Les quartiers proches des autoroutes ou traversés par de grandes artères sont souvent plus à risque de constater une hausse de la vitesse automobile sur leurs rues. C’est le cas notamment d’Ahuntsic-Cartierville où de nombreux résidants se plaignent des automobilistes qui roulent trop vite sur certaines voies résidentielles.
« J’ai fait une demande à la Ville récemment pour qu’ils viennent prendre des mesures de vitesse; je trouve que les voitures roulent trop vite sur la rue », lance d’emblée Yannick Vennes, un résidant de la rue Saint-Urbain.
Habitant sur la rue depuis 2007, M. Vennes a été témoin à de nombreuses reprises d’excès de vitesse de la part d’automobilistes peu soucieux de respecter la limitation de 30 km/h en vigueur. Selon lui, ils sont encore nombreux à rouler autour de 50 km/h.
Yannick Vennes souhaite que l’arrondissement en fasse davantage afin d’éviter les accidents; nombreuses sont les familles avec de jeunes enfants sur cette rue dont la largeur peut parfois inviter à la vitesse.
Largeur des rues: invitation à rouler vite?
Même son de cloche chez Vincent Poirier, un autre résidant de la rue Saint-Urbain. Selon lui, les automobilistes qui conduisent rapidement sont encore trop nombreux sur cette rue résidentielle.
« (…) notre portion de rue est large, à sens unique et sans aucune mesure d’atténuation de la vitesse (dos d’âne, etc.) », a écrit M. Poirier dans un message envoyé à la mairesse Émilie Thuillier.
De plus, M. Poirier s’inquiète des conséquences supplémentaires que pourrait occasionner la piétonnisation de la rue Fleury Ouest (ndlr: la période d’essai se termine le 20 juillet) pour la période estivale 2020. Selon lui, le problème de vitesse risquerait d’empirer avec l’augmentation de la circulation de transit vers le nord.
« Notre rue est la seule à sens unique vers le nord sur tout son long, de Sauvé à Gouin entre St-Laurent et de l’Esplanade. C’est donc une voie de transit sur-utilisée. », exprime-t-il dans son message à la mairesse.
Frédéric Bataille, du regroupement citoyen Ahuncycle, est du même avis sur le sujet; on peut trouver une corrélation entre la hausse de la circulation de transit sur certaines rues du quartier et une augmentation moyenne de la vitesse des automobilistes.
« Comme la circulation est plus intense à l’heure de pointe du soir, la plupart des rues en direction Nord sont sujettes à des automobilistes en transit vers Laval qui essaient d’éviter les grandes artères. », commente-t-il.
Autre rue, même problème
À quelques encablures de la rue Saint-Urbain, sur la rue Jeanne-Mance, le même problème de vitesse persiste depuis quelques années.
Selon Stéphane Chartrand, un riverain de longue date, Jeanne-Mance est une rue problématique depuis bien longtemps. Alors qu’il avait trois jeunes enfants à l’époque où il s’est installé dans le quartier, M. Chartrand trouvait déjà que le problème de vitesse était épouvantable et avait peur pour sa petite famille.
« Assurément, ça ne crée pas un sentiment de sécurité pour les gens qui habitent ici, surtout lorsque tu as de jeunes enfants. », clame-t-il.
C’est une rue large et les automobilistes se permettent même de faire des dépassements à grande vitesse, selon ce résidant. Les policiers, poursuit-il, connaissent pourtant très bien le cas de la rue Jeanne-Mance puisqu’ils venaient régulièrement avec un radar sur la rue afin de pincer les automobilistes fautifs.
Les résultats du JDV
Afin de constater ce problème de vitesse, un journaliste du journaldesvoisins.com s’est rendu sur la rue Saint-Urbain à deux reprises en fin d’après-midi, muni d’un radar portatif.
Le vendredi 19 juin 2020, sur un échantillonnage de 22 voitures, les automobilistes roulaient en moyenne à 37,4 km/h. Le 23 juin 2020, sur un échantillonnage de 19 voitures, la moyenne était plutôt de 40,5 km/h. Rappelons que la limite permise est de 30 km/h.
Cette petite expérience démontre en effet qu’il y a des excès de vitesse, mais ce ne sont pas non plus des chiffres catastrophiques.
Comme le fait remarquer Marie-Soleil Cloutier, professeure et chercheure au Centre Urbanisation, Culture et Société de l’Institut National de Recherche Scientifique (INRS), on accepte généralement dans le cadre de la sécurité routière que 15% (85e percentile) des automobilistes roulent un peu au dessus de la limite de vitesse.
