, une troisième recommandation proposant d’ajuster l’offre de services des brigadiers aux horaires des établissements scolaires.
Réaction de la CSDM
La présidente de la CSDM se dit satisfaite des recommandations puisqu’elles sont en droite ligne avec certains des éléments évoqués dans le mémoire que la commission scolaire a déposé au Conseil municipal sur l’amélioration des pratiques relatives à la sécurisation des déplacements entre la maison et l’école en février dernier.
En plus des recommandations concernant les brigadiers, Mme Harel-Bourdon s’est réjouie de voir une recommandation encourageant les arrondissements à limiter la circulation de véhicules municipaux lourds aux heures d’arrivée et de départ des élèves. La présidente de la CSDM fait sans doute référence ici aux véhicules de déneigement, l’hiver, qui se font souvent rappeler à l’ordre, car les entreprises responsable du déneigement ici et là à Montréal ne se conforment pas toujours aux directives de déneiger en-dehors des heures scolaires.
En outre, à titre d’exemple, la situation actuelle a notamment permis, tout récemment, aux véhicules de trois lignes d’autobus de la STM d’être détournés de leur circuit habituel et de passer sur la 24e avenue, devant l’école Saint-Noël Chabanel, à cause de la construction du SRB Pie-IX, au grand dam de la direction de l’école, de la CSDM, et des parents fréquentant cette école.
Bien que les autobus ne soient pas considérés comme des véhicules lourds, leur fréquence de passage devant une école n’a rien pour rassurer la communauté environnante, ni la CSDM.
Mme Harel-Bourdon se désole par contre de ne trouver aucune recommandation exprimant de manière claire l’idée de travailler en partenariat avec les commissions scolaires à l’occasion de plusieurs rencontres annuelles. C’est le seul élément absent qu’elle aurait aimé retrouver.
Une vision plus globale
Nathalie Goulet précise qu’il est trop tôt pour dire combien de brigadiers seront ajoutés. On peut s’attendre à avoir cette information avant la prochaine rentrée scolaire.
La responsable de la sécurité publique à la Ville de Montréal se dit consciente de l’importance d’ajouter des brigadiers pour assurer la protection des écoliers, mais ce n’est pas suffisant, selon elle, et il faut encourager la mise en place d’autres mesures également.
« Il faut avoir une vision plus globale de la situation, l’ajout de brigadiers n’est pas nécessairement la solution à tout », dit-elle.
D’autres éléments de la solution se trouvent, d’une part, dans le programme Vision Zéro – Programme de sécurisation aux abords des écoles, programme dont journaldesvoisins.com a fait part à ses lecteurs plus tôt cette semaine.
Ahuntsic-Cartierville: plus, à venir
Quelques autres éléments de solution se trouvent, d’autre part, à l’arrondissement Ahuntsic-Cartierville même, dans le plan local de déplacements que l’arrondissement est en train d’élaborer et qui prévoit un plan de déplacements scolaires.
« Dans quatre ans, les abords des écoles seront pleinement sécurisés, nous promet Nathalie Goulet. Il y aura des pistes cyclables sécuritaires, des traverses piétonnières aux bons endroits et un abaissement de la limite de circulation. »
À Ahuntsic-Cartierville, la limite de vitesse a déjà été abaissée à 30 km/h sur les rues locales. Mais comme Mme Goulet nous le rappelle, certaines écoles se trouvent sur des artères. Il faudrait donc installer des zones priorisées, avec des feux spéciaux, dans lesquelles la limite de vitesse descendrait de 50 à 30 km/h. Cette modification devrait apparaître dès septembre prochain pour la rentrée scolaire, nous affirme la conseillère du district d’Ahuntsic.
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