Le site du Palais de congrès était utilisé jusqu’à récemment comme pôle logistique pour la distribution de l’équipement de protection individuelle du CIUSSS. (photo : François Robert-Durand)

Lors d’une récente visite au centre de vaccination du Palais des congrès, le JDV, votre média communautaire d’Ahuntsic-Cartierville, a eu l’occasion de découvrir l’arrière-scène et d’en savoir plus sur la logistique derrière l’opération de vaccination de masse de la population qui doit débuter avec les personnes âgées de 80 ans et plus d’ici la mi-février, puis avec les personnes âgées de 70 à 79 ans au début mars. (Voir note premier texte et un photo-reportage sur le sujet publiés hier.)

Après avoir suivi le parcours patient qui sera bientôt ouvert au public sur rendez-vous, la visite guidée s’est poursuivie dans l’arrière-boutique du centre de vaccination où l’on gère les approvisionnements, mais aussi le suivi des données sur les vaccins administrés.

Un suivi pour chaque dose administrée

À partir des données générées au poste de vaccination, une fiche est produite pour chaque personne vaccinée pour s’assurer de garder la trace de chacune des doses administrées dans le registre provincial.

« On a les données pratiquement en temps réel », explique Guylaine Carrière, coordonnatrice des services de première ligne au Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux (CIUSSS) du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

Ce suivi très serré ne se limite pas aux données. La gestion des précieuses fioles de vaccins est aussi encadrée par des protocoles très stricts.

Visal Uon, le chef de la pharmacie au CIUSSS, explique qu’on applique aux vaccins contre la COVID des mesures supplémentaires aux protocoles standards de gestion des médicaments.

« Étant donné que c’est des vaccins qui ont été développés assez rapidement, les compagnies comme Pfizer et Moderna ont des exigences qu’on doit respecter en plus à la lettre », souligne le pharmacien.

Produits sous haute surveillance

Les doses doivent ainsi être stockées dans des congélateurs à très basse température, soit entre -60 et -80 degrés Celsius pour le vaccin de Pfizer et -20 degrés pour le vaccin de Moderna. Les congélateurs, calibrés à bonne la température pour stocker les vaccins, et les frigos utilisés pour entreposer les doses dégelées à administrer durant la journée sont reliés à des prises d’urgence pour éviter qu’une coupure d’électricité ne menace l’intégrité des vaccins.

La quantité de doses qui sont décongelées et préparées pour être administrées est calculée en fonction du nombre de rendez-vous prévus pour la journée.

« Jusqu’à date, on n’a aucune perte », assure Visal Uon qui précise que chacune des doses de vaccins que contiennent les quelque 200 fioles qui se trouvent dans chaque boite a été utilisée jusqu’à la dernière.

Les boites de vaccins destinés à la population générale devraient commencer à arriver sous peu dans les congélateurs du Palais des congrès qui font l’objet d’une surveillance en continu.

Des caméras de sécurité couvrent tous les angles dans le local de pharmacie et les congélateurs sont équipés de sondes reliées au centre opérationnel du CIUSSS qui veille 24 heures sur 24 à garantir que l’intégrité et l’intégralité des vaccins soient maintenues.

« Chacune de ces fioles-là, c’est des partys de Noël de plus, c’est des moments en famille de plus, alors c’est vraiment important pour nous de les protéger », indique Bruce Lapointe, chef de service de sécurité du CIUSSS.

Une logistique bien rodée

Le site du Palais de congrès était utilisé jusqu’à récemment comme pôle logistique pour la distribution de l’équipement de protection individuelle du CIUSSS. Des centaines de palettes de matériel sont en voie d’être déménagées vers un nouveau centre de distribution pour faire place à un éventuel agrandissement du centre de vaccination.

Un espace d’entreposage sera maintenu sur place avec les utilités nécessaires pour l’administration du vaccin. Des magasiniers assureront la préparation des plateaux de vaccination pour les postes de vaccination, mais aussi celle de plateaux pour emporter destinés aux équipes mobiles.

Selon Guylaine Carrière, le site pourrait atteindre une capacité de 2000, 3000, voire 4000 doses administrées par jour, lorsque les vaccins seront disponibles en quantité suffisante.

Formation continue

Mais l’approvisionnement n’est pas le seul enjeu, il faut également s’assurer d’avoir suffisamment de personnel pour inoculer le vaccin 12 heures par jour, sept jours sur sept.

Une station de formation a été aménagée à même le site.

« Ça nous permet, entre autres, de former et d’habiliter les autres types d’emplois qui sont appelés à venir vacciner dans nos cliniques de vaccination », explique Guylaine Carrière.

Le programme élaboré en collaboration entre la direction des soins infirmiers et la direction des services multidisciplinaires du CIUSSS permet la formation accélérée des professionnels nécessaire pour mener à bien la campagne de vaccination et offre une mise à niveau pour les personnes déjà formées, mais qui n’ont pas vacciné de patients récemment.

Et dans le nord de l’île ?

Du côté du CIUSSS du Nord-de-l’Île, dont le territoire englobe notamment Ahuntsic et Bordeaux-Cartierville, on indique que le choix des sites pour la vaccination grand public contre la COVID n’est pas encore arrêté, mais qu’on étudie notamment la possibilité d’utiliser les sites mis en place pour la campagne de vaccination grippale à l’automne.



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