Repenser la rue
« Une chose est certaine, les perceptions que les gens vont avoir de la vitesse des voitures ne correspondent pas nécessairement aux vitesses réelles », explique la chercheure.
Le fait de voir passer une voiture en trombe sur une rue change en effet la perception des gens, surtout lorsqu’on a de jeunes enfants qui jouent dehors. Avant de crier au scandale, il est donc important de se baser sur des données probantes afin de voir s’il y a un réel problème de vitesse.
Selon Mme. Cloutier, l’une des solutions serait de rendre les milieux de vie adaptés aux personnes à risque. En construisant les routes, on devrait s’assurer, dit-elle, que ce sont toujours les plus vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes handicapées) qui sont protégés.
« Si on change la limite de vitesse, mais qu’on ne fait rien au niveau de l’aménagement d’une rue, la limite n’est plus crédible», affirme Mme Cloutier.
Outre la réduction de vitesse, il faudrait plutôt rétrécir les voies, mettre des arrêts à certains endroits et redonner, au final, de l’espace pour d’autres usages que la voiture. Des pistes cyclables et des trottoirs élargis obligeraient les véhicules motorisés à manœuvrer en réduisant leurs vitesses.
L’arrondissement en amélioration continue
« Plus le dossier est précis et bien construit, plus les policiers et l’arrondissement vont venir au bon moment sur la rue afin de constater le problème de vitesse et mettre en place des solutions», assure pour sa part Émilie Thuillier, mairesse d’Ahuntsic-Cartierville.
Pour le moment, le processus pour obtenir des mesures d’apaisement de vitesse sur une rue est très long. Entre le travail au radar des policiers, l’analyseur de trafic de l’arrondissement et l’analyse des données et des mesures potentielles qui peuvent prendre plusieurs mois, les citoyens doivent s’armer de patience avant d’obtenir des changements sur leur rue.
Il faut comprendre que la demande est très forte dans le quartier pour ce processus. Il peut se passer jusqu’à un an avant d’y avoir accès.
La mairesse trouve cependant que la procédure s’étire beaucoup dans le temps.
« Nous aussi on trouve que c’est long parfois; il peut y avoir deux ans entre le moment de la plainte et le moment où des mesures d’apaisement sont prises », souligne-t-elle.
Néanmoins, l’arrondissement dit être en amélioration continue à ce chapitre et travaille en ce moment pour réduire ces longs délais.
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moi je demeure sur Terrasse Fleury et c’est le même problème des fois je pense qu’ils se croit sur l’autoroute et ils y a des enfants qui font du vélo dans la rue c’est tres inquiétant
Procédure très long et résultats décevants. Demandez au gens de la rue St Denis.. rue refait , avec ajout d’un dos d’âne à la fin de la rue qui fait absolument rien.
Les poteaux au milieu des rues ne servent strictement à rien.
Lors de la campagne électorale, la future mairesse d’arrondissement nous disait que la vitesse sur les rues passerait à 30km/h. Cela n’a rien changé d’autant plus qu’il n’y a personne ou si peu qui contrôle la vitesse des autos, c’est donc de la poudre aux yeux. A quand des arrêts à chaque carrefour ? A quand des dos d’âne partout ? A quand plus de contrôle policier ?
Sans doute lors du prochain décès d’un enfant …. non ! Il en faudra 4 ou 5 !
J’habite rue Legendre à un jet de pierre de la rue Papineau. Depuis la reprise des activités, cette artère, laissée sans aucune surveillance policière, est devenue une véritable piste de course et d’accélération entre les rues Jacques-Caseault et Charland tant vers le nord que vers le sud.
Motocycliste et automobilistes souvent aux commandes de véhicules modifiés s’en donnent à cœur joie et à des vitesses qui dépassent largement la limite autorisée de 50 km/h.
J’aie écris au SPVM afin de les informer de la situation et leur demander un meilleur contrôle, par radar et plus particulièrement les jours de week-end, mais bien que l’on a accusé réception de ma demande absolument rien n’a changé et je n’ai jamais vu un seul radar dans ce secteur longeante pourtant le Parc Frédéric Back endroit où il y a généralement affluence de citoyens qui traversent cette artère pour y accéder.
Je me demande bien ce qu’on attend au SPVM avant d’agir.
