La révolution industrielle a plus de 150 ans. Elle a généré beaucoup de pollution, comme l’illustre la toile «L’Aciérie Hoesch vue du nord», du peintre Eugen Bracht (1842–1921), réalisée en 1905. Serions-nous capables de plus de sobriété, en matière de consommation?, s’interroge notre chroniqueure. (Reproduction: Wiki Commons – Rückseite betitelt)

Depuis plus d’un an déjà, le projet de Collectivité ZeN (zéro émission nette) Ahuntsic-Cartierville en transition (ACeT) a bien démarré dans le quartier. Son but est clairement affiché: l’atteinte de la carboneutralité dans le respect de la justice sociale sur tout le territoire de la communauté. 

Ce texte de la chronique Vert… un avenir possible a été publié dans la version imprimée du Journal des voisins, le Mag papier de décembre 2023-janvier 2024, à la page 33. Notre collaboratrice Frédérique Bertrand-Le Borgne est membre du comité citoyen Mobilisation environnement Ahuntsic-Cartierville (MEAC).

Le mot «carboneutralité» renvoie à plusieurs concepts comme les énergies renouvelables et les transports collectifs. Cependant, c’est à tort que nous ferions fi du concept de sobriété.

La société capitaliste dans laquelle nous vivons accepte de se transformer, mais seulement par la substitution des moyens qui lui permettent de perdurer. Bannir le pétrole, certes, mais uniquement pour faire place à la voiture électrique, appelée à être vendue en aussi grand nombre que ses aïeules à essence. 

Or, s’il est indubitable qu’il faut remplacer les hydrocarbures par les énergies renouvelables, il n’en reste pas moins que l’on ne saurait balayer sous le tapis la question même de l’ampleur de notre consommation.

Modération?

Selon le dictionnaire Le Grand Robert, «sobriété» signifie «agir avec modération et réserve dans une activité quelconque». 

Dans notre société de la publicité triomphante, ce comportement peut être difficile à adopter lorsque tout contribue à nous convaincre que nous avons de nouveaux besoins à combler. Malheureusement, la définition même du succès est étroitement associée à des aspects matériels de notre vie.

Certes, il est nécessaire de gagner convenablement sa croûte pour jouir d’un train de vie satisfaisant, sans pour autant accumuler compulsivement des objets! Toutefois, remettre en cause ces critères permet de modeler nos aspirations sous un autre angle, celui de la sobriété.

La sobriété est un terme que les grands capitalistes de ce monde ne veulent pas entendre, car notre statut de consommateur ne saurait être remis en cause. Mais dans le contexte de la surexploitation des ressources, où la destruction du territoire suit notre faim effrénée de biens, il faut se questionner sur notre définition même de la consommation et du succès. 

De plus, la sobriété nous permet d’obtenir ailleurs l’abondance qui, nous martèle-t-on, doit se trouver dans les biens matériels: les liens que l’on tisse, la communauté que l’on crée, la force de nos institutions collectives.

Agir collectivement

La sobriété exige un agir individuel et un agir collectif. Sur le plan individuel, on peut se questionner sur les répercussions de nos décisions lorsque vient le temps de faire des choix qui entraîneront des retombées sur notre vie.

Aurai-je besoin d’une voiture dans l’endroit où j’habiterai? Mon nouveau travail exigera-t-il de moi que j’achète toute une nouvelle garde-robe en plus de celle que j’ai déjà? Il s’agit de facteurs que l’on peut prendre en considération. 

Il va sans dire que la sobriété a une dimension collective. Il convient de se rallier aux autres pour exiger de la société qu’elle mette en place des systèmes qui facilitent les choix sobres.

Enfin, la sobriété ne devrait pas être synonyme d’héroïsme ou de lourds sacrifices. Il devrait s’agir d’un chemin que l’on prend ensemble pour transformer notre milieu de vie et le rendre plus fort, plus lumineux et plus résilient. C’est la mission d’Ahuntsic-Cartierville en transition, que vous pouvez trouver sur son site internet

 



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