Même chose pour la rue Lajeunesse, voie double et large, en plus muni d’une piste cyclable à peine visible mais ou il y a beaucoup de cyclistes de roller blade et maintenant beaucoup de trottinettes électrique. Tout ce beau monde doivent être hyper prudent car les autos roulent vite et il y en a beaucoup pcq c’est la rue vers le nord qui mène directement à Laval par le pont …donc hyper achalandée avec de la vitesse, même moi lorsque je me stationne sur Lajeunesse je dois traverser la rue super vite pcq les autos arrivent à vive allure. Pas drôle du tout.
Bonjour,
Je lis cet article et le cynisme me sort par les oreilles. Je suis une grand-maman ravie de voir tant de jeunes familles sur Foucher, mais si inquiète en même temps. Notre rue, après plusieurs mois en 2019 à recevoir toute la circulation 24 h sur 24 de la rue Lajeunesse alors en travaux de construction (y compris les lignes d’autobus 31, 146 et j’en passe) continue d’accommoder tous ceux qui trouvent la circulation trop dense sur Lajeunesse à l’heure de pointe . En quoi est-ce nécessaire de faire toutes ces études durant plusieurs mois? Combien peuvent coûter deux #%** dos d’ânes sur toutes les rues ? Au nombre de fois qu’on ouvre et referme toutes les rues de la Ville… Plus que toutes ces études interminables ? Mais qui donc ça brimerait d’en installer à part les délinquants? Est-il si exceptionnel que les automobilistes et les motocyclistes dépassent le 30 km/h?! Sur Foucher, on pourrait les compter sur les doigts d’une main. Merci au Journal de nous permettre de nous exprimer.
Bonjour,
Je suis résidente de la rue Saint-Urbain entre Prieur et Henri-Bourassa. On n’a jamais fait l’évaluation de la vitesse des voitures. Alors qu’on l’avait fait sur le tronçon entre Fleury et Prieur. J’habite depuis 35 ans sur ce tronçon de la rue et jamais une telle évaluation a été faite, contrairement à la réponse que j’ai reçue de l’arrondissement. Lorsqu’on installe des panneaux, les automobilistes ralentissent, mais dès l’enlèvement du panneau, la vitesse recommence. Les camions, les autos vont très vite. Or, il y a beaucoup d’enfants, une garderie au coin de la rue et le Subway et la Crémière. Plusieurs n’hésitent pas à prendre la rue Saint-Urbain à contre sens pour entrer dans le stationnement. Même les camions de collecte des ordures et autres n’hésitent pas à reculer de HB à Prieur pour éviter de se rendre au boul. Saint-Laurent pour tourner à droite, et ce, depuis le changement du sens de la rue Clark. Il faudrait réduire la largeur de la rue pour éviter les dépassements des automobilistes trop pressés. Ainsi, les trottoirs trop étroits seraient élargis pour permettre aux enfants d’y jouer, plutôt que dans la rue, et cela aurait l’avantage d’y ajouter arbres et verdures, comme c’est le cas dans Villeray. Je signale aussi que sur la Guizot et la rue Liège, il y a des arrêts à tous les carrefours. Merci de me permettre d’émettre mon opinion.
Sur la rue Hogue, il y a des poteaux d’atténuation, mais pas d’écriteau mentionnant la limite de vitesse..de 30km/h..
Ça prend 1 semaine pour piétonnier Flo, avertir le service d’incendie, la police, les transports en commun et les services d’ambulance. Ça prend 2 ans pour mettre quelques dos d’âne dans des rues résidentielles. Cherchez l’erreur. ???
Même chose sur D’Auteuil entre Sauvé et Fleury que les voitures empruntent pour éviter les feux de circulation de la rue St-Denis. Devant l’école, les dos d’âne servent de rampes de lancement. Les voitures accélèrent entre les 2 dos d’âne , y compris des camions de la ville de Montréal. Le pire c’est en fin d’après-midi mais les camionnettes de livraison…c’est toute la journée
Étant non seulement l’une des seules rues à sens unique vers le nord sur tout son long, de Sauvé à Gouin, l’avenue de l’Esplanade “bénéficie” d’un feu de circulation coin Henri-Bourassa, qui lorsqu’au vert, incite les automobilistes à accélérer pour atteindre (entre Henri-Bourassa et Gouin) des vitesses très très élevées (effet rampe de lancement: 80-100 km/h). Le danger pour nos enfants est immense.
Pas de mesures de ralentissement à l’exception des indications de limites de vitesse à 40 km/h…